Majolique : La faïence italienne au temps des Humanistes (1480-1530)

Musée national de la Renaissance, Château d'Ecouen

Jusqu'au 6 février 2012, le Musée national de la Renaissance au Château d'Ecouen, présente 'Majolique : La faïence italienne au temps des Humanistes (1480-1530)'.

Reflet de l'extraordinaire vitalité artistique de la Renaissance italienne, la faïence italienne nommée Majolique se prête particulièrement au décor ornemental ou historié inspiré par le répertoire de l'Antiquité, en y ajoutant l'éclat du lustre et la splendeur des couleurs.


Nourri par la redécouverte des textes de l'Antiquité activement poursuivie par les Humanistes, l'art de la Renaissance s'épanouit en Italie dans l'ensemble des domaines de création, particulièrement la céramique.

Qualifiée de « majolique » au-delà des Alpes, la faïence se prête particulièrement au décor ornemental ou historié inspiré par le répertoire de l'Antiquité, en y ajoutant l'éclat du lustre et la splendeur des couleurs.

Cette exposition présente une centaine de céramiques conservées dans les musées français (musée national de la Renaissance à Ecouen, musée du Louvre, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Musée Jacquemart- André, musée Antoine Vivenel à Compiègne...), britanniques (British Museum et Victoria and Albert Museum à Londres, Ashmolean Museum à Oxford...) et italiens (Castello Sforzesco à Milan, Museo Correr à Venise, museo Bargello à Florence...). Elle est divisée en différents chapitres qui déclinent l'influence sur la majolique et son décor des démarches artistiques, historiques et littéraires propres au milieu humaniste italien entre 1480 et 1530.

Une première partie est consacrée au renouveau des motifs décoratifs à la fin du XVe siècle, avec l'apparition et le succès des décors all'antica. Un monde extravagant d'êtres fantastiques mi-humains mi-animaux, de dauphins, masques, putti, vases, cornes d'abondance, trophées et autres grottesche s'empare alors des parois des vases, des ailes des plats et des assiettes, des carreaux de pavement, dans divers centres de production, plus ou moins proches des lieux de création artistique majeurs tels que Sienne ou Pérouse.

La seconde section aborde la problématique des décors héraldiques (armoiries, imprese, devises) présents sur les céramiques, en mettant l'accent sur les premiers «services» à proprement parler et sur la relation souvent difficile à appréhender entre artistes et commanditaires. Elle réunit notamment un nombre important de pièces du service d'Isabelle d'Este, marquise de Mantoue (1474-1539), réalisé vers 1524 par Nicola da Urbino, le plus grand peintre en majolique de la Renaissance.

La question du portrait de personnages réels ou idéalisés, de figures historiques ou mythologiques est évoquée dans une troisième section. Elle soulève, pour les pièces les plus anciennes de la fin du XVe siècle, la passionnante interrogation sur son rôle dans l'apparition du décor a istoriato, c'est-à-dire qui raconte une histoire, dont on situe généralement l'éclosion vers 1500 dans divers centres de production tels que Deruta, Gubbio, Faenza ou encore le duché d'Urbino.

La section la plus importante de l'exposition est naturellement consacrée aux céramiques historiées. Dès les premiers exemples, au tournant de 1500, les peintres sur majolique s'emparent des thèmes iconographiques et littéraires mis en valeur par les artistes et les Humanistes de la seconde moitié du XVe siècle, en s'appuyant sur les sources graphiques contemporaines que constituent notamment les livres illustrés et les gravures. Au total, une soixantaine de céramiques illustreront les thèmes issus de l'histoire (biblique, romaine, ou contemporaine), de la mythologie (épisodes de la guerre de Troie, Énéide et légendes de la fondation de Rome, amours et métamorphoses des dieux), mais aussi des fables et épisodes populaires ou des sujets allégoriques encore difficiles à déchiffrer aujourd'hui. Les centres de production et les divers peintres représentés témoignent de la qualité et de l'originalité de ces œ,uvres (Cafaggiolo, Faenza, Deruta, Gubbio, le duché d'Urbino avec Nicola da Urbino, le peintre du Marsyas de Milan, le Peintre In Casteldurante...). Autour de Nicola da Urbino, figure artistique majeure du duché d'Urbino dans les années 1520, seront regroupées plusieurs œ,uvres phares du Museo Correr de Venise, visibles pour la première fois en France. Le propos de l'exposition sera, par ailleurs, enrichi par la présence d'un certain nombre d'éditions contemporaines illustrées (Virgile, Tite-Live, Ovide...) dont les textes et les images ont fortement inspiré la majolique du premier tiers du XVIe siècle.

Aux mêmes dates que l'exposition du musée national de la Renaissance, le Victoria and Albert Museum présente une sélection des chefs-d'œ,uvre de son exceptionnelle collection.
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Commissariat :
- Thierry Crépin-Leblond, conservateur général du patrimoine, directeur du musée national de la Renaissance
- Françoise Barbe, conservateur au département des Objets d'Art du musée du Louvre
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Publications :

- catalogue de l'exposition, 256 pages, broché, 39 €, éditions de la Rmn et du Grand Palais, Paris (2011)


- Majolique : La faïence italienne au temps des Humanistes (1480-1530)
- Musée national de la Renaissance Château d'Ecouen 95440 Ecouen
- du 12 octobre 2011 au 6 février 2012
- Ouverture : tous les jours sauf le mardi de 9h30 à 12h45 et de 14h à 17h15
- Accès par le train (SNCF) :
gare du Nord banlieue : ligne H (voie 30 ou 31) 25 minutes direction Persan-Beaumont / Luzarches par Monsoult , Arrêt gare d'Ecouen-Ezanville, puis autobus 269, direction Garges-Sarcelles (5 min), Arrêt Mairie/Eglise, ou rejoindre le musée à pied depuis la gare (20 min) par la forêt.
- Tarifs : 6,50 €, tarif réduit 5 €, incluant les collections permanentes, groupe : 4 € par personne à partir de 10 personnes. Gratuit pour les moins de 26 ans (ressortissants de l'UE ou en long séjour dans l'UE) et tous les publics le 1er dimanche du mois.
- Renseignements sur www.rmn.fr

Cette exposition est organisée par le Musée national de la Renaissance, Château d'Ecouen et par la Rmn-Grand Palais, avec la collaboration du musée du Louvre.



Par Nicole Salez

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