Huit Maîtres de l’ukiyo-e - Chefs-d’œuvre du Musée national d’Art Asiatique de Corfou

A la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP)

Pour cette expo­si­tion excep­tion­nelle, le Musée natio­nal d'Art Asiatique de Corfou a prêté à la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) plus de 150 estam­pes de sa Collection Manos. Ces œ,uvres, qui n'avaient jamais été pré­sen­tées en France, sont signées des huit plus grands maî­tres de l'ukiyo-e : Harunobu, Kiyonaga, Utamaro, Sharaku, Hokusai, Toyokuni, Hiroshige et Kuniyoshi. Du mercredi 28 septembre au samedi 17 décembre 2011.

Le Musée national d'Art Asiatique de Corfou, unique en Grèce, possède une riche collection japonaise dont le noyau se compose de 1600 estampes. Ces « images du monde flottant » - ukiyo-e en japonais —, ont été réunies par Gregorios Manos (1850-1928), ambassadeur de Grèce à Vienne au début du XXe siècle. Les estampes exposées à la MCJP font partie de celles qu'il a acquises à Paris, alors que le Japonisme brillait de ses derniers feux.



Bien que le musée de Corfou pos­sède un fonds excep­tion­nel, sa noto­riété resta long­temps confi­den­tielle. Mais en 2008, à l'ini­tia­tive du Sainsbury Institute for the Study of Japanese Arts and Cultures, un groupe de spé­cia­lis­tes japo­nais et euro­péens mena, pour la pre­mière fois, une étude exhaus­tive sur la col­lec­tion japo­naise du musée. Le fruit de ces recher­ches fut pré­senté à l'expo­si­tion Sharaku and Other Hidden Japanese Masterworks from the Land of NAUSICAA orga­ni­sée en 2009 au Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo Museum.

L'expo­si­tion de la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) nous per­met de décou­vrir des tré­sors de l'art de l'estampe « oubliés » pen­dant près d'un siè­cle : plus de 150 œ,uvres créées par les plus grands maî­tres de l'ukiyo-e des XVIIIe et XIXe siè­cles.

Gregorios Manos n'a jamais voyagé en Orient. Il était pour­tant un ama­teur éclairé d'art asia­ti­que, fré­quen­tant des per­son­na­li­tés influen­tes du Japonisme et les plus grands mar­chands d'art de Paris. A la fin de sa vie, créer un musée d'art asia­ti­que devint une obses­sion qui le mena à la ruine. D'après l'inven­taire qu'il tenait à jour scru­pu­leu­se­ment, il pos­sé­dait alors envi­ron 9 500 objets d'Asie, plus de 7 000 pro­ve­nant du Japon : estam­pes, pein­tu­res, céra­mi­ques, net­suke, tex­ti­les, laques... En 1927, il fit don offi­ciel­le­ment de la tota­lité de sa col­lec­tion à l'Etat grec qui, en contre­par­tie, trans­forma en musée d'art asia­ti­que le Palais de Saint Michel et Saint Georges, situé à Corfou. Le musée ouvrit ses por­tes en 1928, l'année de la dis­pa­ri­tion de Manos.

L'expo­si­tion pré­sente une large sélec­tion d'estam­pes reflé­tant les goûts éclectiques de Manos. Ce sont essen­tiel­le­ment des « ima­ges de bro­cart » (nishiki-e), ces estam­pes poly­chro­mes qui ont révo­lu­tionné le monde de l'ukiyo-e dès leur appa­ri­tion vers 1765. L'accent est porté sur huit des plus grands maî­tres de cet art de la gra­vure sur bois.

Suzuki Harunobu joua un rôle pri­mor­dial dans la mise au point de l'impres­sion en plu­sieurs cou­leurs. Ses por­traits de fem­mes d'une grande déli­ca­tesse et ses mitate-e, estam­pes paro­di­ques s'ins­pi­rant d'œ,uvres ancien­nes, connu­rent une vogue extra­or­di­naire. Les grou­pes de fem­mes aux lon­gues sil­houet­tes qui se déta­chent sur un fond de pay­sage natu­rel sont carac­té­ris­ti­ques de l'œ,uvre de Torii Kiyonaga.




Kitagawa Utamaro excel­lait lui aussi dans la repré­sen­ta­tion des beau­tés fémi­ni­nes. Vers 1792-93, l'éditeur Tsutaya Jûzaburô publia ses por­traits de fem­mes en gros plan (ôkubi-e) dont les com­po­si­tions auda­cieu­ses et le style raf­finé lui valu­rent une grande célé­brité.

Tel une comète, Tôshûsai Sharaku appa­rut sou­dai­ne­ment dans le milieu de l'ukiyo-e avec la publi­ca­tion en 1794 de 28 por­traits d'acteurs de kabuki aux expres­sions cari­ca­tu­ra­les. Sa brève car­rière s'acheva à peine dix mois plus tard. Une des gran­des décou­ver­tes de cette expo­si­tion est un rare éventail orné d'acteurs de kabuki peints par cet artiste mys­té­rieux.

Utagawa Toyokuni acquit une grande popu­la­rité avec ses repré­sen­ta­tions d'acteurs et de beau­tés fémi­ni­nes qui illus­trent les mœ,urs de l'époque. Actif pen­dant plus de 70 ans, Katsushika Hokusai excel­lait dans cha­cun des nom­breux gen­res qu'il a trai­tés, notam­ment les pay­sa­ges. L'autre grand pay­sa­giste de la fin de l'époque d'Edo est Utagawa Hiroshige dont la pro­duc­tion plé­tho­ri­que se com­pose de plu­sieurs mil­liers d'estam­pes. Enfin, si Utagawa Kuniyoshi se spé­cia­lisa dans les estam­pes de guer­riers, son talent s'exprima également dans les por­traits de fem­mes.

Publication

Cata­lo­gue de l'expo­si­tion


- Huit Maîtres de l'ukiyo-e - Chefs-d'œ,uvre du Musée national d'Art Asiatique de Corfou
- Maison de la culture du Japon à Paris, 101 bis, quai Branly 75015 Paris (salle d'expo­si­tion (niveau 2)
- Horaires du mardi au samedi de 12h à 19h /
Nocturne le jeudi jusqu'à 20h
- Prix d'entrée 7 € / Tarif réduit 5 € /
Gratuit pour les adhé­rents MCJP, les enfants de moins de 12 ans
- Visite gui­dée : Renseignements au 01-44-37-95-01

Organisation Musée natio­nal d'Art Asiatique de Corfou,
Maison de la culture du Japon à Paris (Fondation du Japon),
Association pour la MCJP

En col­la­bo­ra­tion avec Sainsbury Institute for the Study of Japanese Arts and Cultures

Avec le sou­tien de Amicale au Japon pour la MCJP

Avec le concours de All Nippon Airways



Par Nicole Salez

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