Le ministère de l'Ecologie vient d'annoncer que 168 entreprises avaient été retenues pour participer au test sur l'affichage environnemental à partir du 1er juillet 2011 et pour une durée d'un an. Ce panel d'entreprises représente des secteurs très variés et couvre tous les produits de la vie courante.

Le ministère de l'Ecologie a annoncé le 9 mars 2011 que sur quelque 230 entreprises ou groupements d'entreprises volontaires pour participer à l'expérimentation de l'affichage environnemental, 168 ont été sélectionnées pour constituer un «panel varié, centré sur la consommation courante des ménages». De la PME artisanale aux champions mondiaux de la distribution, ces entreprises sont représentatives de secteurs d'activité très diversifiés : alimentaire, boisson, produits hygiène, habillement, équipements électriques, électroniques, mobilier, produits de construction....
Engagement phare du Grenelle de l'Environnement, l'affichage environnemental sera donc l'objet d'un test grandeur nature.
Le coup d'envoi de l'expérimentation aura lieu le 1er juillet prochain. 1.000 produits sont concernés.
Ce nouvel affichage des caractéristiques environnementales des produits entend apporter au consommateur :
- une information complète basée sur une approche multicritère des impacts environnementaux ,
- la possibilité de pouvoir comparer des produits de même catégorie en fonction de leur impact sur l'environnement tout au long de son cycle de vie ,
- le pouvoir d'arbitrer ses choix d'achat en fonction des critères de prix, de qualité et de pressions sur l'environnement.
Ainsi, l'affichage environnemental devra notamment indiquer l'empreinte carbone des produits et de leur emballage (émissions de gaz à effets de serre), mais aussi «les impacts spécifiques les plus significatifs de chaque catégorie de produits».
Une mise en place progressive après expérimentation et consultation
Durant les prochains mois, les entreprises vont effectuer ou finaliser les analyses environnementales des produits qu'elles ont sélectionnés afin de commencer la diffusion d'informations effectives auprès des consommateurs dès le 1er juillet 2011. S'agissant d'une expérimentation, toutes les informations ne seront pas cadrées dès juillet 2011 , par exemple, les modes de communication vers le consommateur seront divers (internet, téléphonie mais aussi affichage en magasin ou sur le produit) et la forme de l'affichage pourra varier d'un produit à l'autre.
Tout au long de l'expérimentation, le site Internet du ministère de l'Ecologie sera le support d'actions spécifiques : explication des principes de l'expérimentation nationale, consultation sur les différents supports et formats d'affichage... Ces initiatives complèteront les collaborations spécifiques construites sur ces sujets avec des associations de défense des consommateurs et de protection de l'environnement.
A l'issue d'une expérimentation d'une durée d'un an au moins, la loi prévoit que le Gouvernement remettra un rapport d'évaluation au Parlement. Sur cette base, la généralisation de l'affichage des caractéristiques environnementales des produits pourrait être décidée. Au niveau européen, la France a été précurseur dès 2007 grâce au Grenelle Environnement. Aujourd'hui, les initiatives nationales (Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon...) et européennes se multiplient. L'initiative française autour de l'expérimentation d'un affichage multicritère pouvant déboucher sur une généralisation, est d'ores et déjà considérée avec grand intérêt par l'Europe.
De l'affichage mono critère à l'affichage multi-critères
En matière d'affichage environnemental, différentes actions ont été initiées dont certaines ont déjà assez largement fait la preuve de leur efficacité en permettant de faire évoluer les offres des industriels vers des gammes de produits moins énergivores et moins émettrices de CO2 :
- dès 1995, la mise en place de l'étiquette énergie a amélioré la performance énergétique des équipements électroménagers. 75 % des réfrigérateurs mis alors sur le marché se situaient dans le bas du classement entre G et D, alors qu'en 2010 90 % des ventes ont porté sur des appareils classés entre A et A++.
Depuis le Grenelle Environnement, cette action visant directement le consommateur s'est intensifiée, ainsi :
- depuis 2007, une expérimentation d'affichage du contenu en équivalent CO2 des produits est soutenue par Casino, Leclerc, Alter éco...
- depuis 2008, une étiquette CO2 est apposée sur les véhicules. Couplée à d'autres mesures incitatives comme le bonus malus, elle a conduit à une baisse des émissions moyennes des voitures neuves achetées en France de 149 grammes de CO2 en 2007 à 130 grammes de CO2 en 2010.
- depuis le 1er janvier 2011, la mention du classement énergétique (évaluation de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre) des bâtiments doit apparaître dans les annonces immobilières de vente ou de location.
« La forte mobilisation des entreprises est un signal positif, il va nous permettre d'aller plus loin pour que chacun puisse disposer des informations lui permettant de modifier sa consommation. L'étiquette énergie sur l'électro-ménager ou plus récemment l'étiquette CO2 sur les véhicules ont prouvé leur efficacité, tout l'enjeu aujourd'hui est de réussir à passer à la vitesse supérieure en mettant en place une démarche multi-critères qui nous renseigne pleinement sur l'empreinte écologique de nos achats » a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet.

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