Une résolution adoptée par le Parlement européen
Jeudi 17 février 2011, à Strasbourg, le Parlement européen a adopté une résolution appelant l'Union européenne à repenser et à améliorer sa stratégie politique et financière en vue de contribuer à la transition démocratique de l'Egypte, notamment l'organisation d'élections libres. Les députés européens demandent un gel des avoirs de tous les dirigeants égyptiens responsables du détournement des fonds publics du pays. Ils critiquent aussi l'Union pour la Méditerranée (UPM) et décident de soutenir financièrement les PME du bassin méditerranéen.

La démission du Président Hosni Moubarak 'marque une nouvelle étape dans la transition politique en Egypte' et les forces armées égyptiennes doivent désormais jouer un rôle constructif, faciliter le processus politique, assurer des élections libres et respecter les engagements de paix avec Israël. Quel devrait être le rôle spécifique de l'UE pour soutenir la transition de son voisin méditerranéen stratégique ?
Aider l'Egypte : le rôle de l'UE
Jusqu'à présent, l'objectif de stabilité a souvent éclipsé les valeurs de démocratie, justice sociale et de droits de l'homme dans les relations de l'UE avec ses voisins du Sud, reconnaissent les députés. C'est pourquoi ils veulent s'assurer que la clause qui permet de suspendre tout accord d'association avec un pays tiers en cas de violations graves des droits de l'homme puisse être mise en œ,uvre efficacement à l'avenir.
La leçon à tirer de la récente révolution en Egypte est l'échec des politiques existantes de l'UE envers les pays sud-méditerranéens. La résolution presse de réviser la politique européenne de voisinage (PEV), afin de donner la priorité à des objectifs tels que l'indépendance du pouvoir judiciaire, la lutte contre la corruption ou le respect des libertés fondamentales, par rapport aux autres objectifs économiques dans les accords bilatéraux. En outre, les pays de la PEV doivent remplir une liste de critères politiques afin d'obtenir le statut dit 'avancé' dans leurs relations avec l'UE. La Tunisie est en cours de négociation avec le Conseil, depuis mai dernier, pour devenir un partenaire 'avancé' de l'UE en Méditerranée. Ce statut a été accordé au Maroc, en 2008.
Les députés ont également prôné la mobilisation de tous les instruments financiers de l'UE tels que l'Instrument de la PEV, l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'homme et l'Instrument de stabilité qui peuvent jouer un rôle crucial en soutenant la transition démocratique de l'Egypte.
Enfin, la Haute Représentante aux affaires étrangères de l'UE, devrait créer une 'task force', avec la participation de députés européens, qui serait chargée de coordonner la réponse à tous les besoins financiers et politiques du processus de transition, en particulier la reconstitution des institutions et d'un système judiciaire indépendant ainsi que, dans la perspective d'élections libres et démocratiques, l'envoi d'une mission d'observation lors des prochaines élections.
Critique de l'Union pour la Méditerranée
L'Union pour la Méditerranée (UPM), un partenariat multilatéral créé en 2008 qui regroupe 27 États membres et 16 pays du bassin méditerranéen, 's'est avérée incapable de déjouer une méfiance croissante et de satisfaire les besoins fondamentaux de la population concernée', poursuivent le Parlement. Cette organisation et la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh sont invitées à réagir en ce moment historique, à mobiliser la société civile et à jouer un rôle plus actif dans la promotion de la démocratie et les droits de l'homme dans la région.
1 milliard d'euros pour les PME du bassin méditerranéen
Dans le cadre d'une autre législation contraignante, le Parlement a décidé jeudi d'augmenter d'1 milliard d'euros le montant global des garanties des prêts de la Banque européenne d'investissement pour les projets hors de l'UE, dans le cadre du nouveau mandat extérieur de la Banque. Ces garanties devraient soutenir les prêts aux petites et moyennes entreprises et les infrastructures dans le bassin méditerranéen.
Délégation
La Conférence des présidents du Parlement a approuvé aujourd'hui l'envoi d'une délégation de députés en l'Egypte dans les prochaines semaines.
-Texte adopté (disponible en cliquant à la date du jeudi 17 février)
-Suivre le débat en direct (disponible en cliquant à la date du jeudi 17 février 2011)
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