Phi-Phi - Athénée Théâtre Louis Jouvet

Une opérette pétillante !

Une troupe (des Brigands) et un orchestre brillants parfaitement coordonnés, une mise en scène originale, rigolotte et pleine d'astuces, des mélodies enlevées, un texte bien ficelé et plein d'humour, 'Phi-Phi' pétille à l'Athénée théâtre Louis Jouvet. De quoi se réjouir en opérette sans complexes en cette fin d'année. Jusqu'au 9 janvier à l'Athénée, puis tournée en régions jusqu'au 10 février 2011.




'Phi-Phi', c'est le légendaire sculpteur Phidias, favori de Périclès, le maître de la Grèce...Aspasie, quant à elle, est inspirée de la véritable Aspasie
qui ouvrit une maison close qui devint très vite l'incontournable lieu de rendez-vous du « tout Athènes ». Célèbre pour sa beauté, femme intelligente et libre, Aspasie fut en quelque sorte la première féministe. Elle fut aussi la véritable passion de Périclès, qui, nous dit Plutarque, s'y attacha 'à cause de son savoir et de ses connaissances en politique'...et l'épousa.

Créée au Théâtre des Bouffes-Parisiens à Paris le 12 novembre 1918, Phi-Phi, opérette emblématique des Années folles, a retenti par sa gaieté et sa folle insouciance comme une réponse inespérée, joyeuse et charnelle aux quatre années d'horreur meurtrière de la Grande Guerre.


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- Phi-Phi
- 0pérette d'Henri Christiné
- Livret Albert Willemetz et Fabien Sollar
- Direction musicale Christophe Grapperon
- Mise en scène Johanny Bert
- Avec la Compagnie Les Brigands
- Jusqu'au 9 janvier 2011

0pérette en trois actes d'Henri Christiné, représentée pour la première fois le 12 novembre 1918 au théâtre des Bouffes-Parisiens à Paris version pour 5 solistes, un chœ,ur de 9 femmes et 10 musiciens dont le chef.


Synopsis

La scène se passe en l'an 600 avant Jésus-Christ.

Acte I

Dans son atelier, le légendaire sculpteur Phidias a reçu de l'État une commande officielle, il s'agit d'un groupe allégorique « L'Amour et la Vertu fondent le bonheur domestique ». Il attend le modèle qu'il a choisi pour représenter la Vertu, rencontrée le jour même dans les rues d'Athènes. Il s'agit d'Aspasie, cette «gamine charmante» qui pourtant n'a rien d'un modèle de vertu ! Lorsqu'Aspasie se présente, il lui fait une cour si pressante qu'elle est obligée de se défendre à coups d'ombrelle. Ce faisant, elle fait tomber successivement les bras de la « Vénus » commandée par Monsieur Milo, puis la tête de la « Victoire » commandée par un certain Samothrace qui se trouvaient dans l'atelier du maître. Madame Phidias survient et piquée au vif, elle reproche à son génial mari, qu'elle nomme familièrement Phi-Phi, sa conduite légère et elle invite l'intruse à quitter les lieux. Restée seule dans l'atelier avec Le Pirée, (qui est donc bien un homme !) secrétaire, serviteur et confident de Phidias, Madame Phidias lui raconte combien elle est une épouse fidèle car elle vient tout juste d'éconduire un jeune homme, pourtant très beau, qui l'importunait de ses assiduités. Ce beau jeune homme, le bien nommé Ardimédon, entre justement et Madame Phidias se retire vertueusement. Phi-Phi revient alors et, voyant ce bel éphèbe, lui demande de servir de modèle pour son personnage de l'Amour.

Acte II

Périclès, le maître de la Grèce, se rend dans l'atelier de son sculpteur favori. Phi-Phi est absent. Aspasie arrive. Périclès tombe à son tour sous le charme de cette délicieuse enfant. Cependant, Périclès est obligé de retourner aux affaires de l'État. Juste après son départ, Madame Phidias revient. Celle-ci renvoie vertement Aspasie en lui disant que son époux a changé d'avis et ne désire plus d'elle comme modèle pour la Vertu. Madame Phidias pense que personne mieux qu'elle ne peut représenter « la Vertu ». Phi-Phi est mis au pied du mur et doit accepter de prendre sa femme comme modèle. Lorsqu'elle prend alors la pose avec Ardimédon, le sculpteur reproche à ses modèles leur manque de naturel. Phi-Phi est alors appelé à l'extérieur. Le bel Ardimédon, resté seul avec sa vertueuse partenaire Madame Phidias, n'a que peu de difficultés à l'entraîner dans la chambre voisine... afin qu'ils aient plus de naturel !

Acte III

Phi-Phi a passé, selon son habitude, la nuit dehors, cependant lorsqu'il trouve, en rentrant le lendemain, Ardimédon et Madame Phidias dans les bras l'un de l'autre, il les félicite d'avoir enfin le naturel et la pose idéale. Inspiré, il se met au travail tout en s'étonnant, quand même, que son épouse ne lui ait pas demandé, pour une fois, où il avait passé la nuit ! Un peu plus tard, Aspasie vient donner de ses nouvelles à Phi-Phi : elle lui apprend qu'elle vient d'épouser Périclès, mais que ceci n'empêchera nullement la poursuite de leur liaison, concrétisée la nuit précédente. Comme tout amant qui se respecte, il devra participer au budget de sa maîtresse. Tandis qu'elle cache dans son bas la « participation » de Phidias, Périclès arrive à son tour. En parfait Chef d'État, il exige qu'Aspasie fasse partie du groupe sculpté par Phidias. Après discussion, on trouve une solution : Aspasie représentera « l'Économie » et l'œ,uvre s'intitulera : « L'Amour et la Vertu, aidés par l'Économie, fondent le bonheur conjugal ». Les deux maris, les deux épouses et l'amant Ardimédon formeront ainsi le quintette de l'équilibre parfait du bonheur conjugal !




Note d'intention

« Costumes grecs, esprit gaulois, musique française, danse anglaise... » annonçait l'affiche lors de la création de Phi-Phi au Théâtre des Bouffes-Parisiens à Paris le 12 novembre 1918, au lendemain de la signature de l'Armistice qui mettait fin à la Grande Guerre. Toute première du genre donc, cette opérette emblématique des Années folles a retenti par sa gaieté et sa folle insouciance comme une réponse inespérée, joyeuse et charnelle à quatre années d'horreur meurtrière. En 1951, l'ouvrage aura été donné plus de quarante mille fois et traduit en douze langues.

La Compagnie Les Brigands revient aux Années folles et au parolier Albert Willemetz à qui ils doivent le succès de Ta Bouche et s'attache pour la première fois à un compositeur incontournable de la musique légère du XXe siècle : Henri Christiné. Si dans ce véritable monument du théâtre musical la « musique française » et la « danse anglaise » séduisent encore sans aucune entrave, les « costumes grecs » et
« l'esprit gaulois » appellent un traitement original qui puisse dégager une esthétique et plus largement une symbolique délivrées des clichés et des tics auxquels on associe encore cet objet fragile bien que très docile. C'est pourquoi, après l'heureux mariage avec la compagnie 26000 couverts l'année dernière, la Compagnie Les Brigands se tourne vers Johanny Bert. Étranger au monde de l'opérette, il a su trouver dans Phi-Phi la matière première nécessaire à toute (re)création et une énergie propre à (re)donner à cet ouvrage les couleurs du défi et de la franche nouveauté.

Les intentions de Johanny Bert

« Lorsque Loïc Boissier m'a proposé de monter Phi-Phi avec Les Brigands , je m‘y suis plongé avec envie et curiosité. J'ai découvert un livret brillant et délicatement grivois. Outre la qualité musicale et la légèreté d'un propos propre à divertir, j'ai eu envie de tirer un fil pertinent qui pourrait être la question de la représentation du corps. L'action se passe dans la Grèce antique, 600 ans avant Jésus-Christ. Le grand sculpteur Phidias, dit Phi-Phi, a reçu de l'état la commande d‘une statue : « l'Amour et la Vertu fondent le bonheur domestique ». Il se met alors en quête de deux modèles pour représenter respectivement la vertu et l'amour. Tout le livret est empreint d‘une ironie temporelle. Comme chez d'autres auteurs, Jacques Offenbach notamment, le fait de placer l'action dans un passé fantasmé (Moyen- Âge, Grèce antique...) permet de porter un regard ironique, de décaler les situations en jouant des anachronismes.

Ce folklore traîne son lot d'imageries qui nous plongent facilement dans une esthétique farce et attrape (toges, colonnes...) qu'il me semble important de traiter avec prudence et doigté. Corps modèles, corps sculptés, corps parfaits... Dans cette opérette légère, Willemetz aborde avec finesse la sensualité des corps, la nudité. Quel corps peut représenter la vertu ? Qu'est ce que la vertu? Un corps d'homme pour représenter l'amour ? Les corps y sont mis à nu, scrutés, questionnés par les personnages eux-mêmes. Il est aussi question de l'attirance physique vers des corps plus jeunes. Que représente cette jeunesse qui trouble pour un temps Phidias et sa femme ? La Grèce antique nous aurait imposé une représentation idéalisée des corps proche de cette « ligne de conduite » qu‘imposent aujourd'hui les magazines de modes et l'étalage du corps objet. »
Johanny Bert


La véritable Aspasie : la première féministe

L'existence du couple Périclès-Aspasie est avérée. De nombreux historiens et philosophes de l'Antiquité en témoignent. Il s'agissait même d'un rare exemple de couple fusionnel, s'entraidant non seulement dans le privé, mais aussi dans l'action politique. Plutarque nous dit que « Périclès s'attacha à elle à cause de son savoir et de ses connaissances en politique. Socrate lui-même allait la voir quelquefois avec ses amis, et ceux qui la fréquentaient le plus y menaient souvent leurs femmes pour l'entendre, quoiqu'elle fit un métier peu honnête [elle était courtisane], et qu'elle eût dans sa maison plusieurs courtisanes (...) Platon, dans son Ménexéne, quoique le commencement de ce dialogue soit écrit sur un ton de plaisanterie, avance comme un fait positif que plusieurs Athéniens allaient chez elle pour y prendre des leçons de rhétorique. Il paraît cependant que l'attachement de Périclès pour Aspasie fut une véritable passion (...) il épousa Aspasie. Il l'aima si tendrement, qu'il ne sortait et ne rentrait jamais chez lui sans l'embrasser. » Plutarque se demande par ailleurs « par quel charme si persuasif, cette femme pu prendre un tel empire sur les premiers hommes de la république et faire dire tant de bien d'elle aux philosophes les plus célèbres ? ».

Originaire de la riche cité de Milet, Aspasie décide de s'installer à Athènes où elle ouvre une maison close qui devient très vite l'incontournable lieu de rendez-vous du « tout Athènes ». Célèbre pour sa beauté, femme intelligente et libre, à une époque où les femmes étaient confinées au gynécée, elle brille dans les salons mais est méprisée par la foule. En dépit de toutes les calomnies dont elle fut l'objet, Périclès l'aima passionnément jusqu'à sa mort, en 429, victime de la peste.

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- assistant à la mise en scène : Thomas Gornet
- orchestration : Thibault Perrine
- scénographie : Audrey Vuong
- chorégraphie : Jean-Marc Hoolbecq
- costumes : Élisabeth de Sauverzac
- lumières : Jean-Francois Breut
- marionnettes : Einat Landais
- chef de chant : Nicolas Ducloux

Les chanteurs

- Gilles Bugeaud : Phidias, dit Phi-Phi
- Emmanuelle Goizé : Madame Phidias
- Christophe Grapperon : Périclès
- Olivier Hernandez : Ardimédon
- Lara Neumann : Aspasie
- Antoine Sastre : Le Pirée

Les Modèles

Florence Andrieu, Nadine Béchade, Marie Blondel, Alexandra Courquet, Nathalie Davoine Laetitia Le Mesle, Isabelle Monier-Esquis, Laure Pierredon, Marion Sicre.

Les musiciens

- Pablo Schatzman, Benjamin Fabre : violon
- Annabelle Brey, Jérôme Huille, Marlène Rivière : violoncelle
- Nicolas Crosse, Benjamin Thabuy : contrebasse
- Nicolas Ducloux : piano
- Boris Grelier, Claire Luquiens : flûte
- François Miquel, Christian Laborie, Julien Chabod : clarinette
- Émilie Heurtevent : saxophone
- André Feydy, Vincent Mitterrand, Rodolphe Puechbroussous : trompette
- Frédéric Lucchi : trombone


Phi-Phi

Athénée théâtre Louis-Jouvet

- square de l'Opéra Louis-Jouvet , 7 rue Boudreau, 75009 Paris
- M° Opéra, Havre-Caumartin I RER A Auber
- du jeudi 16 décembre 2010 au dimanche 9 janvier 2011 21, 28 décembre et 4 janvier à 19h 16, 17, 18, 22, 23, 29, 30, 31 décembre et 5, 6, 7, 8 janvier à 20h dimanches 19, 26 décembre, 2 et 9 janvier à 16h
- Location : 01 53 05 19 19 - www.athenee-theatre.com
- Tarifs : plein tarif : de 40 € à 18 €
tarif réduit* : de 31 € à 14 € *moins de 30 ans, plus de 65 ans, demandeurs d'emploi (sur présentation d'un justificatif)
jour J place aux jeunes !**: de 20 € à 9 € **moins de 30 ans et demandeurs d'emploi, le jour même, sur place uniquement et une heure avant le début de la représentation, 50% de réduction sur le plein tarif sur présentation du justificatif et dans la limite des places disponibles.

Tournée du spectacle

- samedi 15 janvier à 20h30 et dimanche 16 janvier 2011 à 16h Théâtre d'Arras (62) -réservation : 03 21 71 66 16
- mardi 25 janvier 2011 à 20h30 Cirque-Théâtre d'Elbeuf (76) -réservation : 02 32 13 10 50
- dimanche 30 janvier 2011 à 17h Scènes du Jura de Lons-Le-Saunier (39) -réservation : 03 84 86 03 03
- samedi 5 février 2011 à 20h30 Théâtre de la Colonne de Miramas (13) -réservation : 04 90 58 37 86
- jeudi 10 février 2011 à 20h Théâtre Musical de Besançon (25) -réservation : 03 81 87 81 97



Par Nicole Salez

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