Depuis cet été, les fameux bus rouges d'Oslo se sont mis au vert. A la place du diesel, ils utilisent du biométhane, un carburant produit indirectement à partir des déjections des habitants de la ville, autrement dit une source d'énergie renouvelable à l'infini !

Depuis l'été 2010, des bus roulent dans la capitale norvégienne grâce au biogaz. L'originalité du dispositif mis en place par la municipalité d'Oslo consiste à utiliser comme carburant le méthane émis par la fermentation des déjections des habitants qui provient d'une des stations d'épuration de la ville.
Réduire les taux d'émission de CO2
La ville d'Oslo a connu une augmentation d'environ 10 % de la pollution provenant du transport privé et public depuis 2000. Cette pollution représente 50 % du total des émissions de CO2 de la ville. Dans le cadre de son objectif qui vise à devenir neutre en émissions de carbone à l'horizon 2050, la municipalité d'Oslo a cherché de nouvelles pistes pour réduire les frais de carburants ainsi que les taux d'émissions. Ainsi, à partir de septembre 2009, le méthane obtenu par épuration via le processus microbien des eaux usées est collecté par une station d'épuration et transformé en biogaz. Depuis l'été 2010, ce gaz sert comme carburant pour des bus qui sillonnent l'agglomération d'Oslo.
Objectif : Oslo capitale de l'environnement durable
Selon les calculs de la municipalité, si tous les bus marchaient au biométhane, cela réduirait les émissions de CO2 de 6 %, soit environ 44 tonnes par an. Ole Jakob Johansen, responsable du projet au sein de la municipalité, explique au Guardian qu'Oslo a pour ambition de devenir l'une des capitales « les plus durables et respectueuses de l'environnement au monde ». La station d'épuration de Bækkelaget est chargée de produire du biogaz à partir du méthane issu des déjections de la population d'Oslo - plus précisément environ 37-38 % de la population totale de la ville, soit 250 000 habitants. « En allant aux toilettes, une personne produit l'équivalent de huit litres de diesel par an. Cela semble peu mais, multiplié par 250000, cela permet de faire rouler 80 bus, à raison de 100 000 km chacun », explique à l'AFP M. Johansen. Comparé au gazole, le biométhane - ou gaz naturel pour véhicules (GNV), est neutre en carbone et permet une réduction de 78% des émissions d'oxyde d'azote, une réduction de 98% des particules fines et une réduction de 92% du bruit. « On gagne sur tous les tableaux : cela représente un bilan carbone neutre, cela ne pollue presque pas, c'est moins bruyant et c'est renouvelable à l'infini », ajoute M. Johansen.
15% de surcoût comparé au gazole
La récupération du méthane permettrait donc d'améliorer la qualité de l'air, de réduire les émissions de CO2, et donc de se rapprocher de l'objectif d'un bilan carbone neutre. En outre, certaines zones rurales pourraient se transformer en producteurs et fournisseurs de biométhane, et donc bénéficier économiquement et financièrement du passage à ce carburant. Selon M. Johansen, le coût de production d'un litre d'équivalent gazole se situerait à 0,72 euro, alors que le prix à la pompe du gazole dépasse 1 euro le litre en Norvège. « Le carburant est moins cher mais le prix d'achat des nouveaux bus et leurs coûts d'entretien sont plus élevés. Au total, le surcoût est d'environ 15 % », précise Anne-Merete Andersen chez Ruter AS, le gestionnaire des transports publics d'Oslo. Depuis l'été 2010, certains bus d'Oslo utilisent le nouveau biocarburant. Si les résultats sont positifs, le programme devrait être étendu aux 400 bus de la ville.
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