Dimanche 31 octobre 2010, Dilma Rousseff, candidate du Parti des Travailleurs (PT-gauche), est devenue la première femme présidente du Brésil à l'issue du second tour de l'élection présidentielle, en remportant haut la main la victoire sur son adversaire social-démocrate José Serra, 68 ans. A 62 ans, la dauphine du président Luiz Inacio Lula da Silva prend la tête d'un pays de presque 200 millions d'habitants, devenu la huitième économie du monde grâce aux réformes initiées par Lula. Eradiquer la misère et promouvoir la situation des femmes au Brésil font partie des premiers engagements de la nouvelle présidente qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2011.
Dilma Rousseff avait manqué de peu la victoire au premier tour des élections présidentielles, le 3 octobre 2010, avec 47% des suffrages contre 33% à son rival et voilà qu'elle remporte la victoire dimanche 31 octobre avec 56 % des voix contre 44 % pour son adversaire. Elle succède ainsi au président Luiz Inacio Lula da Silva élu en 2002 qui ne pouvait se représenter après deux mandats successifs.
La présidente élue du Brésil, Dilma Rousseff, s'est donné dimanche comme principal engagement 'd'éradiquer la misère', dans son premier discours après sa victoire.
'Je réitère mon engagement fondamental: l'éradication de la misère pour tous les Brésiliens et les Brésiliennes', a dit Dilma Rousseff à Brasilia, entourée de ses conseillers et de militants.
'Nous ne pourrons avoir de repos tant que des Brésiliens souffriront de la faim', a-t-elle ajouté.
La dauphine du président Luiz Inacio Lula da Silva a parodié le slogan du président américain Barack Obama en déclarant 'Oui, la femme peut'.
Elle s'est félicité du fait que, 'pour la première fois, une femme dirigera le Brésil' et elle a promis que d'autres femmes lui succéderont.
'L'égalité des chances est un principe essentiel de la démocratie', a souligné la présidente élue.
Parmi les objectifs prioritaires de la nouvelle présidente du Brésil élue pour quatre ans qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2011: poursuivre la politique du président Lula, notamment en matière de redistribution des richesses, maintenir la stabilité économique du Brésil et améliorer ses infrastructures. Dilma Rousseff entend également développer l'éducation dans le pays en améliorant le système scolaire - seul un Brésilien sur dix va à l'université - et promouvoir la situation des femmes.
Une dame de fer
Moins charismatique que Lula mais à la réputation de 'dame de fer' quand elle était au gouvernement, Dilma Rousseff a été emprisonnée et torturée au début des années 70 en combattant la dictature militaire. Presque inconnue il y a encore mois, cette économiste doit son ascension au soutien actif de Lula qui jouit d'une popularité record de plus de 80% d'opinions favorables
après huit ans de pouvoir.
Dilma Rousseff, comme son adversaire José Serra , avait promis de poursuivre la politique de Lula qui a apporté la prospérité à ce pays de 193 millions d'habitants, grand comme deux fois l'Union européenne et devenu la huitième économie du monde.
Samedi, Dilma, comme elle est appelée familièrement au Brésil, avait assuré que, si elle était élue, elle maintiendrait une relation 'intime et forte' avec son mentor Lula.
L'ancien ouvrier métallurgiste, qui vient de fêter ses soixante-cinq ans, quittera le pouvoir le 1er janvier.
La campagne électorale a été ponctuée d'accusations croisées de corruption et a été dominée par une polémique sur l'avortement qui a contraint Dilma Rousseff à revenir sur sa promesse de légaliser l'interruption de grossesse.
Biographie de Dilma Rousseff
Née le 14 décembre 1947 à Belo Horizonte (Brésil), Dilma Vana Rousseff est la fille de Dilma Coimbra Silva et de l'avocat bulgare Pedro Roussef. Son père, membre actif du mouvement communiste bulgare a du émigrer en France pour des raisons politiques en 1929, où il a vécu jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s'est ensuite installé en Argentine, puis finalement au Brésil, où il a épousé Dilma Coimbra Silva.
Dilma Roussef a intégré le mouvement de résistance à la dictature brésilienne des années 60. Arrêtée en 1970, torturée pendant 22 jours, condamnée par un tribunal militaire, elle a été détenue durant 3 ans jusqu'en 1973. À l'époque de sa détention, elle a été surnommée la Jeanne d'Arc de la guérilla, en raison de son importance idéologique dans le mouvement. En décembre 2006, elle a obtenu une indemnisation.
À la fin des années 1970, elle a épousé un autre membre du mouvement guérillero, Carlos Franklin Paixão de Araújo, avec qui elle a eu une fille unique, et s'est installée avec lui dans l'État du Rio Grande do Sul.
En 1977, elle a obtenu un diplôme de l'École de sciences économiques de l'Université fédérale du Rio Grande do Sul.
À la même époque, elle participait à la restructuration du Parti démocratique travailliste (PDT). Durant le gouvernement d'Alceu Collares en Rio Grande do Sul, entre 1991 et 1995, elle fut nommée secrétaire d'État à l'Énergie.
C'est en 2000 qu'elle rejoint le parti des travailleurs (PT).
En janvier 2003, le président Luiz Inácio Lula da Silva nomme Dilma Rousseff Ministre de l'Énergie, poste qu'elle occupera durant deux ans jusqu'en juin 2005, où elle est nommée chef de cabinet (« Ministra da Casa-Civil »), après la démission de son prédécesseur à ce poste, José Dirceu, accusé de corruption. Des scandales de même nature ayant touché plusieurs dirigeants du PT, elle devient alors la dauphine de Lula.
Dilma Rousseff est aussi présidente du conseil de direction de l'entreprise d'état pétrolière du Brésil Petrobras.
Le 26 avril 2009, elle a annoncé qu'on lui avait diagnostiqué un cancer lymphatique et qu'elle devrait se soumettre à un traitement de chimiothérapie, et a indiqué que la probabilité de guérison était élevée.
En septembre 2010, elle a été la « candidate de Lula » pour l'élection présidentielle. Totalement relookée à cette occasion, elle a pratiquée la chirurgie esthétique pour « adoucir ses traits ».
(Avec AFP et Wikipedia)
Vidéo (en brésilien) : Dilma vote à Porto Alegre le 31 octobre 2010
Dilma enfant - Photos site campagne électorale Dilma Rousseff
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