Spectacle : Musique Classique Coréenne

L'art musical coréen est sans doute l'un des plus achevés et des plus expressifs d'Extrême-Orient. Pour pouvez le (re)découvrir avec Park Hyun-sook et Chung Jae-kook, deux artistes d'exception, qui se produiront en concerts les 25 et 26 novembre 2010 à la Maison des Cultures du Monde, à Paris.

L'art musical coréen est sans doute l'un des plus achevés et des plus expressifs d'Extrême-Orient. La
beauté des pièces de musique de cour, lentes et solennelles, leurs sonorités généreuses où se mêlent les
flûtes, les hautbois, les cithares, les vièles et les tambours, tranchent avec les accents violents et sensuels
des répertoires d'origine populaire, aux formes en apparence plus libres, plus impromptues et pourtant
savamment composées.

Interprétés par Park Hyun-sook et Chung Jae-kook, deux artistes d'exception, ces concerts représentent
une occasion unique de découvrir une musique d'une richesse extraordinaire, réputée pour être la « cause
d'une émotion profonde dans le coeur de l'homme mais aussi de l'intelligence de son esprit » (Le Livre de la
Musique, 1492).

- Jeudi 25 novembre à 20h30 : Park Hyen-sook, Sanjo pour cithare gayageum

*Avec Park Hyen-sook, (gayageum) et Lee Tae-bak (tambour janggo).



Récital de sanjo dans le style de l'École de Kim Juk-pa (version intégrale).
Avec Park Hyun-sook, (gayageum) et Lee Tae-bak (tambour janggo).
Le gayageum est une grande cithare à la sonorité grave,
parfois âpre, riche d'une palette sonore allant de la corde à
peine effleurée au jeu violent et percussif.

C'est dans la musique sanjo, conçue pour lui, que le
gayageum donne toute sa mesure. À partir d'un motif
mélodique relativement simple, le musicien se livre à une
longue suite de variations, qui, à mesure que le tempo
s'accélère, se réduisent et se simplifient jusqu'à l'acmé
finale, apogée virtuose de l'oeuvre. Le gayageum y est
accompagné par le janggo, un tambour en forme de sablier
qui souligne discrètement les phrases de la cithare.

Écouter un sanjo est une expérience totale, à la fois
physique, émotionnelle et intellectuelle, à condition, comme
ici, de l'écouter dans son intégralité, exercice auquel les
musiciens se livrent de plus en plus rarement,
particulièrement à l'étranger.

Park Hyun-sook, est considérée comme l'une des plus
éminentes spécialistes du gayageum et du sanjo. Elle
appartient à l'école de gayageum sanjo du légendaire Kim
Juk-pa, caractérisée par un jeu original particulièrement
dynamique.

- Vendredi 26 novembre à 20h30 : Chung Jae-kook, Jeongak, musique de cour de Corée

*Avec Chung Jae-kook (piri), Park Hyen-sook, (cithare gayageum) et Yi Ji-young (cithare yanggum).



Pièces pour hautbois piri et ensemble avec Chung Jae-kook (piri), Park Hyun-sook,
(cithare gayageum) et Yi Ji-young (cithare à cordes frappées yanggum).
Genre intimiste, le jeongak (littéralement « musique
correcte ») était joué pour les divertissements de cour, les
banquets royaux et dans les demeures aristocratiques. Il
comprend plusieurs répertoires, vocaux, instrumentaux
(pour cordes, pour vents, pour vents et cordes) et des
pièces de danse. Interprétées par un petit ensemble de
chambre, les pièces de jeongak se caractérisent par leur
tempérament lent et solennel, mais aussi par une
expressivité empreinte d'élégance, particulièrement lorsque
la mélodie principale est confiée au hautbois piri, petit
hautbois au timbre tantôt moelleux tantôt acidulé dont les
longues notes filées conviennent merveilleusement à la
musique aristocratique.

Chung Jae-kook compte parmi les plus grands maîtres de
hautbois piri. Ses interprétations magistrales des répertoires
aristocratiques jeongak e t pungryu, lui ont valu d'être
nommé bien culturel immatériel important, un titre que le
gouvernement coréen ne décerne qu'aux artistes
s'illustrant comme interprètes et passeurs d'une tradition
aux nouvelles générations.

Par Nicole Salez