L'exposition Amedeo Modigliani se tient jusqu'au 18 octobre 2010 au Musée de l'Annonciade, à Saint-Tropez (83). Biographie de ce peintre d'exception.
1872 : Mariage à Livourne de Flaminio Modigliani et d'Eugénie Garsin.
Famille romaine d'origine juive sépharade.
Les Modigliani exploitent à cette époque un commerce de bois et charbon et des mines d'argent en Sardaigne.
Naissance de leur premier enfant, Emmanuel, qui deviendra avocat et député socialiste.
1874 : Naissance de Margherita Olimpia Modigliani qui restera célibataire et sera la mère adoptive de Jeanne, fille de Modigliani et de Jeanne Hébuterne.
1878: Naissance de Umberto Isacco Modigliani, ingénieur des mines.
1884 :
12 Juillet : Naissance d'Amedeo Clemente Modigliani,
33 via Roma à Livourne. Quatrième enfant de Flaminio Modigliani et d'Eugénie Garsin.
Année marquée par la faillite de la famille.
1886 :
17 mai : Eugénie Garsin entreprend une chronique de la vie familiale. Elle mentionne pour la première fois son fils Amedeo dit « Dedo » : « un peu gâté, un peu capricieux mais joli comme un coeur ».
Les Modigliani quittent leur maison de la Via Roma pour une plus petite Via delle Ville à Livourne.
A cette époque, Flaminio Modigliani est presque toujours en voyage. Avec eux vivent la grand-mère maternelle, le grand-père Isaac et les soeurs d'Eugénie, Laure et Gabrielle. Le petit Dedo et le grand-père Isaac furent des compagnons inséparables jusqu'à la mort de ce dernier en 1894.
Isaac Garsin était un grand érudit et passait beaucoup de temps avec l'enfant, lui parlant d'art et de philosophie. Eugénie Garsin et sa soeur Laura enseignent dans la maison Via delle Ville.
1894 :
Mort d'Isaac Garsin.
Uberto, fils de Rodolpho Mondolfi, ami d'Eugènie, fut le premier grand ami de Dedo jusqu'en 1898. Le reste du temps, le petit Dedo vit entouré d'adultes.
1895 :
Eté : La mère d'Amadeo mentionne dans son journal : « Dedo a eu une pleurésie très grave et je ne me suis encore remise de la peur terrible qu'il m'a faite. Le caractère de cet enfant n'est pas encore assez formé pour que je puisse dire ici mon opinion. Ses manières sont celles d'un enfant gâté qui ne manque pas d'intelligence. Nous verrons plus tard ce qu'il y a dans cette chrysalide. Peut-être un artiste ? ».
Etudes au lycée de Livourne.
1897:
Juillet : Amedeo passe des examens et marque dans le journal de sa mère : « Je suis en train de passer des examens et je devrais faire un minimum. Les examens sont de quatrième en cinquième. Ceci pour les annales de la famille Modigliani. »
Août : Dedo est reçu à ses examens.
1898:
4 mai : Emmanuel Modigliani est arrêté pour ses activités politiques et condamné à huit mois de prison. Son jeune frère Amedeo le considère comme « un héros ».
Août : Amedeo est de nouveau atteint d'une fièvre typhoïde suivie de complications pulmonaires. Il commence des leçons de dessin auprès du peintre Guglielmo Micheli à la Villa Baciocchi.
1899 :
Avril : Il abandonne définitivement les études pour se consacrer à la peinture. A l'atelier, il rencontre Oscar Ghiglia qui deviendra un de ses meilleurs amis.
Il reste de cette époque un portrait du fils Micheli et son autoportrait signé.
1900 :
Septembre : Nouvelle crise de pleurésie. Amedeo est touché par la tuberculose.
1901 :
Hiver : Amedeo et sa mère quittent Livourne pour un voyage de convalescence. Ils vont à Naples, Capri, Amalfi, Rome, Florence et Venise. Ils visitent les musées, les galeries et les églises. Pendant ce temps, il écrit plusieurs lettres à Oscar Ghiglia dans lesquelles il décrit son attachement pour l'art et les découvertes qu'il a faites.
1902:
Hiver : Séjourne à Rome où il fait des copies dans les musées.
7 mai : Séjourne à Florence et s'inscrit à la Scuola di Nudo. Il partage un atelier avec Oscar Ghiglia.
Rencontre Ortis de Zarate.
Fin de l'été : fait de la sculpture à Pietrasanta près de Carrara. Il admire le travail de Fattori. Dès cette époque, il souhaite partir travailler à Paris.
1903:
19 mai : s'inscrit à l'institut des Beaux-Arts de Florence.
Il étudie Carpaccio, Bellini et l'Ecole de Sienne.
Il habite au 22 Via Maggio puis dans la Campielle Centopiere.
Pendant ce séjour, il est aidé financièrement par son oncle Amédée Garsin.
Ses amis : Umberto Brunelleschi, Umberto Boccioni, Fabio Mauroner...
1905 :
Mort de son oncle Amédée Garsin, son départ pour Paris est remis en cause faute de moyens.
Eugénie Garsin mentionne dans son journal : « Dedo, à Venise, a fini le portrait de Olper et parle d'en faire un autre... ». Elle s'inquiète de sa santé. A la fin de l'année, sa mère lui rend visite et lui donne de l'argent pour partir à Paris.
1906 :
Janvier : il arrive à Paris.
Jusqu'à sa mort, sa vie sera marquée par l'alcool et la drogue.
Il habite dans un hôtel près de la Madeleine. S'inscrit à l'Académie Colarossi (fondée en 1815), rue de la Grande-Chaumière et loue un atelier dans le maquis de Montmartre, rue Caulaincourt, près du Bateau-Lavoir où il rencontre les artistes de Montmartre : Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, André Derain et Diego Rivera ainsi que des intellectuels et artistes juifs comme Max Jacob.
Il peint surtout de petits portraits.
Hiver : il expose trois peintures dans la Galerie d'art de Laura Wylda, rue des Saints-Pères.
1907:
Il quitte son atelier de la rue Caulaincourt et change régulièrement de logement (hôtel du Tertre, au Bateau-Lavoir et à l'hôtel Bouscarat), puis s'installe 7, place Jean-Baptiste Clément.
Rencontre d'Utrillo,Utter et Latourette (financier amateur d'art). Novembre : rencontre le Dr. Paul Alexandre avec qui il se lie d'amitié. Jeune médecin amateur d'art, il sera le premier à s'intéresser à l'oeuvre de Modigliani. Il va le soutenir et l'encourager jusqu'en 1914, lui achetant régulièrement des oeuvres. Il le convainc d'exposer au salon des Indépendants. Il s'intéresse aux arts primitifs, est influencé par l'oeuvre de Toulouse-Lautrec. Au Salon d'Automne, il expose deux toiles et cinq aquarelles. A ce salon, découvre Cézanne (1839-1906) à qui un hommage est rendu.
1908 :
Modigliani fréquente la colonie d'artistes, 7 rue du Delta, créée par Paul Alexandre et son jeune frère Jean. Lieu de vie et de travail, la colonie est supervisée par Maurice Drouard et Henri Doucet.
20 mars : il expose six oeuvres au salon des Indépendants dont La Juive et L'idole. Paul Alexandre lui achète la Juive. Il fait de la sculpture dont une à partir des traverses de chêne servant à la construction de la station de métro Barbès Rochechouart. Période où il connaît des difficultés financières.
importantes.
1909 :
Il s'installe à Montparnasse.
Il rencontre la famille de Paul Alexandre dont il fait les portraits du père et de son frère. Il fait le premier portrait de Paul Alexandre.
Il rencontre le sculpteur roumain Constantin Brancusi avec qui il se lie d'amitié. Brancusi lui fait découvrir l'art nègre et l'aide à travailler la sculpture sur pierre.
Il refuse de signer le Manifeste Futuriste par Marinetti.
Eté : il retourne à Livourne pour quelques mois où il fait plusieurs études de tête, dont deux seront exposées au salon des Indépendants.
Emmanuel lui trouve un travail de sculpteur à Carrara.
Septembre : il revient à Paris avec Le Mendiant, que Paul Alexandre achète.
Il s'installe au 14 de la cité Falguière, à Montparnasse où il travaille la peinture et la sculpture.
1910 :
18 mars : Participe au 26e Salon des Indépendants.
1er mai : il expose six oeuvres : Le Violoncelliste, Lunaire, deux études (dont le portrait de Piquemal), Le Mendiant et La Mendiante. Quatre de ces oeuvres sont à vendre, les deux autres, Le Mendiant et La Mendiante appartiennent à la collection de Paul Alexandre.
Modigliani attend d'être véritablement remarqué par les critiques mais seul Paul Alexandre lui achète ses oeuvres.
Il vit plus ou moins dans la misère.
Il habite successivement à la Ruche, au 216 boulevard Raspail, au 16 rue Saint-Gothard à Montparnasse , puis de nouveau à Montmartre, 39 rue du passage de l'Elysée des Beaux-Arts, dans le couvent des Moineaux et à plusieurs reprises au Bateau-Lavoir.
Jusqu'en 1914, il va se consacrer presque exclusivement à la sculpture sans pour autant abandonner la peinture. Il visite les expositions Matisse et Cézanne, ainsi que le Musée ethnographique du Trocadero.
1911:
Il habite 39, Passage de l'Elysée des Beaux-Arts.
Il expose un ensemble de têtes sculptées ainsi que des gouaches à l'atelier du peintre portugais Amadeo de Souza Cardoso(1887-1918), rue du colonel Combes.
Fait un deuxième portrait de Paul Alexandre (il en fera un troisième en 1913).
En mauvaise santé, sa tante Laure veut l'emmener en Normandie pour qu'il se repose.
Septembre : il fait un court séjour à Yport en sa compagnie.
1912:
Il continue à faire de la sculpture.
Expose sept sculptures (têtes, ensemble décoratif) au salon d'Automne.
Il rencontre Lipchitz et Jacob Epstein.
Son frère Umberto l'aide financièrement.
Il tombe de nouveau très malade et ses amis, dont Ortis Zarate, décident de l'envoyer en Italie chez sa mère. Les dates de ce voyage sont incertaines.
1913:
Avant de partir à Livourne, il dépose des sculptures, des gouaches et des dessins chez Paul Alexandre. De retour à Paris, il commence le cycle de Cariatides.
Le marchand de tableaux Chéron, rue de la Boétie, s'occupe de lui pendant quelques temps.
Chéron n'a pas réellement d'expérience en art et recherche plus son intérêt que celui de l'artiste.
Il rencontre le sculpteur Ossip Zadkine, Kisling, Foujita et Soutine.
Le marchand Paul Guillaume commence à s'intéresser à son travail.
1914:
Il reprend son travail de peintre et doit abandonner la taille directe.
Printemps : il fréquente Nina Hamnet.
Le poète Max Jacob arrange une rencontre entre Paul Guillaume et Modigliani. Il devient son marchand : « En 1914, pendant toute l'année 1915 et une partie de 1916, j'ai été le seul marchand de Modigliani ... ».
Il lui loue un atelier 13,rue Ravignan près du Bateau-Lavoir à Montmartre. Il vit quelques temps avec Diego Rivera au 16 rue Saint-
Gothard.
Juillet : il rencontre Béatrice Hastings(1879-1943), journaliste et poétesse anglaise, avec qui il vivra deuxannées souvent mouvementées.
Sa production devient plus sûre, plus intense et sereine. Il fera de nombreux portraits de sa compagne. Il travaille chez Béatrice Hastings, chez le peintre Haviland
ou bien dans l'atelier de la rue Ravignan. Il se fait réformer pendant la guerre.
Paul Alexandre est mobilisé et ne reverra pas Modigliani.
La collection de Paul Alexandre est essentiellement composée d'oeuvres datant de 1907 à 1912.
1915:
Paul Guillaume lui achète des tableaux.
Il réalise de nombreux portraits (Paul Guillaume, Apollinaire, Max Jacob, Kisling, Henri Laurens et en particulier Béatrice Hastings). Il fréquente Vlaminck, Picasso, Derain, Marie Vassilieff. Il habite 13, place Emile Goudeau. Dans une lettre à se mère datée du mois de novembre : « ...Je fais de nouveau de la peinture et j'en vends. C'est beaucoup... ».
Les disputes avec Béatrice Hastings sont de plus en plus fréquentes.
1916:
Eté : il rompt avec Béatrice Hastings.
Son état de santé s'aggrave. Il expose avec ses amis dans l'atelier du peintre suisse Lejeune au 6, rue Huyghens. Cet atelier devient un centre de travail pour les artistes
d'avant-garde. Il y rencontre le poète polonais Léopold Zborowski qui devient son marchand.
Simone Thiroux est sa nouvelle maîtresse.
1917:
Rompt avec Simone Thiroux qui est enceinte. Il conteste la paternité.
Modigliani travaille dans l'appartement de Zborowski, 3, rue Joseph Bara à Montparnasse et lui cède sa production pour quinze francs par jour.
Il réalise de nombreux portraits de Zborowski et de sa femme Hanka, et de leur amie Lunia Czechowska. Il commence une première série d'études de nus.
Mars : Rencontre Jeanne Hébuterne (1898-1920), étudiante à l'Académie de Colarossi, qui devient sa compagne.
Juillet : Ils s'installent 8,rue de la Grande-Chaumière, dans une chambre louée par Zborowski.
3 décembre : Zborowski organise la première exposition personnelle de Modigliani à la galerie Berthe Weill, 50, rue Taitbout. Les nus exposés dans la vitrine font scandale et sont menacés de saisie par la police pour outrage à la pudeur. Avec ce scandale, aucun tableau ne fut vendu.
Modigliani travaille de façon intense.
1918:
Il réalise une autre série de nus.
Mars : l'état de santé de Modigliani se dégrade de plus en plus. Zborowski décide de l'envoyer sur la côte d'Azur avec Jeanne qui est enceinte. Ils s'installent à Nice pour un an. Sous la lumière du midi, Modigliani éclaircit sa palette, travaille sur des formats plus grands. Il peint les quatre seuls paysages que l'on connaisse de lui.
Il retrouve Soutine et Foujita.
29 novembre : Naissance de leur fille Jeanne, déclarée à l'état civil comme fille de Jeanne Hébuterne, de père inconnu. Elle sera par la suite reconnue par l'artiste.
Décembre : Paul Guillaume organise une exposition dans sa galerie, Faubourg Saint-Honnoré à Paris, qui rassemble les toiles de Modigliani, Picasso et Matisse.
1919:
Ecrit plusieurs lettres à Zborowski pour lui demander de l'argent et envoie régulièrement ses toiles achevées à Paris.
Il restera plusieurs mois à Cagnes dans la villa du peintre Osterlind. Rend visite à Renoir.
Mai : il retourne à Paris. Jeanne est de nouveau enceinte et sa fille le rejoint le mois suivant.
Juillet : Il s'engage par écrit à épouser Jeanne.
Son état s'aggrave mais il continue de peindre ses proches : Jeanne Hébuterne, Lunia Czechowska, Hanka Zborowska, Zborowski...
Participe à l'exposition « Modern French Art » à la galerie Mansard à Heale(Angleterre)
Septembre : Expose à Londres à la Hill Gallery où il a un grand succès.
Francis Carco fait l'éloge de son travail dans un article pour l'Eventail, un magazine suisse.
Quatre peintures de Modigliani sont exposées au Salon d'Automne.
1920:
Sa santé se détériore rapidement.
Il fait son auto-portrait.
22 janvier : il est emmené inconscient à l'Hôpital de la Charité.
24 janvier : Modigliani meurt à l'Hôpital d'une méningite tuberculeuse sans avoir repris connaissance.
25 janvier : Jeanne Hébuterne enceinte de huit mois se jette du cinquième étage de l'immeuble de ses parents,
laissant la petite Jeanne orpheline.
27 janvier : Modigliani est enterré « comme un prince » au cimetière du Père-Lachaise entouré de nombreux amis, alors que Jeanne est enterrée au cimetière de Bagneux.
Quelques années plus tard, elle sera inhumée à ses côtés.
1921 :
Zborowski organise une exposition posthume galerie l'Evêque à Paris.
Place Grammont-83990 Saint-Tropez
tél : 33 (0)4 94 17 84 10
fax : 33 (0)4 94 97 87 24
Du 3 juillet au 18 octobre 2010
Horaires : ouvert tous les jours en juillet/Août et sauf le mardi à partir du 1er septembre de 10h à 12h30 et de 14h à 19h
Prix d'entrée : plein tarif : 5 €, tarif réduit : 3 €
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