La Collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé fera l'objet d'une deuxième vente aux enchères en 2009 à Paris les 17, 18 et 19 novembre, au profit de la recherche sur le V.I.H. et de la lutte contre le sida. Près de 1200 œuvres d'art seront présentées à cette occasion.
Après la vente aux enchères d'une partie de la Collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé qui a eu lieu en février 2009, Christie's, en association avec la maison de ventes aux enchères Pierre Bergé & Associés annonce la deuxième vente de cette collection qui aura lieu à Paris les 17, 18 et 19 novembre 2009, au profit de la recherche sur le V.I.H. et de la lutte contre le sida.
Près de 1200 œuvres d'art seront présentées sous le feu des enchères, provenant en grande partie de Château Gabriel à Bénerville, mais également des demeures parisiennes des deux collectionneurs. Dix sept spécialités sont représentées: Dessins et Tableaux Anciens et du XIXème siècle, Art Impressionniste et Moderne, Estampes, Art Contemporain, Arts Décoratifs du XXème siècle, Mobilier et Objets d'art, Sculptures, Céramique, Orfèvrerie, Art d'Asie et Islamique, Antiquités, Art Africain et Océanien ainsi que des pièces d'Histoire Naturelle, des Livres, des Bijoux et du Textile. L'ensemble de cette vente est estimé entre €3 millions et €4 millions.
Château Gabriel
Cette propriété, sans doute l'une des plus belles de la côte normande, a été construite en 1874 pour une famille américaine. Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé l'ont acquise au début des années 1980. De style éclectique, elle est installée au cœ,ur d'un parc de plus de 30 hectares sur le Mont-Canisy à Bénerville et surplombe Deauville.
Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en confient l'aménagement intérieur à Jacques Grange. Ensemble, ils décident de l'inspiration générale de la décoration : l'univers d'A la Recherche du Temps Perdu, l'atmosphère des châteaux aménagés par le roi Louis II de Bavière aux environs de Munich entre 1869 et 1890 mais aussi celle des décors des films de Luchino Visconti et plus particulièrement celui de l'Innocent qui est demeuré tout au long de sa vie le film fétiche d'Yves Saint Laurent.
Yves Saint Laurent décrivait ainsi sa maison de Bénerville : «C'est mon havre entre deux tempêtes. Je viens ici pour reconstituer mes forces entre deux angoisses ».
Le rez-de-chaussée
Le rez-de-chaussée ouvre sur le hall d'entrée, éclairé par la lumière cuivrée d'un grand lustre hollandais du XIXème siècle à 34 bras de lumière (estimation : €50.000-70.000). Les marches en bois du grand escalier se reflètent dans un miroir monumental du XIXème siècle (estimation : €30.000-50.000). Plus loin, dans la galerie distribuant de part et d'autre le salon et la bibliothèque trône un grand bassin chinois de type Fahua, Dynastie Ming, du début du XVIème siècle (estimation : €40.000-60.000).
Le salon. Ici, l'ameublement a été soigneusement choisi pour évoquer l'univers des personnages de l'œ,uvre de Marcel Proust : une suite de six chaises néogothiques d'époque Charles X en palissandre (estimation : €15.000-20.000) foulant un tapis Agra à motif Cairene, d'Inde du Nord, de la fin du XIXème siècle (estimation : €20.000-30.000). Une multitude d'objets, d'éléments en barbotine du XIXème siècle, de plats en porcelaine, de vases, de cache-pots mais aussi de coupes et d'assiettes signées d'André Metthey (estimation : à partir de €800), des bougeoirs, tous choisis avec passion, sont autant de manifestation d'élégance et de goût.
Le jardin d'hiver, adjacent au salon, a toujours regorgé d'orchidées en fleur, des cattleyas plantées dans de grands vases chinois en porcelaine bleu blanc et rouge de cuivre, (estimation : €2.000-3.000).
La bibliothèque. Sa monumentale cheminée en pierre était ornée d'une paire de grands chenets dans le goût Renaissance d'après Barthélemy Prieur, représentant Jupiter et Junon (estimation: €6.000-9.000). La bibliothèque était flanquée de part et d'autre d'une paire de candélabres à douze bras d'après Barye (estimation : €8.000-12.000).
Un colossal lustre cage en bronze doré, travail sans doute de la maison Baguès (estimation : €50.000-70.000), surplombait cette pièce. Des photos de Marcel Proust et de Claude Monet étaient posées sur un grand bureau plat de style Louis XVI en bois noirci (estimation : €4.000-6.000). Quelques bronzes à l'image d'un groupe sculpté représentant Hercule Farnèse¸école italienne du XIXème siècle (estimation : €4.000-6.000), enrichissaient la décoration de cette pièce.
La salle à manger. Dans un angle un poêle en faïence dans le goût asiatique du XIXème siècle (estimation : €7.000-10.000), faisant face à une grande table en placage de palissandre (estimation : €8.000-12.000). D'originales consoles en faïence vernissée (estimation : €15.000-25.000) étaient surmontées de coupes monumentales en porcelaine dans le style de Meissen, ornées de trois personnages dénudés symbolisant les continents (estimation : €40.000-60.000). Toujours sur ce thème, quatre statuettes en biscuit de Meissen du XIXème siècle représentant l'Afrique, l'Asie, l'Amérique et l'Europe (estimation : €10.000-15.000). Elles enserraient un surtout de table en trois parties de style Louis XVI, travail italien à décor néoclassique (estimation : €5.000-7.000).
Les étages
Les chambres ont été baptisées par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé du nom des personnages de l'oeuvre de Marcel Proust : A la recherche du temps perdu.
Au premier étage, comprenant trois suites, la chambre d'Yves Saint Laurent portait le nom de Charles Swann, celle de Pierre Bergé, celui du baron Palamède de Charlus. L'atmosphère toute entière de la suite du couturier nous ramène à ce tournant du XXème siècle. Dans le cabinet adjacent, un ensemble de salon d'époque Biedermeier (six chaises et un canapé, estimation : €4.000-6.000), un lustre des années 1900 (estimation : €15.000-20.000), des vases en verre émaillé de la même époque (estimation : €300-400), une paire de bougeoirs d'Emile Gallé, vers 1870 en faïence (estimation : €5.000-7.000) mais aussi des objets à l'antique comme une paire de bronzes (estimation : €3.000-5.000) reposant sur une paire de sellettes en bronze ciselé de la seconde moitié du XIXème siècle (estimation : €30.000-50.000).
En pénétrant dans la chambre de Pierre Bergé, on découvrait une cheminée sur laquelle reposait une pendule d'époque Louis- Philippe en bronze ciselé et doré et cabochons de verre teinté (estimation : €4.000-6.000). Une peau d'ours posée sur le sol de couleur verte. Les murs étaient tapissés d'un tissu mauve soyeux et opulent. De part et d'autre de la chambre d'époque Empire, un bureau à gradin (estimation : €15.000-20.000) et un lit en acajou (estimation : €10.000-15.000) se faisaient face sous les lumières d'un lustre de style hollandais en cuivre, déployant 24 bras de lumière (estimation : €10.000-15.000).
Le second étage réservé aux invités, comprenait six chambres. Les amis y avaient d'ailleurs leurs suites attribuées : Charlotte Aillaud s'installait chez Oriane de Guermantes, Anne-Marie Muñoz chez Albertine, Loulou et Thadée Klossowski dans celle des Verdurin, Madison Cox dans celle de Morel, Betty Catroux quant à elle prenait possession de l'univers reconstitué de Madeleine Lemaire...
Le bureau d'Yves Saint Laurent
Au 5 avenue Marceau, à quelques mètres du studio où il travaillait, le couturier avait fait aménager un bureau dont la décoration s'inspire des projets de décor de Christian Bérard, peintre qu'il chérissait, et qui s'inscrit dans la droite ligne du style néo-romantique développé par ce dernier, Eugène Berman et Pavlik Tchelitchev.
Ainsi la paire de colonnes doriques en plâtre (estimation : €600-800) surmontée de girandoles en bronze doré et cristal (estimation : €2.000-3.000) encadre un miroir à larges montants roseaux (estimation : €3.000-4.000), la banquette et le pouf en velours de soie rouge à capitons et frange crème (estimation : €800-1.200), ou la paire de tabourets en X attribué à René Prou (estimation : €2.000-3.000). Eclairant la pièce, un lustre de style Louis XVI en bronze doré et cristal (estimation : €5.000-7.000) , sur la cheminée, la paire d'opulentes girandoles (estimation : €4.000-6.000) encadre un étonnant miroir à décor végétal (estimation : €6.000-8.000) faisant face au précédent.
Objets provenant des demeures parisiennes
A l'occasion de cette vente sont présentés plus de 500 objets qui peuplaient le quotidien d'Yves Saint Laurent et de Pierre Bergé : objets d'Art Moderne, d'Art Déco, de Mobilier et Objets d'Art Européen, de pièces d'Antiquités, de Tableaux et de Dessins Anciens et du XIXème siècle. On retrouve ici le mélange des époques et des styles cher à ces deux collectionneurs : des petites boîtes Art Déco qui se trouvaient dispersées dans la bibliothèque, la chambre ou le grand salon, certaines en marqueterie de paille, d'autres émaillées, en galuchat ou en argent (estimation : à partir de €300). Quelques pendulettes de la période Art Déco dont certaines sont signées Cartier (estimation : à partir de €700). Quelques objets en dinanderie provenant du salon de musique et signés par Jean Dunand ou Claudius Linossier (estimation : à partir de €800).
Toujours de l'époque Art Déco, une paire de veilleuses en albâtre vers 1921 par Michel Dufet (estimation : €1.200-1.500), sept appliques de Jean Perzel (estimation : à partir de €500) ou six appliques en cristal de roche et bronze doré, travail de la maison Baguès vers 1970 (estimation : €40.000-60.000). Elles ornaient les murs de la chambre d'Yves Saint Laurent.
Le mobilier Art Déco est largement présent: plusieurs paravents dont un à huit feuilles, en hêtre recouvert à la feuille d'or (estimation : €1.200-1.500), une table basse vers 1930 en tulipier gainé de galuchat (estimation : €2.000-3.000) ou un guéridon (estimation : €3.000-5.000) dont le piètement en gerbe de blé stylisée, allégorie de l'opulence, rappelle les bouquets de blé auxquels le couturier était si attaché. Dans sa chambre, une autre table au piétement d'épis de blé doré (estimation : €800-1.200). Egalement présentées, une boite en bronze doré par Line Vautrin qui porte en relief le titre du célèbre poème de Paul Verlaine, Il pleure dans mon cœ,ur (estimation : € 1.000-1.500), et une petite croix en verre, probablement Espagne ou Amérique du Sud, XIXème siècle (estimation : €200-400).
Du grand salon de la rue de Babylone proviennent la paire de fauteuils bas circulaires réalisés pour le bal indien donné par la reine Hortense (estimation : €2.000-3.000) et l'Homme de Draguignan de César (estimation : €40.000-60.000). Six œ,uvres de cet artiste seront proposées dont une compression de capsules de limonade sur panneau en bois peint, 1991, (estimation : €20.000-30.000).
Quelques eaux-fortes, signées de Joan Miró, (Equinoxe, 1967, estimée €25.000 à €35.000) ou de Picasso (Sueño y mentira de Franco, 1937, estimée €10.000 à €15.000) ainsi que des aquarelles de Frantisek Kupka, (estimation: €20.000-30.000), de Natalia Goncharova (représentant une étude de costume de ballet, estimée €3.000-5.000), complètent cet ensemble.
L'œuvre phare de la section d'Art Moderne est une gouache, intitulée Les travailleurs au repos, réalisée par Fernand Léger en 1950 (estimation : €80.000 à €120.000).
Les bijoux, au nombre de dix, créations uniques d'Yves Saint Laurent, étaient disposés dans sa chambre et dans le grand salon: bijoux en forme de croix, de cœ,ur ou d'épis de blé. Ces pièces uniques et personnelles, en cristal de roche, en quartz fumé, ornées de strass, d'or et de pierres semi-précieuses peuplaient le quotidien onirique du couturier (estimation : à partir €800).
Dans cette dernière vente figureront également ses bagages : Louis Vuitton (estimation : à partir de €500), trois valises de la maison Hermès en crocodile (estimation : €4.000-6.000) ainsi que sa dernière voiture, l'élégante Mercedes Benz Classe S 350 L noire modèle 2007, moteur essence V6 (estimation : €30.000-50.000).
- VENTE PUBLIQUE
Au profit de la recherche sur le V.I.H. et de la lutte contre le sida
Mardi 17 novembre à 10h00
Mercredi 18 novembre à 10h00
Jeudi 19 novembre à 10h00
Vendredi 20 novembre à 10h00
* au Théâtre Marigny, Paris (Carré Marigny)
- EXPOSITION PUBLIQUE
Jeudi 12 novembre 10h00 - 18h00
Vendredi 13 novembre 10h00 - 18h00
Samedi 14 novembre 10h00 - 18h00
Dimanche 15 novembre 10h00 - 18h00
Lundi 16 novembre 10h00 - 18h00
* dans les salons de Christie's, ParisChristie's France - 9 avenue Matignon - 75008 Paris / www.christies.com - Téléphone : +33 (0)1 40 76 85 85
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