Billie Holiday : Biographie

2009 marque le 50e anniversaire du décès de Billie Holiday, le 17 juillet 1959. Celle qui est devenue l'une des plus grandes chanteuses de jazz a tout connu, la pauvreté, les foyers, le viol, la prostitution, l'alcool, la drogue. Malgré cela, pour cette battante, la voix fut une sorte de chemin vers la liberté, des bas-fonds de Harlem aux plus prestigieuses salles de concert.




'Papa et Maman étaient mômes à leur mariage: lui 18 ans, elle 16...Moi, j'en avais 3'. Ainsi commence l'autobiographie de ' Lady Day '

* ' Lady Day ' (Madame Jour), ce surnom sera donné à Billie Holiday par le saxophoniste Lester Young, son ami et complice de musique, qu'elle appellera à son tour ' Prez ', diminutif de 'Président'.
, née le 7 avril 1915 à Baltimore (Maryland). L'enfance de celle qui deviendra l'une des plus grandes chanteuses de jazz de tous les temps la marquera à jamais et sera le ferment d'une existence hors du commun. Trés tôt, Billie est ballottée de foyer en foyer, sa mère est incapable de l'élever seule et son père, Clarence, guitariste de jazz, toujours ailleurs ne restera pas bien longtemps auprès d'elles. Arrêtée pour prostitution en 1928, Billie est emprisonnée à Welfare Island à New York... Elle a 13 ans, deux ans plus tôt, elle a été victime d'un viol.
A sa sortie pourtant, un club de Harlem, l'engage. Les cachets sont miteux, mais sa carrière va commencer. En 1933, elle a 18 ans, elle est alors découverte par le producteur John Hammond qui lui donnera sa chance aux côtés de Benny Goodman, jazzman blanc, clarinettiste et chef d'orchestre réputé. Le timbre caractéristique de la voix de Billie, lancinant et fragile à la fois, sa façon exceptionnelle de s'approprier des chansons populaires, de jongler littéralement avec les notes en fait rapidement une artiste remarquée dans le milieu du jazz. Il faut dire aussi que les multiples épreuves qu'elle a traversé lui ont forgé un caractère bien trempé, un tempérament de battante.


Les plus grands jazzmen

Au fil du temps, Billie Holiday sera accompagnée par des musiciens aussi grands de réputation que divers dans le style : Louis Armstrong, Duke Ellington, Ben Webster, Roy Eldridge, Johnny Hodges, Teddy Wilson et le légendaire Lester Young, qui lui doit son surnom de ' Prez '. Lester Young, Billie Holiday, deux noms inséparables, deux complices de musique. 'Elle chante comme il joue, il joue comme elle chante' dira le frère de Lester, Lee Young. Ils réaliseront de nombreux enregistrements ensemble. Billie Holiday chante aussi avec divers orchestres, dont ceux du pianiste Teddy Wilson, de Count Basie et l'orchestre blanc d'Artie Shaw (l'époux, pendant un an, de Ava Gardner).

A partir de 1940, et malgré un succès appréciable, 'la Dame au gardénia' sombre dans l'alcool et la drogue à la suite d'échecs amoureux répétés.
Au fil de ces années durant lesquelles alternent les périodes de dépression, incarcérations pour usage de stupéfiants, et moments de gloire, sa voix se métamorphose : de fragile et fraîche, elle acquiert une certaine raucité, sans pour autant altérer son pouvoir d'émotion.


' Lady Sings The Blues '



Pour Lady Day c'est sans cesse 'le jour et la nuit', entre crises sentimentales et succès aux côtés du jeune Miles Davis (1950), procès pour possession de drogue et tournée triomphale en Europe, en 1954. Au cours de cette même année, Billie participe au premier festival de Newport et publie son autobiographie : ' Lady Sings The Blues ' qui deviendra aussi le titre d'un de ses disques. Sa santé décline. Interdite de club à New York, toujours pour cause d'usage de stupéfiants, elle se produit une ultime fois à Philadelphie avant d'être hospitalisée en mai 1959. Le 17 juillet 1959 s'éteint 'la Dame au gardénia', l'une des voix les plus déchirantes que le Jazz ait connu.




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Par Nicole Salez

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