Paroles de Femmes en Picardie

Séverine, journaliste et féministe sera célébrée par Paroles de femmes en Picardie, autour d'une exposition et d'un livre qui lui sont consacrés. Le 18 septembre au château de Pierrefonds (Oise).

L'association Paroles de femmes en Picardie, célèbrera, vendredi 18 septembre 2009, Séverine, écrivaine, journaliste et féministe, décédée à Pierrefonds (Oise), il y a 80 ans, le 24 avril 1929 sur le thème «Séverine : Une femme, la liberté au cœ,ur» .



Colette Deblé, artiste contemporain, prépare une exposition sur Séverine (première femme journaliste), au château de Pierrefonds. Au même moment, sera publié « Séverine, vie et combats d'une frondeuse », écrit par Evelyne Le Garrec, elle-même journaliste. Il regroupe de nombreux articles de Séverine et un portfolio de dessins de Colette Deblé (Editions de l'Archipel).

De son vrai nom Caroline Rémy, Séverine est née le 27 avril 1855 à Paris. Son père était fonctionnaire à la Préfecture de police. Séparée de son premier mari (Montrobert) dont elle eut un fils, elle devint la compagne d'Adrien Guebhard (1849-1924), professeur de médecine, issu d'une famille suisse fortunée, qu'elle épousa en 1885. Elle eut avec lui un autre fils, Roland.

Séverine rencontre Jules Vallès à Bruxelles en 1879 et devient sa secrétaire. Grâce à l'aide financière du docteur Guebhard, elle permet à ce dernier de relancer le Cri du peuple, dont elle reprend la direction après la mort de son fondateur, mais qu'elle quitta en 1888 à la suite d'un conflit avec le marxiste Jules Guesde.

Tombée amoureuse de Georges de Labruyère en 1885, journaliste à l'Écho de Paris, elle vécut avec lui jusqu'à sa mort en 1920, avant de reprendre la vie commune avec son second mari qui mourut en 1924.


Pacifiste et militante

En 1897, elle publie, sous le nom de plume d'Arthur Vingtras, des chroniques libertaires dans la Fronde, le quotidien féministe de la journaliste féministe Marguerite Durand avec qui elle était très liée. Elle continue à écrire pour d'autres journaux dans lesquels elle défend l'émancipation des femmes et dénonce toutes sortes d'injustices sociales, y compris l'affaire Dreyfus aux côtés de Mécislas Golberg. Elle soutient aussi certaines causes anarchistes telles que la défense de Germaine Berton et elle participe aux actions menées afin de sauver Sacco et Vanzetti en 1927.

Pacifiste, elle condamne l'« Union sacrée » en 1914 et adhére au Parti socialiste SFIO en 1918. Collaboratrice à l'Humanité, elle adhére en 1921 au Parti communiste mais elle se voit obligée de le quitter lorsqu'on la somme de rompre avec la Ligue des droits de l'homme qu'elle avait contribué à créer.

En 1927, elle signe la pétition parue le 15 avril dans la revue Europe, contre la loi sur l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre abrogeant toute indépendance intellectuelle et toute liberté d'opinion, aux côtés d'Alain, Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains...



Bibliographie
-Pages rouges, Paris, H. Simonis Empis, 1893
-Notes d'une frondeuse : de la Boulange au Panama, Préf. Jules Vallès, Paris, H. Simonis Empis, 1894
-Pages mystiques, Paris, H. Simonis Empis, 1895
-En Marche, Paris, H. Simonis Empis, 1896
-Affaire Dreyfus : Vers la lumière... impressions vécues, Paris, Stock, 1900
-La Toute-puissance de la bonté, [S. l.], 1900
-Sac à tout : mémoires d'un petit chien, Paris, F. Juven, 1903
-À Sainte-Hélène, pièce en 2 actes, Paris, V. Giard et E. Brière, 1904
-Line : 1855-1867, Paris, Crès, 1921

Lire aussi:
-Choix de papiers, annotés par Évelyne Le Garrec, Paris, Tierce, 1982
-Impressions d'audience, [Émile Zola, 'J'accuse !', réactions nationales et internationales], Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, 1999
-Vie et combats d'une frondeuse
par Evelyne Le Garrec

Par Françoise Merteuil

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