James Graham Ballard, écrivain de science-fiction et d'anticipation sociale anglais vient de s'éteindre à l'âge de 78 ans. La guerre sino-japonaise et les camps de détention ont laissé une trace indélébile dans les écrits de l'auteur.
James Graham Ballard est décédé dimanche 19 avril 2009 à l'âge de 78 ans.
J.G. Ballard est né en 1930 à Shanghaï. Son père est PDG de la filiale chinoise d'une grande entreprise de textile de Manchester. Il passe ainsi son enfance dans une vaste maison typique de celles des expatriés.
Mais, la vie y est alors particulièrement dure. Il rapporte dans un entretien au Nouvel Observateur en 2001 que tous les matins, il voyait la misère et les cadavres qui jonchaient le sol.
La guerre sino-japonaise éclate et en 1942 avec sa famille, il est emprisonné dans un camp de détention. Il y restera jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.
En 1946, il s'installe au Royaume-Uni, un pays qu'il ne connaît pas et ne comprendra jamais. «L'Angleterre où je posais le pied en 1946 était dominée par son système de classes. Les livres de A.A. Milne [le père de Winnie l'Ourson] et Peter Pan m'avaient mal préparé en me donnant l'impression que tout le pays ressemblait à Knightsbridge et à South Kensington. En fait, la classe ouvrière constituait 80% de la population, elle était peu éduquée, mal logée et sous-payée tout comme les ouvriers chinois de Shanghai: c'était absurde.»
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C'est cette absurdité qui se retrouve dans ses livres. J.G. Ballard dévoile les véritables relations quand les conventions habituelles explosent. Le recours à la science fiction lui permet d'exprimer ses idées sur le consumérisme, la violence, le sexe et la mort dans les allées proprettes des banlieues résidentielles.
Dans le milieu des années 50, il se met sérieusement à écrire. Il commence à se faire connaître avec ses premiers écrits en sciences fictions « le Vent de nulle part » « Sécheresse ». Mais c'est avec la trilogie « Crash » qu'il remporte un vif succès. Adapté au cinéma par David Cronenberg, Crash dévoile un personnage, nommé Ballard, fasciné par la psychosexualité des accidents de voitures qui entraîne le lecteur dans ses fantasmes.
Ballard revient sur son passé en 1980 avec l'autobiographique « Empire du Soleil », adapté ensuite au cinéma par Steven Spielberg. Il y évoque son adolescence dans les camps, séparé de ses parents et la tentative d'empoisonnement.
A 77 ans, il signe son dernier livre « Miracles of life » pour un dernier retour sur sa vie.
(1) Entretien avec Hari Kunzru in Books Quarterly
Lire aussi
:
--Super-Cannes de James Graham Ballard
Ses romans
-• The Drowned World, 1962 (Le Monde englouti, Denoël 1964)
-• The Crystal World, 1966 (La Forêt de cristal, Denoël 1967)
-• Crash, 1973 (Crash !, Calmann-Lévy 1974)
-• Concrete Island, 1974 (L'île de béton)
-• The Drought, 1965 (Sécheresse, Casterman 1975)
-• High Rise, 1975 (I.G.H., Calmann-Lévy 1976)
-• The Wind From Nowhere, 1962 (le Vent de nulle part, Casterman 1977)
-• Le Rêveur illimité, Calmann-Lévy 1980
-• Salut l'Amérique, Denoël 1981
-• Empire du soleil, Denoël 1985 (James Tait Black Memorial Prize)
-• Le Jour de la création, Flammarion 1988
-• La Bonté des femmes, Fayard 1992
-• Le Massacre de Pangbourne, Belfond 1992
-• La Face cachée du soleil, Fayard 1998
-• Super-Cannes, Fayard 2001
-• Millenium People, Denoël 2005
-• Que notre règne arrive, Denoël 2007 (Kingdom come, 2006), traduit par Michelle Charrier (ISBN 978-2-207-25892-7)
-• Sauvagerie, Tristram 2008 (nouvelle traduction du Massacre de Pangbourne)
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