Jardins Partagés - Charte Main Verte

Lille, Paris, Montpellier

Le Jardin partagé, la charte Main verte, le jardin solidaire sont autant de façons de réinventer la campagne en ville.

Dans nos villes, soumises à la rénovation, réhabilitation, construction en tout genre, il arrive que les projets immobiliers n'aboutissent pas. Il est fréquent qu'ils s'interrompent entre la phase démolition et la phase construction. Et c'est comme cela que certains quartiers s'ornent d'un point noir, d'une verrue, c'est le terrain vague, entouré de palissades éventrées, décharge à ciel ouvert. Mais cela a donné des idées à plus d'un.
C'est à Lille que le premier jardin partagé a vu le jour en 1997. La ville de Paris, en 2002, puis celle de Montpellier ont mis en place une charte Main verte afin de pérenniser l'expérience.

Jardin partagé Fessart


Aujourd'hui, à Paris, il suffit (ou presque) de repérer un terrain vague, sans projet immédiat, et il est possible de créer son jardin partagé. Le premier travail consiste à rassembler un collectif qui aura pour mission de gérer le jardin. Ensuite, il faut présenter un dossier auprès de la Direction des Parcs, Jardins et Espaces Verts, Paris-Nature et de signer la Charte Main verte. Pour les municipalités, les objectifs sont multiples. Le jardin partagé, comme son nom l'indique, n'est pas le jardin d'un seul. Il doit s'inscrire dans une démarche collective, participative. Ce jardin est l'affaire de tous les citoyens du quartier, chaque association peut y intervenir. Les enfants de l'école voisine sont impliqués dans la gestion du jardin. C'est ainsi que de petits citadins apprennent à faire pousser des herbes aromatiques, des tomates ou encore des poireaux. Et régulièrement, les jardiniers amateurs se réunissent afin de gérer le jardin et d'harmoniser les plantations.

Jardin partagé Fessart


Le jardin Fessart, à l'angle de le rue Fessart et de la rue Clavel, dans le 19e arrondissement, est resté longtemps un no man's land, dépotoir, poubelle à ciel ouvert, les qualificatifs ne manquent pas pour ce genre d'endroit.
Ce lieu convivial, ouvert sur le quartier, doit permettre des rencontres entre générations, d'organiser des évènements culturels et des repas afin de renforcer le lien social. Il est aussi un lieu pédagogique du respect de l'environnement et il participe au maintien de la biodiversité dans la ville. Il existe une cinquantaine de jardins partagés sur Paris.



A Montpellier, ces « jardins partagés » se doublent d'ateliers du Jardin-Ecole. Certaines cessions sont consacrées à la gestion de l'eau, d'autres aux engrais verts, d'autres encore à l'entretien des haies ou à la taille des arbres fruitiers.
Quel que soit son nom, Jardin partagé, Main verte ou jardin solidaire, il s'adresse aux passionnés de la nature condamnés à la ville.


« Jardins partagés, utopie, écologie, conseils pratiques », par Laurence Baudelet, Frédérique Basset, Alice Le Roy, éditions Terre vivante, 23 euros.



Par Marie Catherine Chevrier

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