Exposition BNF : Histoire des Jeux

Jusqu'au 21 juin, à Paris

Échecs, tarots, chouettes... trois jeux parmi deux cents que la BnF nous fait rédécouvrir ou découvrir à travers l'exposition 'Jeux de princes, jeux de vilains'. L'exposition retrace le monde des jeux du Moyen Âge à la Révolution française et dévoile ainsi une part de l'histoire de la société.
Jusqu'au 21 juin 2009.




Biribi ou brelan , brusquembille ou cavagnole , chouette et comète, dames à la polonaise, dés, échecs, tarot... Connus ou oubliés, les jeux qui ont distrait nos ancêtres ont une histoire où s'opposent le divertissement et la vertu, la liberté et la règle, la vie collective et l'expression individuelle.

L'exposition offre un parcours à travers le monde ludique et la société qui l'abrita, du Moyen Âge à la Révolution française, avec plus de deux cents pièces présentées à la Bibliothèque de l'Arsenal.


Pour Bruno Racine, président de la BnF, « cette exposition dévoile une part méconnue des collections de la Bibliothèque. Elle témoigne aussi d'une belle fidélité au projet du fondateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, le Marquis de Paulmy, qui oeuvra toute sa vie à conserver des ouvrages et des objets liés aux arts mineurs comme la cuisine ou les jeux ».

Organisée selon un parcours chronologique, l'exposition débutera par le Moyen Âge. Dès cette époque, les références emblématiques du jeu apparaissent à travers un ensemble de manuscrits enluminés qui seront exposés, parmi lesquels les échecs moralisés de Jacques de Cessoles, traité dont l'Arsenal possède trois exemplaires enluminés sur vélin, mais aussi le Decameron et Renaud de Montauban.


Les pièces des jeux eux-mêmes seront évoquées par des objets issus des fouilles archéologiques ou des collections princières : dés en os, pièces d'échecs et jeux de tables (ancêtres du trictrac), précieux échiquiers tel celui réalisé en émail par Léonard Limosin, valve de miroir en ivoire représentant une partie d'échecs entre un jeune homme et une jeune fille, où se lit l'ambiguïté amoureuse attachée à l'univers des
échecs.

De beaux jeux de cartes (piquet dit de Charles VII, jeu au portrait de Paris dit Hector de Trois, tarot de Jean Noblet), issus des collections de la BnF, illustrent la diffusion rapide du jeu de cartes apparu en France au milieu du XIVe siècle. Un matériel ludique (boîtes à trictrac, boîtes à jetons de piquet, jeu de la chouette en ébène et ivoire, tables à jeu et bourses de jeu ayant appartenu à la famille royale...) évoque l'intérêt
porté au jeu dans la société aristocratique et à la Cour du Roi.
Essentiellement consacrée aux jeux de réflexion, de stratégie et de hasard, l'exposition fait aussi la part belle à la divination et ses détours, ainsi qu'à l'univers de la triche, avec ses gains, ses risques et ses plaisirs.

Une partie sera consacrée au portrait des joueurs, à la Cour, à la taverne ou dans les salons, les « pontes » enragés, repentis ou délicats, sombres ou joyeux. Ils sont au centre de l'action et partagent les gains du tripot avec le tenancier, le banquier et tout un monde de gagne-petit qui gravite autour de la société ludique.


Des documents issus des archives de la Bastille ainsi que l'Histoire de la vie de Casanova évoqueront les tricheurs et leurs ruses. Les manuels de jeu seront également présentés, complétés par les ouvrages moraux, les caricatures et les traités mathématiques qui, tels celui de Montmort, prennent les jeux comme modèles du hasard universel.

Quant aux divertissements à finalité pédagogique, ils sont des jalons essentiels pour comprendre le monde de l'enfance et des apprentissages. Leur usage a longtemps été contesté, et ils ont dû souvent justifier le rôle essentiel qui leur revient, notamment dans l'éducation des enfants. L'apparition des charmants jeux de cartes pour apprendre à lire, la multiplication des jeux de l'oie qui guident l'apprenti et bientôt les puzzles géographiques, tous ces jeux qui promettent d'apprendre en s'amusant se sont peu à peu imposés au coeur de l'espace familial. Leur rôle en tant que marqueur socioculturel fut et demeure d'une ampleur considérable.


-Exposition BnF : Jeux de princes, jeux de vilains
-Jusqu'au 21 juin 2009
-Bibliothèque de l'Arsenal
-1, rue de Sully, Paris IVe
-Mardi > dimanche : 12h > 19h
-Fermé lundi et jours fériés
-Entrée : 7€ , TR : 5€



Par Floria-Rose David

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