Cinq lauréates L'Oréal-Unesco

Cinq scientifiques ont reçu, jeudi 5 mars, le Prix L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science. Physiciennes, chimistes, astronome, elles représentent les cinq continents et recevront chacune 100 000 euros de récompense.

Les cinq lauréates du 11è prix L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science étaient présentes, jeudi 5 mars à Paris pour recevoir leur récompense de 100 000 dollars chacune. Par ailleurs 15 bourses internationales sont remises à de jeunes chercheuses de niveau doctoral ou post-doctoral. Le jury était présidé par Ahmed Zewail, Prix Nobel de Chimie 1999.



Les lauréates

Tebello Nyokong, lauréate pour l'Afrique et les Etats Arabes.
Née au Lesotho où elle suit des études universitaires, elle va ensuite au Canada. En 1991, elle est nommée maître de conférences à l'Université de Rhodes en Afrique du sud. Ses travaux contribuent à l'utilisation de la lumière dans le traitement du cancer et pour la dépollution des sols. «J'ai passé des jours et des nuits à lire la physique, la biologie et la chimie, et j'ai du travailler dur en mathématiques, mais j'ai adoré chaque moment», se souvient-elle.

Akiko Kobayashi, lauréate pour la région Asie et Pacifique.
Née à Tokyo, elle y fait toutes ses études, depuis 2006, elle est professeur au département de chimie de l'université Nihon. Ses travaux sur les métaux organiques ouvrent de nouvelles perspectives pour la miniaturisation des équipements électroniques. «Au cours de ma carrière, une des principales difficultés que j'ai connue était l'évolution professionnelle, et je pense qu'il s'agissait d'un problème général pour les femmes scientifiques au Japon», affirme-t-elle tout en constatant qu'aujourd'hui les choses ont changé.

Béatrice Barbuy, lauréate pour l'Amérique latine.
Née au Brésil, elle fait ses études à Paris où elle obtient un diplôme de doctorat en 1982. Elle est actuellement professeur à l'Institut d'Astronomie, de Géophysique et de Sciences athmosphériques de l'Université de Sao Paulo. Elle a été récompensée pour ses travaux sur la vie des étoiles, de la naissance de l'univers à nos jours. «Travailler dans un milieu dominé par les hommes signifie que les relations avec les collègues masculins ne sont pas toujours faciles, peut-être parceque les hommes n'ont pas l'habitude d'être en concurrence avec des femmes» note-t-elle.

Eugenia Kumacheva, lauréate pour l'Amérique du Nord.
Née en Russie, elle fait ses études à Saint-Petersbourg. Après avoir enseigné en Israël, elle rejoint le département de chimie de Toronto, au Canada, où elle est professeur depuis 2005. Ses travaux sur les polymères permettent la conception et le développement de nouveaux matériaux, avec notamment des applications dans le domaine de la médecine. «La science, ce n'est pas facile et il faut s'y engager pleinement. J'ai rencontré beaucoup de filles intelligentes qui étaient fortes en sciences, y compris dans mon laboratoire, mais elles ont fini par choisir des carrières différentes car elles souhaitaient un meilleur équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle», estime-t-elle.

Athene M.Donald, lauréate pour l'Europe. Née en Grande-Bretagne, elle fait ses études à l'université de Cambridge. En 1998, elle est nommée professeur de physique expérimentale, puis directrice adjointe du département de physique en 2003. Pour ses recherches sur les matières molles et la structure moléculaire des granules d'amidon, elle a été pionnière dans certaines techniques de microscopie électronique. «Je pense que lorsqu'on s'en tient à des choix peu risqués, la vie peut devenir très ennuyeuse. On peut y perdre son enthousiasme et rester coincer dans un filon. Ce qu'on finit par regretter le plus, ce sont les chances qu'on n'a pas osées saisir», commente-t-elle.


Une étude sur les perceptions des sciences dans 10 pays

A l'occasion de cette 11è édition du Prix L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science créé en 1998, une étude a été réalisée en partenariat avec TNS sur les perceptions de la science et des carrières scientifiques dans 10 pays.

84% des personnes interrogées affirment que la science contribue à l'amélioration du quotidien, cependant pour une personne sur deux elle est une source d'inquiétude.

A propos de l'attractivité des carrières scientifiques, l'étude révèle de grandes disparités entre les pays de culture anglo-saxonne (60% des Américians et des Anglais sont attirés) et ceux d'Europe du sud (44% des Italiens seulement).
Dans les dix pays, les carrières scientifiques sont jugées comme difficiles mais 69% des personnes interrogées encourageraient leurs enfants à s'orienter vers ce type de métiers.

Invitées à commenter cette étude, les lauréates du Prix L'Oréal-Unesco ont estimé que l'école et les media devraient mieux valoriser la science et ses réussites et que les scientifiques eux-mêmes devraient mieux communiquer sur leurs travaux.

Par Françoise Merteuil

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