Crise: regards croisés dirigeants de TPE, banquiers

Publiée le 26 février, la 33ème édition du baromètre des TPE (Très Petites Entreprises) réalisée par l'Ifop pour FIDUCIAL propose un regard croisé inédit, celui des dirigeants de TPE et de leurs banquiers. Ils s'expriment sur leurs perceptions de la dégradation de la situation économique et sur leurs relations réciproques. Des points de vue pas toujours concordants.






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Selon Jean-Marc Jaumouillé, directeur des Techniques Professionnelles de Fiducial :

« Un tiers des TPE a constaté une dégradation de sa situation financière en 2008 et 55% une stabilité. De bien mauvaise augure au moment d'entamer une année 2009 incertaine. »


Détérioration des finances des TPE

L'indicateur de situation financière poursuit sa plongée à -26 points (un record après -23 points en octobre dernier). 28% des patrons de TPE déclarent connaître des difficultés financières importantes, 30% jugent leur situation préoccupante , résultats confirmés par 29% des banquiers qui constatent une dégradation de la trésorerie chez une part importante de leurs clients TPE. La situation ne devrait pas s'améliorer dans les trois mois. En effet, 74% des banquiers pensent que la trésorerie de leurs clients TPE va connaître une nouvelle dégradation. Un sentiment partagé par 43% des patrons de TPE.

Plus généralement, les banquiers sont inquiets des répercussions de la crise sur l'activité de leurs clients TPE (79%). 62% des patrons de TPE le sont eux-mêmes pour leur propre activité.

Malgré leur volonté de développement, 38% des patrons craignent un scénario noir en déclarant qu'ils pourraient cesser leur activité en 2009. Ce constat alarmiste pour 2009 est redouté par 75% des banquiers pour ce qui concerne leurs clients.


Contraction du crédit

22% des TPE affirment avoir subi un durcissement des conditions d'accès au crédit, contre 12% en octobre dernier. Tout d'abord, 8% des TPE ont dû supporter une réduction ou une annulation d'une ligne de crédit ou d'un prêt précédemment accordé. Ensuite, une majorité (55%) des 28% de TPE qui ont récemment formulé une demande de crédit se sont vu opposer soit une fin de non recevoir (21%), soit des conditions plus drastiques qu'à l'accoutumé : cautionnement d'organismes spécialisés (OSEO, SIAGI... pour 23%), garanties personnelles supérieures (18%), taux plus élevés (15%), mais aussi réduction de l'enveloppe de financement (14%).



De surcroît, 95% des TPE jugent trop élevés les montants des commissions et des intérêts facturés par les banques. 78% pronostiquent un renchérissement du prix de ces prestations dans le but de couvrir les gigantesques pertes des banques consécutives à la crise financière.

Les banques reconnaissent peu la contraction du crédit ressentie par les TPE. 27% des banquiers estiment toutefois que les banques accordent moins de crédits aux TPE, mais seuls 12% l'avouent quand il s'agit des pratiques de leur propre banque. 54% d'entre eux enregistreraient une diminution des demandes de financement par rapport à janvier 2008.

Néanmoins, 83% des banquiers conviennent avoir augmenté leur niveau de vigilance face à la dégradation de la situation économique (70% des patrons trouvent cette attitude normale). 58% des banquiers affirment aussi étudier plus scrupuleusement les demandes de financement des TPE. 53% déclarent avoir augmenté leur niveau d'exigence, 44% exigent des dossiers de financement plus fournis et 36% souhaitent davantage de garanties. Ce renforcement de la vigilance se concrétise aussi dans les recours à des organismes de cautionnement pour 83% des banquiers. Seuls 10% confessent refuser davantage de financement.






Emploi plombé

La création d'emplois, nette de suppressions et de remplacements de postes, a atteint son plus bas historique depuis la création du Baromètre des TPE en décembre 2000 à -2,5 points. Les suppressions de postes ont atteint des niveaux inégalés (8% des TPE, dont 67% de CDI) et les prévisions à trois mois confirment cette tendance (10%).

La suppression des charges sociales sur les salaires au SMIC ne semble pas pouvoir renverser la tendance, car seulement 32% des patrons de TPE se déclarent incités à embaucher. D'ailleurs, seulement 10% des TPE envisagent une augmentation de leurs effectifs en 2009 (contre 17% un an plutôt).



Premier plan de relance insuffisant

Prises isolément, les différentes mesures du plan de relance sont approuvées par les patrons de TPE. Pour autant, moins d'un tiers (32%) des interviewés attendent un impact positif sur leur entreprise. 42% estiment qu'il n'est pas assez important par rapport à la gravité de la crise et 44% qu'il est trop lourd pour les finances publiques. Un consensus se dégage pourtant, 84% s'attendent à une augmentation des impôts.

Néanmoins, la mise en place d'un second plan de relance est plébiscitée par 83% des patrons de TPE, avec une priorité donnée à l'emploi (61%).




Influence limitée du médiateur du crédit

21% des banquiers interrogés ont déjà été sollicités par le médiateur du crédit. Ils s'accordent majoritairement à reconnaître l'utilité de cette mesure (68%). Néanmoins, 75% estiment que le médiateur du crédit a davantage une portée médiatique que réelle.

Le dispositif « médiateur du crédit » est connu par 62% des patrons de TPE. Parmi ceux-ci, 77% jugent cette mesure utile.



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A propos de Fiducial

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Créé en 1970, Fiducial est aujourd'hui présent dans 78 pays et compte plus de 14 200 collaborateurs, avec un chiffre d'affaires 2007 de 1,360 milliard de dollars dont 640 millions d'euros en France auprès de 200 000 clients.

La mise en commun des savoir-faire au sein de Fiducial lui a permis d'acquérir une expertise dans les métiers du droit, de l'audit, de l'expertise comptable, du conseil financier et de l'informatique. Fiducial propose aussi un ensemble de produits et de services pour le monde du bureau.


- Méthodologie de l'Etude

Ce baromètre rend compte des enquêtes conduites par l'IFOP pour le compte de Fiducial et réalisées par téléphone : du 29 janvier au 12 février 2009 auprès d'un échantillon représentatif de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés et du 29 janvier au 6 février 2009 auprès d'un échantillon représentatif de 502 responsables d'établissement bancaire.



Par Nicole Salez

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