Volupté du goût : Peinture française

Le Musée des Beaux-Arts de Tours expose une soixantaine de tableaux majeurs de Boucher, Chardin, Coypel, Fragonard, qui traitent du « goût » au temps de Madame de Pompadour. 'La Volupté du Goût', c'est jusqu'au 12 janvier 2009.

« Goût se dit en peinture du caractère particulier qui règne dans un tableau par rapport au choix des objets qui sont représentés et à la façon dont ils sont rendus. » Diderot


Intelligente, cultivée, excellente musicienne et une des plus jolies femmes de Paris, « la divine
d'Etiolles » selon le mot de Voltaire, sut conquérir Louis XV sous le regard étonné d'une cour contrainte de s'accommoder d'une favorite royale roturière qui affirmait avoir eu pour seule ambition dès son plus jeune âge de devenir la maîtresse du Roi...

Ouverte aux idées nouvelles et aux aspirations réformistes mais soumise à la critique des courtisans et au mépris du dauphin, Madame de Pompadour, la favorite royale comprit que la protection des arts lui permettrait d'exercer son influence et de distraire le souverain.


Alors que le destin exceptionnel de la marquise, née Jeanne-Antoinette Poisson, bouleverse les codes de la Cour, l'art s'affranchit de ses règles et de ses hiérarchies. Il modifie en profondeur la société et l'image qu'il en donne. La peinture française de ce milieu du XVIIIème siècle est partagée entre la nostalgie de l'héroïsme du Grand Siècle et la reconnaissance de la dignité du réel. Le réel est caractérisé par l'essor des genres qui prennent le pas sur la peinture d'histoire ou religieuse. Les plaisirs de l'illusion tirant vers le « gracieux » sont réservés pour les collections privées. Le désir de vérité et la dimension morale pour la commande publique.

Par Franck Moineau