Lola Montès, restauré, en salles

Sortie en salles en version restaurée inédite le 3 décembre

'Lola Montès', le magnifique film de Max Ophüls avec Martine Carol et Peter Ustinov produit en 1955, sort en salles en version restaurée inédite le 3 décembre 2008, après avoir été projeté en avant-première dans le cadre du Festival de Cannes en mai 2008. A voir ou revoir absolument. Anoblie par le roi de Bavière, Lola Montès était l'une des courtisanes les plus en vue de son époque. Dans ce cirque de New Orleans, sa déchéance ne lui permet d'être qu'une artiste de second plan...




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Un cirque gigantesque à la Nouvelle-Orléans, vers 1880. On y représente la vie extraordinaire de Lola Montès, l'une des courtisanes les plus fêtées de son époque et qui fut anoblie par le roi de Bavière avant d'être chassée de ce pays par des émeutiers. Aujourd'hui, elle est réduite à jouer, sous la conduite d'un écuyer complaisant et lui aussi amoureux d'elle, sa 'scandaleuse carrière de femme fatale'.

Défilent sous nos yeux : sa liaison avec Liszt, son mariage manqué avec l'ex-soupirant de sa mère, ses frasques avec un chef d'orchestre italien et l'épisode le plus fabuleux : son idylle avec le roi Louis 1er de Bavière, qui déclencha une révolution.

À présent, vieillie, malade, elle continue, contre l'avis de ses médecins, à mimer ses triomphes et sa déchéance. Un jour, le grand plongeon dans le vide qui est le clou de son spectacle lui sera fatal...

- Lola Montès
- Réalisé par Max Ophüls
- avec Anton Walbrook, Martine Carol, Peter Ustinov, Lise Delamare, Paulette Dubost, Ivan Desny(...)
- Durée : 1h55
- Date de sortie : 23 décembre 1955
- Reprise en salle : 03 décembre 2008
- FRANCE / ALLEMAGNE
- Distribué par Sophie Dulac Distribution


La restauration de Lola Montès, unique film en couleurs et dernière oeuvre de Max Ophuls.

En 2007, la Cinémathèque française et les Films du Jeudi (Laurence Braunberger) ont entrepris avec l'aide de Marcel Ophuls

*Marcel Ophuls est le fils du réalisateur Max Ophuls
la restauration de Lola Montès,
réalisé en 1955 par Max Ophuls. Inspiré par la vie scandaleuse de la comtesse de Landsfeld, dite Lola Montès, le film est la dernière oeuvre de Max Ophuls
mais aussi son unique film en couleurs.
Sous le regard attentif de Marcel Ophuls, en suivant l'expertise technique de François Ede, et grâce à Technicolor Content Services Burbank (Los Angeles),
la Cinémathèque française a restauré Lola Montès dans son montage initial en lui restituant ses couleurs, sa bande sonore et son format d'origine. Cette
restauration a été rendue possible grâce à la Fondation Thomson pour le Patrimoine du Cinéma et de la Télévision, avec le soutien du Fonds Culturel Franco
Américain et grâce au mécénat de L'Oréal et agnès b.

Lola Montès, enfin restauré

Costa-Gavras, Président de la Cinémathèque française et Serge Toubiana, Directeur général

Dans un entretien accordé à François Truffaut et Jacques Rivette, peu après la sortie de Lola Montès dans les salles en décembre 1955, voici ce que disait Max Ophuls : « J'ai vu hier la version anglaise de Lola qu'on a essayé de terminer derrière mon dos, pendant que j'étais en vacances en Allemagne. L'attitude du directeur général de Gamma Film me semblait déjà très suspecte, parce qu'il me téléphonait tout le temps en me disant : ‘‘Reposez-vous bien, je vous prie, reposez- vous bien !''. J'ai vu les coupures, c'est incroyable , à croire que les gens qui font ça, non seulement manquent de respect envers ce que vous avez fait, mais ne savent même pas lire. [...] La maison de production de Lola n'a pas voulu ce film, n'a jamais connu ce film. » (Cahiers du cinéma, n° 72, Juin 1957).

Dans l'histoire du cinéma, Lola Montès tient bien son rang de film charcuté, trafiqué, non conforme aux voeux de son auteur et réalisateur Max Ophuls. Chacun sait que ce film fit scandale lors de sa sortie à Paris. Certains critiques, Truffaut en tête, en firent leur cause (« Faudra-t-il combattre, nous combattrons. Faudra-t-il polémiquer, nous polémiquerons ! », écrivait-il dans Arts), rejoint par des cinéastes de renom tels Rossellini, Cocteau, Jacques Becker, Jacques Tati et quelques autres qui signèrent un manifeste en faveur du film. Dès lors, plus jamais le film ne fut montré tel que Max Ophuls l'avait conçu, rêvé, imaginé, réalisé. C'est ce défi que nous avons voulu relever. Avec la complicité de Laurence Braunberger, ayant-droit du film (via les sociétés de son père, le producteur Pierre Braunberger, qui acquit les droits du film en 1966), le soutien efficace et indéfectible de la Fondation Thomson, le concours sans réserve du Fonds Culturel Franco Américain, la Cinémathèque française a entrepris la restauration numérique de Lola Montès, pour en retrouver les couleurs et le son d'origine, dans la version première voulue par son auteur. Cette restauration a été une aventure complexe et exaltante menée sous l'aile protectrice et bienveillante de Marcel Ophuls. Elle n'aurait pu être menée à bien sans le concours de L'Oréal et d'agnès b. Projeté en avant-première dans le cadre du Festival de Cannes en mai 2008, Lola Montès réapparait dans son écrin de couleurs, fruit d'une véritable résurrection technique. Le public d'aujourd'hui a la chance de découvrir un chef-d'oeuvre de l'Histoire du cinéma.


Les choix de Max Ophuls

À l'instar de Georges Mélies, Jean Renoir, Abel Gance ou encore de Jacques Tati, que l'on pourrait distinguer par leur esprit inventif, Max Ophuls occupe une place privilégiée dans l'histoire du cinéma. En réalisant Lola Montès, malgré le succès de ses trois précédents films, le cinéaste —, dénigré par les uns admiré par les autres —, provoqua des réactions sans précédent. Considéré aujourd'hui comme un film incontournable, Lola Montès, réalisé en 1955 puis raccourci et remonté à plusieurs reprises restera longtemps « invisible ». Parmi les multiples versions ayant existées de ce film, la Cinémathèque française a choisi de restaurer Lola Montès dans son montage initial en lui restituant couleurs, son et format d'origine. Elle y est parvenue grâce aux technologies numériques et à l'aide des éléments mis à disposition par plusieurs archives cinématographiques. Pour faire des choix de restauration, il fallait préalablement comprendre les difficultés techniques et artistiques auxquelles Max Ophuls fut confronté et remonter l'histoire mouvementée de cette œ,uvre étonnante.

Lola Montès est annoncé comme un grand film historique en costume. Les productions, dont la filiale française dirigée par Albert Caraco, demandent à Max Ophuls de tourner le film en couleur, en Cinemascope et en trois langues (français, allemand et anglais) pour une exploitation prestigieuse et internationale. Max Ophuls accepte les exigences de ses producteurs (et réalise ainsi son premier film en couleur et en CinémaScope) tout en s'appropriant le projet pour en faire avant tout une œ,uvre très personnelle.

Dès son engagement en été 1954, Max Ophuls travaille lui-même sur le scénario, qui confirme tout de suite la volonté du réalisateur d'exercer un réel contrôle artistique. Il signe un texte original construit sur une série de flash-back annonçant une réalisation périlleuse et un jeu d'acteur inhabituel. Par ailleurs, il élabore soigneusement les couleurs, offrant aux quatre saisons qui découpent le film une dominante particulière. Enfin, il utilise des caches pour resserrer son cadre, s'offrant une liberté supplémentaire.

Max Ophuls retrouve ses proches collaborateurs : son assistant Ulrich D. Pickardt, Christian Matras le directeur de la photographie assisté au cadre par Alain Douarinou, Jean d'Eaubonne le décorateur et George Annenkov, qui dessinera l'ensemble des costumes à l'exception des robes de Martine Carol. L'actrice impose Marcel Escoffier qui conçoit des tenues plus classiques mais particulièrement soignées : manches longues et col fermé afin de dissimuler toute tendance érotique. Deux de ces robes sont conservées à la Cinémathèque française. Au contraire, George Annenkov, provocateur et connaissant bien l'univers et l'ironie de Max Ophuls, propose des costumes étranges dissimulant les visages. Il habille les nains, les lilliputiens et les géants du cirque, contribuant ainsi à l'univers fantasmagorique du film.

- Né Max Oppenheimer Ophuels, le 6 Mai 1902 à Saarbrücken en Allemagne, Max Ophüls, réalisateur, scénariste, directeur artistique est
décédé le 26 Mars 1957 à Hambourg, Allemagne

- Née Marie-Louise Mourer, le 16 Mai 1920 à Saint-Mandé, France
Martine Carol est décédée le 6 Février 1967 à Monte Carlo, Monaco

- réalisateur, acteur, producteur, scénariste britannique, Peter Ustinov est né le 16 Avril 1921 à Londres (Grande-Bretagne) et
décédé le 28 Mars 2004 à Nyon (Suisse).


A propos de Lola Montès

Montes, Lola (1818-1861), nom de scène de Maria Dolores Eliza Gilbert, danseuse et aventurière irlandaise, née à Limerick. D'abord mariée à un officier, elle vécu en Inde entre 1837 et 1842. De retour à Londres, elle devint danseuse et se produisit dans la plupart des capitales européennes. En 1847, elle devint la maîtresse de Louis Ier de Wittelsbach, roi de Bavière, qui la fit baronne de Rosenthal et comtesse de Landsfeld. Lola Montes exerça une grande influence à la cour de Bavière, dont elle usa contre les jésuites et les forces conservatrices du gouvernement. En 1848, la révolution bavaroise la conduisit de Munich à Berne. En 1851, elle émigra aux États-Unis et, dès 1852, elle se produisit à New York dans Lola Montès en Bavière. De 1855 à 1856, elle donna plusieurs représentations en Australie. Après son retour aux États-Unis en 1857, elle s'installa à New York et se consacra à des œ,uvres de bienfaisance. Elle est l'auteur d'un recueil de conférences et de l'Art de la beauté (1858). (Source: fr.encarta.msn.com/encyclopedia)


Liste des salles proposant le film

- Arlequin - 76 rue de Rennes, 75006 Paris ( 35mm)
- Publicis - 129, Avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris (numérique)
- Métropole - 26 Rue des Ponts de Comines, 59000 Lille (35mm)
- Cnp - 40 Rue Edouard Herriot, 69001 Lyon (35mm)
- Odyssée - 3 Rue des Francs Bourgeois, 67000 Strasbourg (35mm)
- Utopia - 5 PLace Camille Jullian, 33000 Bordeaux (numérique)
- Concorde - 79 Boulevard de l'Egalité, 44000 Nantes (numérique)
- Rex - 362 Av. de la Div. Leclerc, 92290 Chatenay Malabry (numérique)
- Bijou - 4 Place de la Libération, 93160 Noisy le Grand (numérique)



Par Nicole Salez

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