Elections américaines au Harry's Bar (Paris)

Vote 'test' sur place

Lieu mythique de rencontre des Américains de Paris (et des autres...) autour d'un verre, le Harry's Bar célèbrera comme il se doit les élections présidentielles américaines avec son fameux vote 'test' sur place. Retransmission en direct des résultats, cocktails, bières, whiskies, et fête pour les supporters du vainqueur, chagrin noyé pour les autres.

Le Harry's bar, voici un lieu parisien mythique où suivre les élections présidentielles américaines fait partie de la tradition, avec à la clé le fameux vote 'test' sur place. Le 'Straw Vote'

* En fait, 'vote pour rire'
organisé pour la première fois en 1924 et qui depuis, c'est la fierté du bar, est le plus souvent le reflet fidèle des résultats finaux des élections présidentielles américaines.

'Quand je serai grand, je serai barman', tel était le rêve de Harry Mac Elhone, écossais né à Dundee en 1890....

Le Harry's a beau avoir près d'un siècle - ouvert en 1911 il a été ensuite repris en 1923 par Harry Mac Elhone, d'où son nom - le temps semble n'avoir pas eu prise sur ce bar devenu une institution parisienne, renommée dans le monde entier. Toujours les mêmes tabourets en bois patinés, les fauteuils confortables où se sont assises plus d'une célébrité parmi lesquelles Hemingway (un pilier, expert en breuvages alcoolisés) et, en d'autres temps, Scott Fitzgerald, Douglas Fairbanks, Franklin Roosevelt Junior. Sans compter quelques dames connues ou non, mais à l'époque, il n'était guère séant de dire que la gent féminine appréciait elle aussi parfois un doigt d'alcool. Dans les années d'après-guerre, Harry Mac Elhone, personnage truculent à qui l'on devait en grande partie l'ambiance chaleureuse et amusante du lieu sut faire du Harry's bar le rendez-vous des journalistes, écrivains, hommes politiques qui affluèrent à nouveau. L'endroit était toujours fréquenté par les américains.

Bien que cet endroit mythique toujours resté aux mains de la famille de Harry Mac Elhone, depuis 1923, ait changé de maitre des lieux à la brusque disparition de Duncan, son petit-fils, l'ambiance s'y veut toujours conviviale et cosy dans un cadre boisé agrémenté de fanions et de photos d'époque. Afin de séduire davantage encore la clientèle d'habitués, le directeur Alain Da Silva exhume volontiers les bouteilles les plus rares de la cave. Il est ainsi possible de déguster au Harry's bar des Springbank de 21 ans distillés en 1967 ou encore des Clynelish 12 ans distillés à Brora au goût de tourbe inénarable. A consommer cependant avec modération.

Un lieu d'inspiration

Le Harry's bar serait-il un lieu d'inspiration ? On dit que Gershwin composa son 'American in Paris' au piano bar du sous-sol... En tout cas, bien des cocktails aujourd'hui servis aux quatre coins de la planète, y ont été créés par Harry Mac Elhone pour qui chaque évènement important ou personnage était l'occasion de créer un nouveau breuvage, comme le Bloody Mary ou Marie la sanglante, en référence à cette reine d'Angleterre particulièrement cruelle, le White Lady, le Side Car, ou le Blue Lagoon.
Et si le coeur vous en dit vous pouvez consulter le 'Harry's ABC of mixing cocktails', édité pour la première fois dans les années vingt et toujours édité à l'heure actuelle, pour prolonger l'esprit de Harry chez vous en réalisant vous-mêmes ces breuvages.

Par Nicole Salez