Erotica Dream : ambiance au salon de l'érotisme à Nice
« Elles », ce sont celles qui ont franchi les portes du salon de l'érotisme à Nice, ces trois derniers jours. Avec des envies et parfois des craintes aussi, elles restent moins nombreuses et plus réservées que leurs pairs, les hommes, et ce pour diverses raisons...
Par Delphine Oliva
Les portes d'Erotica Dream se sont refermées hier sur ses allées noires de monde, ses grands shows fumants et ses stands d'ivresse et de pacotille. Depuis vendredi, le cœ,ur du salon de l'érotisme, installé au palais des expositions de Nice, a battu la chamade sur des rythmes dance, dans une ambiance à mi-chemin entre un concert à guichets fermés et une grande foire à l'Eros.
Après trois jours, ils laissent ce goût de fête à ceux et celles qui l'ont savouré. « Je suis venue pour m'amuser. », confie cette quinquagénaire, devant un stand de gadgets coquins. Comme elle, elles sont un petit 40% à avoir franchi les portes du temple érotique. Plus réservées devant spectacles et modèles, les femmes ont aimé les lingeries de dentelle et les huiles parfumées. Elles ont aussi préféré le prêt-à-porter et le prêt à chausser, avec ce goût de la découverte en plus par rapport à leurs voisins masculins.
Avec sa volonté d'être « tendance », Jacques Faelens, l'organisateur, ne s'y était pas trompé. Un « air du temps » a soufflé sur ce salon, à l'heure où le marché de l'intime s'envole. Et si l'on vient l'arpenter, c'est aussi appartenir à une société, qui se veut plus libérée et plus hédoniste : « C'est par curiosité que j'accompagne une amie. Je voulais voir de quoi il s'agissait. », souffle cette novice. L'Eros ne serait-il donc plus tabou ? Pas tout à fait, selon cette quinquagénaire : « Ici, je n'ai pas de chance de rencontrer des connaissances. C'est grand et anonyme. »
L'art d'éveiller les sens
Ici du moins, point de crainte d'être remarquée ou jugée. On peut donc parler d'Eros, en toute tranquillité. Nathalie, créatrice de gadgets et d'ateliers d'éveil des sens, souhaite, elle, « détabouiser » la relation sexuelle et pimenter la vie amoureuse ». Avec un zest d'affectivité dans sa démarche, elle séduit un public essentiellement féminin.
Ce sont aussi des femmes, pour la plupart en couple, qui feuillettent le livre de Jean-Marc Millière, photographe à domicile. Ses nus érotiques en noir et blanc leur sont adressés, comme un hommage à la beauté et la sensualité de leur corps : « Les femmes que je rencontre ne se reconnaissent pas dans les photos des magazines. Elles veulent d'abord se prouver qu'elles sont encore séduisantes, même si elles n'ont plus 20 ans ou que leurs mensurations ne correspondent pas aux modèles véhiculés par la société. » Une façon plus individuelle de parler des femmes... aux femmes.
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