par Charles Chauderlot aux Éditions du Rouergue
'La Cité interdite, le Dedans dévoilé' et 'Pékin, les derniers jours (1996-2006)', ces deux beaux albums publiés par les Éditions du Rouergue, présentent le travail très intéressant de l'artiste peintre Charles Chauderlot, lors de son long séjour dans la capitale chinoise.
Lorsque j'ai rencontré Charles Chauderlot en 2003 à Pékin à l'occasion d'un voyage d'études, il m'est apparu comme un personnage à la fois révolté et paradoxal.
La pipe à la bouche, il fulminait, à juste titre, contre les expulsions par la force des familles qui vivaient dans les anciennes maisons basses à cour carrée (les siheyuan), contre la destruction des rues traditionnelles (les hutong), sous le coup d'un formidable boom économique, au nom de JO récupérateurs de terrain, nettoyeurs de 'gêneurs', en perspective du grand cérémonial relayé par la planète entière.
Et, parallèlement, l'artiste peintre était le premier étranger à obtenir des autorités chinoises un laissez-passer exceptionnel lui permettant de circuler et de peindre pendant plus de deux ans dans toutes les parties interdites au public de la Cité Interdite (plus des deux tiers de l'ensemble), un privilège incroyable !
'La Cité interdite, le Dedans dévoilé' et 'Pékin, les derniers jours (1996-2006)', voici deux albums très intéressants publiés par les Éditions du Rouergue qui présentent le travail de Charles Chauderlot dans la capitale chinoise. Le premier contient les lavis d'encre, récits et photos réalisés par l'artiste avec les textes de Cyrille J.-D.Javary, le second ses encres et légendes accompagnées d'extraits des écrits de Lao She. Toute une mémoire.
La Cité interdite, le Dedans dévoilé
Dans cette nouvelle édition, Charles Chauderlot nous propose une promenade au coeur de l'un des trésors les plus secrets du patrimoine mondial.
Dragon endormi au cœ,ur du vieux Pékin, la Cité Interdite accueille chaque année des millions de visiteurs. Mais ceux-ci doivent se contenter d'arpenter la zone qui leur est ouverte, soit moins d'un tiers de l'ensemble. Charles Chauderlot est le premier étranger à avoir obtenu un laissez-passer lui permettant de circuler et de peindre pendant plus de deux ans dans toutes les parties interdites au public. Guidé par la magie des lieux et conscient du privilège inouï qui lui était accordé, il a promené son regard à l'intérieur du ' Grand Dedans ' et posé son tabouret pliant devant les palais grandioses, les portes monumentales, les anciennes résidences impériales, les cours carrées, les rues bordées de hauts murs pourpres et les jardins. En écho aux quatre-vingt-un clous qui ornent toutes les portes de la Cité sauf une, il a ramené quatre-vingt-un lavis réalisés au pinceau chinois, dans l'art duquel il est passé maître, des centaines de photos et le récit au jour le jour de cette expérience unique. Ce qu'il nous donne à voir, aucune photo, aucun dessin ne l'ont montré.
Certains bâtiments n'apparaissent même sur aucun plan. Devant ce trésor, le sinologue Cyrille J.-D. Javary nous présente cette ' métaphore de pierre ' sous un jour nouveau : évoquant tour à tour son histoire, la symbolique complexe qu'elle met en œ,uvre, les principes géomantiques et la réflexion numérologique qui ont guidé son édification, il fournit au lecteur les clefs qui lui permettront d'ouvrir à son tour les portes de la Cité secrète.
- 'La Cité interdite, le Dedans dévoilé'
- Charles Chauderlot
- Éditions du Rouergue
- Date de parution octobre 2006
- Format 26 cm x 30 cm
- Illustration Photos couleur
- 242p
- 37€
Pékin, les derniers jours (1996-2006)
Sous le coup d'un formidable boom économique, la ville de Pékin est en pleine mutation. Charles Chauderlot nous donne à voir, pour la dernière fois, les quartiers historiques promis à la démolition. Un témoignage pour mémoire, le pinceau à la main.
Héritière d'un passé impérial, Pékin, dès le XIVe siècle, cache ses ruelles verdoyantes et ses maisons à cour carrée derrière d'importantes murailles. Mais l'arrivée des Occidentaux et la fin de l'Empire vont brutalement faire entrer la ville dans la modernité : les murs tombent, les périphériques routiers s'imposent, les immeubles surgissent. Frénétiques depuis quelques années, ces transformations souvent radicales serrent le cœ,ur des amoureux de la belle Pékin. Parmi ceux-ci, Charles Chauderlot, passionné d'art et de culture, arrivé en Chine en 1996 et aussitôt ébloui par l'architecture de l'habitat traditionnel. Immergé, durant dix ans, dans un flux de plus de treize millions d'habitants, il vit au rythme saccadé de ces changements qui se sont accélérés depuis 2001 et devient un spectateur engagé dans l'agonie précipitée de cet ensemble exceptionnel : les quartiers se vident de leur population, refoulée loin du cœ,ur de la ville, les artères se modifient, les bâtiments se démembrent. Dès lors, il n'aura de cesse d'arpenter les quartiers anciens pour fixer sur des lavis magnifiques et fidèles à l'atmosphère intense de la cité l'image des rues traditionnelles (les hutong), des maisons basses à cour carrée (les siheyuan), des lacs et des temples qui ont survécu à la Révolution culturelle. Autant de facettes que seule une présence prolongée permet de découvrir. En harmonie avec son approche, une deuxième voix se fait entendre. Grâce à un choix d'extraits de ses romans, nous retrouvons le grand écrivain chinois Lao She, auteur des plus belles descriptions de Pékin et de ses habitants. Ensemble, ils atteignent à celle qui ne pourra jamais être détruite : l'âme de Pékin.
- 'Pékin, les derniers jours (1996-2006)'
- Charles Chauderlot
- Éditions du Rouergue
- Date de parution octobre 2006
- Format 26 cm x 30 cm
- Illustration couleur
- 208p
- 37€
L'auteur
Charles Chauderlot est né en Espagne (Madrid) en 1952. De père français et de mère espagnole, avec des ancêtres belges, ces origines distinctes ont un point commun : dans chacune, il existe depuis le XIXème siècle des artistes peintres et des sculpteurs réputés.
Dès 1963, Charles Chauderlot étudie le dessin sous la direction d'un professeur de l'École des Beaux-Arts de Bordeaux.
En 1970, il est orienté vers des études de droit et de sciences politiques , Pendant quinze ans il mène une carrière professionnelle, dans l'assurance. En parallèle, il continue à dessiner et à peindre.
C'est à partir de 1990 qu'il décide de se consacrer uniquement au dessin. Participant à plus d'une cinquantaine d'expositions et de concours, il reçoit de nombreuses distinctions. Ses préférences vont vers le dessin en noir et blanc, réalisé in situ.
Il découvre la Chine en 1996 et s'installe à Pékin en janvier 1997. Depuis 2006, il voyage entre Chine et Europe et continue de dessiner, de peindre et de réaliser des expositions.
La technique de Charles Chauderlot est un mariage entre sa formation en France avec les techniques apprises en Chine.
Initié à la peinture traditionnelle chinoise par un professeur de calligraphie, Charles Chauderlot utilise le pinceau chinois et l'encre de chine. Il préfère le papier d'Arches au papier de riz, celui-ci se prêtant mal au travail en extérieur. Il mêle aussi la perspective classique et l'usage du plein et du vide de l'art chinois.
- Site des Éditions du Rouergue
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- Lire aussi : Pékin et la Chine inconnus, au Cap Corse
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