Zulu, de Caryl Ferey

Cary Ferey va devenir une référence dans le monde des polars. Zulu est un thriller violent et lucide sur la société de l'Afrique du Sud post apartheid.



Caryl Ferey, jeune écrivain dont il faut retenir le nom. Remarqué avec Haka et Utu, Ferey récidive cette année avec Zulu. C'est un écrivain qui aime les grands espaces. Après l'Australie et la Nouvelle-Zélande, il s'attaque à l'Afrique du Sud post apartheid. L'intrigue se situe à Cape Town, terrain miné par les gangs, les haines toujours aussi vives, la délinquance. C'est dans cette atmosphère que tentent d'évoluer les personnages lâchés en milieu hostile.
Un thriller violent et lucide, une satire de la société taillée à la pointe de la politique.

4ème de couverture

Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l'Inkatha, en guerre contre l'ANC

*African National Congress
, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'elles lui ont fait... Aujourd'hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs pour lesquels le pays, première démocratie d'Afrique, bat tous les records : la violence et le sida. Les choses s'enveniment lorsqu'on retrouve la fille d'un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l'agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds... Si l'apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre de la réconciliation nationale...

Les dix premières lignes :
-— Tu as peur, petit homme ?... Dis : tu as peur ?
-Ali ne répondait pas — trop de vipères dans la bouche.
-— Tu vois ce qui arrive, petit Zoulou ? Tu vois ?!
-Non, il ne voyait rien. Ils l'avaient saisi par la racine des cheveux et tiré devant l'arbre du jardin pour le forcer à regarder. Ali, buté, rentrait la tête dans les épaules. Les mots du géant cagoulé lui mordaient la nuque. Il ne voulait pas relever les yeux. Ni crier. Le bruit des torches crépitait à ses oreilles. L'homme serra son scalp dans sa main calleuse :
-— Tu vois, petit Zoulou ?
-Le corps se balançait, chiffe molle, à la branche du jacaranda. Le torse luisait faiblement sous la lune, mais Ali ne reconnaissait pas le visage : cet homme pendu par les pieds, ce sourire sanglant au-dessus de lui, ce n'était pas celui de son père. Non, ce n'était pas lui.
-Pas tout à fait.
-Plus vraiment (...)

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-Zulu
-De Caryl Ferey
-Editions Gallimard, mars 2008
-19,50€



Par Franck Moineau

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