Et mon coeur transparent, de Véronique Ovaldé
Pour Et mon coeur transparent, Véronique Ovaldé a reçu le prix du livre France Culture-Télérama 2008. «La femme de Lancelot est morte cette nuit», c'est le point de départ du roman. Lancelot va chercher à comprendre les mystères qui entourent la disparition de sa femme et découvrir qu'il ne la connaissait pas si bien.

«Sait-on jamais avec qui l'on vit» ? est la première phrase du roman de Véronique Ovaldé. « C'est un peu comme un exercice oulipien, c'est-à-dire sous forme de tiroirs qu'on ouvre un a un pour découvrir tout ce qui s'y trouve. Cette phrase, surgie d'on ne sait où, me contraint et me stimule. A partir d'elle, je déroule ma pelote » explique-t'elle. A partir de là, les questions commencent. Qui est ce Lancelot ? Et cette femme décédée ?
Lancelot ne cesse de se heurter à cette interrogation depuis que sa femme, Irina, a été victime d'un accident qui l'a précipitée au fond de la rivière Omoko. Déjà ébranlé par sa mort, il va vivre un « Très Grand Choc Supplémentaire » en découvrant que des mystères entourent cette disparition. Un à un se dévoilent les secrets que sa femme avait pris soin de lui cacher. Dès lors, il ne lui reste qu'à mener l'enquête et élucider cette énigme : que faisait Irina, ce jour-là, à Catano, au volant d'une voiture qui ne leur appartenait pas et dont le coffre contenait des objets pour le moins suspects...
Véronique Ovaldé aime les polars à la Chandler, avec faux durs à cuire et femmes fatales. Elle nous entraîne dans le tourbillon de son imagination et nous offre un roman noir en trompe l'œ,il.
De livre en livre, elle bâtit son univers, qu'elle habite par sa fantaisie et son goût pour le merveilleux. Les histoires qu'elle raconte sont de celles que l'on ne trouve que dans les livres.
«Et mon coeur transparent» est un roman enchanteur placé sous le double signe de Verlaine et de Boris Vian. Un pied dans la réalité, l'autre dans la fantaisie. Ovaldé parle de chagrin et de deuil en chantonnant, choisit ses mots et ses phrases en éliminant le superflu, développe une histoire mélancolique où le héros étouffe de solitude. Puis elle s'en va tourbillonner ailleurs, l'oeil malicieux...
Extrait première page
-« Elle avait un rire qui rebondissait, un rire qui faisait de petits sauts sur les surfaces lisses et réfléchissantes alentour. Lancelot Rubinstein s'était dit qu'il allait avoir du mal dorénavant à s'en passer. C'avait à voir avec quelque chose de chaud et de laineux. C'était ce qu'il s'était dit ce soir-là, le soir du jour de sa rencontre avec sa femme. Lancelot était un homme qui pouvait penser qu'un rire était chaud et laineux. »
Et mon coeur transparent
-Véronique Ovaldé
-Editions de l'Olivier Eds
-232 pages
-18€
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