« Trente » : Estivales photographiques du Trégor

Les Estivales Photographiques du Trégor fêtent leur 30 ans. Plutôt qu'une rétrospective, elles offrent un autre regard sur la photographie contemporaine. Coup de coeur.

L'Imagerie organise en 2008 la trentième édition des Estivales Photographiques du Trégor. Ce n'est pas une rétrospective des auteurs majeurs qui est présentée. C'est, au contraire, une volonté d'ouvrir l'événement sur l'avenir, sur les artistes de demain. Et plus précisément en retenant des photographes nés il y a trente ans... (...à quelques années près !).

Ils ont vu le jour quand Willy Ronis et Guy Le Querrec, parmi d'autres, exposaient à Lannion pour la 1ère édition d'une manifestation qui s'appelait alors le Festival Photographique du Trégor. D'une photographie de reportage, directe et humaniste, en noir et blanc qui faisait la marque de l'époque. Les jeunes artistes se sont davantage intéressés à des recherches plus plasticiennes qui intègrent grand format, démonstrations de couleurs, et un regard sur l'autre plus intériorisé.

Les expositions traitent autant de l'architecture que des faits divers ou de l'environnement .


Les photographes Marina Gadonneix et Jérôme Sevrette traitent de l'espace et de l'architecture, du vide pour l'une (studios de tv et décors désertés) au « trop plein » des architectures contemporaines à la noirceur inquiétante pour lui.

Delphine Balley allie la photographie et l'écrit. Elle condense et met en scène -une image et quelques mots —, ces faits divers, ces « histoires vraies » qui font le quotidien de nos quotidiens. Anne-Lise Broyer emprunte les sentiers du graphisme et de l'écriture où se mêlent photos noir et blanc, aplats colorés bleus et poésies dont les mots courent sur les murs et les sols.

Les portraits-paysages de Vanessa Chambard mixte sur des diptyques des natures dépouillées et des visages hiératiques. Les portraits - sur - paysages de Eva Mayer montrent des modèles qui rêvent d'un ailleurs inaccessible.


Krisztina Erdei dont les photos seront exposées à la Maison des Arts de Cavan, tient au quotidien un « journal » numérique décalé sur ses compatriotes des ex-Pays de l'Est.

Par Laure Menanteau