Martial Solal, une vie sur un tabouret. Conjuguer des verbes en un temps record
Martial Solal édite sa première autobiographie. Retour sur un pianiste hors pair.
A 80 ans, Martial Solal raconte sa vie de musicien, de pianiste de jazz et compositeur. Reconnu en France, il est toutefois boudé par une partie du milieu du jazz. Un homme exigeant envers lui-même. S'il accepte les influences - mieux : s'il les revendique -, il se garde de copier qui que ce soit, hormis Django Reinhardt. Il estime que trop de musiciens jouent 'à la manière de'. Pour ne pas céder à cette tendance, il a décidé dès le début des années 1950, de ne pas écouter de disques. Et il s'y est tenu.
Son livre autobiographique Ma vie sur un tabouret retrace son enfance algéroise auprès une mère chanteuse d'opéra, son initiation au jazz à l'adolescence, Radio Alger pour qui, chaque semaine, il improvise pendant une demi-heure.
En 1950, il vient à Paris. Le trompettiste Philippe Brun fait appel à lui pour un gala. Ce dernier a beau être, à l'époque, l'un des jazzmen français les plus connus, le gala ne proposera que rumbas, tangos et valses musettes. Sa présence au Club Saint-Germain et au Ringside, pendant une douzaine d'années le rendra célèbre et le conduira au Etats-Unis.
«Le véritable improvisateur, pianiste ou pas, doit être capable de penser en un temps record, réfléchir, refuser, censurer, préférer et adopter. Autant de verbes qu'il doit savoir conjuguer, si possible sans fautes de grammaire», écrit-il. C'est son travail minutieux, acharné, sa technique extraordinaire qui fait de sa musique une envolée créative.
-Ma vie sur un tabouret
-de Martial Solal, en collaboration avec Franck Médioni
-Editions Actes Sud
-18,80 €
Par
Ajouter un commentaire