Livres : avalanche de pavés

Des essais, des billets, des romans, des rétrospectives, des livres d'art, une vraie avalanche de pavés...à ne pas se lancer. Mai 68 provoque un déluge éditorial. Etudes, analyses, souvenirs, les évènements et leurs conséquences sont regardés sous toutes les coutures. Voici une collection non exhaustive.

Photographies de Jean-Claude Seine.

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Essais, débats, polémiques



Contre-discours de mai : ce qu'embaumeurs et fossoyeurs de 68 ne disent pas à leurs héritiers, François Cusset (Actes Sud, 2008).
Philosopher... Mai 68, Vincent Cespédès (Larousse, 2008). V. Cespédès veut démontrer que la crise de Mai 68 ne saurait être réduite au statut d'événement et qu'elle est d'ordre philosophique, ordre englobant le politique et le culturel.


Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy, André et Raphaël Glucksmann (Denoël, 2008). Autour du discours de Bercy d'avril 2007, dans lequel N.Sarkozy stigmatisait Mai 68, les auteurs interrogent l'identité nationale française contemporaine et font le bilan des pratiques politiques développées par la gauche soixante-huitarde, de son ancrage au monde et de la réalité de son influence. A. Glucksmann a soutenu le candidat N. Sarkozy aux élections présidentielles de 2007.


Que reste-t-il de Mai 68?, Henri Weber (Seuil, 2008). H. Weber, acteur et analyste des événements de Mai 68, tente d'expliquer l'émergence d'un tel mouvement dans la France des Trente Glorieuses où se sont mêlés un soulèvement de la jeunesse, une grève générale et une crise de régime. Il confronte ensuite ses analyses aux principales thèses existantes, et montre l'actualité du débat et l'importance de l'héritage de Mai aujourd'hui.


Le roman de Mai 68, Jean-Luc Hees (Rocher, 2008). Le 22 mars 1968, Nanterre s'enflamme pour des problèmes de mixité dans les dortoirs de l'Université qui vont provoquer une série d'événements. Cette période incarne une libération pour nombre de Français et a profondément modifié la société. Analyse des événements à la lumière de la situation politique actuelle montrant que c'est la génération de 1968 qui est actuellement à la tête de l'Etat.

Mai 68, la grande arnaque : des Maos aux Bobos, Gérard Gachet (Alphée-Jean-Paul Bertrand, 2008). G. Gachet soutient que Mai 68 n'est qu'une arnaque politique et surtout intellectuelle, que derrière les slogans révolutionnaires généreux et solidaires, se cache l'individualisme forcené et l'égoïsme profond de ses leaders. Sa thèse anticonformiste s'appuie sur une analyse des idées et des thèmes de
Mai 68, ainsi que sur la biographie de plusieurs de ses responsables.




1968-2008 : Faut-il liquider l'esprit de mai?, Daniel Cohn-Bendit (éd. de l'Aube, France-Inter, 2008). Témoignage sur les bouleversements intervenus à travers le monde en 1968 par l'un des acteurs du mouvement en France et réflexion sur l'héritage actuel des luttes politiques, sociales et écologistes de la fin des années 1960.

Liquider 68 ?, Daniel Cohn-Bendit et Georges-Marc Benamou (Frémeaux & associés, 2008). Que faire de l'héritage de 1968? Entre l'argument d'un sarkoziste converti et D.Cohn-Bendit, cet ouvrage propose un débat, au cœ,ur du forum Libération de Grenoble, sur cette seule problématique, à l'occasion du quarantième anniversaire de l'événement.


Liquider Mai 68?, sous la direction de Mathieu Grimpet et Chantal Delsol (Presses de la Renaissance, 2008). Des universitaires, philosophes, journalistes, humoristes, témoins, responsables associatifs et leaders d'opinion dressent le bilan de Mai 68 et l'inscrivent résolument dans la colonne «passif».

Mai 68, une contre-révolution réussie, Régis Debray (Mille et une nuits, 2008). Pour Régis Debray, mai 68 est le berceau de la nouvelle société bourgeoise: ceux qui se présentent comme les ayants droit de 68 ont capté pour eux-mêmes les postes dans les médias tandis que les révolutionnaires romantiques ont été les dupes d'un néo-capitalisme qui a vécu dans ces événements sa crise d'ajustement.
Témoignages, récits, romans


Demandons l'impossible: le roman-feuilleton de mai 68, Hervé Hamon (éd. du Panama, 2008). Une saga familiale, au cœ,ur de la crise sociale de mai 1968, et qui deviendra une fracture dans l'intimité de chacun. Mélina, la mère, vit les événements depuis sa cuisine, tous les siens se sont éparpillés, chacun sa révolution. Une famille moyenne, trois enfants, le père un peu coco, des crédits en cours, la Province pas très loin, le général de Gaulle père de la nation, le poulet du dimanche.

68 mon amour, par Daniel Picouly (Grasset, 2008). La journée du 29 mai 1968, heure par heure: d'un côté, de Gaulle en héros fatigué , de l'autre, un étrange couple composé d'une nymphomane et d'un anar en fauteuil roulant, qui déambulent dans Paris armés d'une grenade.

Tous en grève, tous en rêve!: il y a quarante ans, mai 68, Bertrand Solet, PEF (éd. Rue du Monde, 2008). En mai 1968, dans une famille provinciale de cheminots c'est l'effervescence : le père est en grève et Martin, le fils de 11 ans, veut tout comprendre. L'argent commence à manquer et la mère hésite à tout arrêter. La fille aînée décide de partir pour Paris affronter les CRS aux côtés des étudiants.
Coup double sur Mai-68, par Patrick Haas (L'Harmattan): une histoire détournée de Mai 68 dans laquelle Jacques, ancien soixante-huitard, rencontre les Anniversaristes, un groupe déterminé à tourner en dérision les commémorations médiatiques des barricades.


Mai 68 raconté à ceux qui ne l'ont pas vécu, entretien de Patrick Rotman avec Laurence Devillairs (Seuil, 2008). L'auteur qui a vécu les événements de Mai 68, en retrace les grandes étapes de cette triple crise (économique, politique et générationnelle) dont l'héritage continue encore de diviser.



Mai 68 raconté par des anonymes, Nicolas Daum (éditeur Amsterdam, 2008). Des parcours singuliers des militants de base qui ont vécu les événements de mai 68.


Mai 68, jours et nuits, Christine Fauré (Gallimard, 2008). Le mouvement du 22 mars 1968, qui n'aurait pu être qu'un chahut d'étudiants, a engendré la grève générale la plus importante et la plus longue de la société industrielle de l'après-guerre. Une grève générale pluridirectionnelle qui s'en prend aux centres vitaux de l'économie et de l'administration. A l'étranger également, des rebellions de jeunes bouleversent le tissu social.

Ecrire, mai 68, introduction de Boris Gobille, Dominique Viart (Argol éditions, 2008). 40 écrivains et poètes revisitent la littérature et la poésie de l'époque, 40 ans plus tard. Engagés en mai 68 dans des mouvements collectifs, dans la création de revues d'avant-garde en littérature et poésie, témoins et héritiers de ces mouvements de mobilisations, ils rendent compte de ces instants déterminants de la pensée française.


Mai 68 : ah ! les beaux jours, Daniel Cohn-Bendit (1 CD, Radio-France, 2008). La trajectoire de D. Cohn-Bendit plonge le lecteur dans ses racines, terreau de ce qui allait devenir son engagement absolu.

Mes soixante huîtres, J.-B. Pouy (Folies d'encre): assurément la plus brève (24 pages) et la plus déjantée de toutes ces parutions (cf. le titre). En hommage à «la société ludique».

Le jour où mon père s'est tu, Virginie Linhart (2008). V. Linhart est la fille de Robert Linhart, fondateur du mouvement maoïste en France, qui sombra dans une première crise de folie en mai 1968 puis, après une rechute en mai 1981, tomba dans un silence définitif. A travers la quête de ce père, l'auteure a livré une autre quête, celle de la génération des soixante-huitards pour comprendre ce qu'ils ont vécu.
Analyses (sociologie, histoire, politique)

68: une histoire collective [1962-1981], sous la direction de Philippe Artières et Michelle Zancarini-Fournel (La Découverte). Un ouvrage collectif de référence, dans lequel des chercheurs reviennent sur vingt années qui ont profondément transformé la société française.
Mai 68, la brèche, vingt ans après, Edgar Morin, Claude Lefort, Cornelius Castoriadis (Fayard, 2008). Mai 68 est un événement à réinterroger. Il peut être utilisé comme moyen d'investigation pour nous questionner sur notre société, notre culture, notre devenir. Trois intellectuels majeurs, qui l'avaient analysé à chaud sont revenus, vingt ans plus tard, sur leurs propres textes.


Les mots de Mai 68, Maurice Tournier, (Presses universitaire du Mirail-Toulouse, 2008): l'ouvrage redessine Mai 68 dans le vocabulaire et les notions qui l'ont parcouru. Il met en évidence l'importance du langage dans l'événement, qualifié par l'auteur de véritable révolution verbale.



Mai-juin 68, ouvrage collectif dirigé par Dominique Damamme, Boris Gobille, Frédérique Matonti, Bernard Pudal (Ed. de l'Atelier, 2008). Ce bilan mesure l'ampleur des conséquences de mai 1968, analysé ici comme une crise du consentement ordinaire à l'ordre social et symbolique et un tournant dans les allégeances politiques en France. Des politologues, sociologues et historiens examinent le rôle de l'école républicaine, des syndicats et des partis, mais aussi de l'Eglise dans l'événement et l'incidence du mouvement soixante-huitard.


Mai 68, histoire sans fin, Gérard Filoche (vol. 2, Mai 68, 40 ans après, où va le PS ?) (J.-C.Gawsewitch éditeur, 2008). Le second tome porte sur les années 1994-2008. Mai 68 est toujours une histoire sans fin qui travaille en profondeur les événements de 1994 (CIP) ou de 1995 contre les ordonnances Juppé sur la Sécurité sociale) à 2003 (retraites) et 2006 (CPE), etc.

Mai 68, Boris Gobille (La Découverte, Paris). Une synthèse des travaux passés et récents réalisés par les historiens, les politistes et les sociologues sur mai 1068. Dépassant le cas des étudiants, l'auteur prend en compte les ouvriers, les professionnels de la relation sociale ou sanitaire, les intellectuels et les artistes, les catholiques, etc., qui ont été amenés à penser le monde et à se penser eux-mêmes différemment.


Mai 68 : soyons réalistes, demandons l'impossible !, Philippe Godard (Syros jeunesse, 2008). A l'occasion des 40 ans de Mai 68, des interviews offrant des points de vue très différents sur l'événement, mais toujours marqués par le souci d'humanisme réel. Loin du micro-trottoir, de véritables réflexions sur l'utopie politique.

L'accord secret de Baden Baden: comment de Gaulle et les Soviétiques ont mis fin à mai 68, Henri-Christian Giraud (Rocher, 2008). Tentative de reconstitution des événements du 29 mai 1968, date à laquelle C. de Gaulle, prétextant une retraite à Colombey, disparaît pour réapparaître à Baden-Baden, siège des Forces Françaises d'Allemagne, auprès du général Massu. Privilégie l'axe de rapports fondamentaux et ambigus entre de Gaulle et les communistes, à la veille de l'invasion de la Tchécoslovaquie.


Mai 68 en France ou la révolte du citoyen disparu, Christine Fauré (Les empêcheurs de penser en rond, 2008). Mai 68 est la première grève générale en France qui actualise le mot d'ordre conçu à la fin du siècle précédent en réunissant tous les secteurs de la vie économique, publics et privés. Le citoyen inactif entre deux élections, réduit à un rôle social dévalué, y trouve un nouvel élan, renouant avec les grands moments de l'histoire nationale des protestations.



Dictionnaire de Mai 68, Henri Rey et Jacques Capdevielle (Larousse, 2008). Des questions-réponses sur les origines, le déroulement et les conséquences des événements de mai 1968, une descriptions des mouvements contestataires en 1968 à travers le monde, ainsi qu'un lexique de 250 entrées proposant une analyse politique, sociale et culturelle de mai 68.


Mai 68, Jean-François Sirinelli (Fayard, 2008). L'auteur tente de comprendre sans parti pris hostile ou bienveillant le mythe de fondation de la génération aujourd'hui aux commandes. Un ouvrage synthétique qui inscrit les événements de 1968 dans l'histoire du XXe siècle.

Vingtième siècle, n° 98: ombres portées de mai 68, dirigé par Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli (Presses de Sciences Po, 2008). Au , notamment: l'événement et son ombre (J.-P. Rioux), Que jeunesse se passe? Discours publics et expertises sur les jeunes après

Mai 68 (L. Bantigny), L'ombre portée de Mai 68 dans le mouvement social (F. Georgi), L'ombre portée de mai 68 en politique: démocratie et participation (E. Cohen), Mixité et sexualité: l'histoire du corps ragaillardie (A. Rauch).

Mai 68, le débat, (Gallimard, Folio, 2008). Recueil d'articles parus originellement dans la revue «Le Débat»: Y a-t-il une pensée 68 (L. Ferry, A. Renault, A. Finkielkraut, K. Pomian), Mai 68: de la commémoration au retour critique (entretien avec F. Gèze et J.P. Le Goff), Le mystère 68, parties 1 et 2 (J. Baynac, H. Le Bras, H. Weber, P. Yonnet, D. Pinto, E. Vigne, D. Cohn-Bendit), Paris-Prague, 1968, les malentendus (P. Grémion).


Le moment 1968, une histoire contestée, Michelle Zancarini-Fournel (Seuil). Les interprétations de l'évènement mai 1968 sont recensées et analysées, croisant les opinions sur la défaite politique et sociale et la victoire culturelle. Cette perspective historiographique confronte les différentes types de discours: politique, journalistique, contemporain des faits ou plus actuels.


Photos, dessins, beaux-livres



Mai 68 selon Wolinski, Cabu, Siné et Al (Michel Lafon, 2008). 500 dessins des plus grandes plumes e Mai 68 comme Wolinski, Cabu, Siné, Cavanna, Choron, Gébé, Reiser..., accompagnés de textes écrits par les dessinateurs trublions eux-mêmes, mais aussi par Daniel Cohn-Bendit et d'autres. Chacin raconte son mai 68.


Les années 68, Charlotte et Patrick Rotman (Seuil, 2008). Panorama des années 1968 par le texte et l'image, tentant de restituer le lyrisme et la violence d'une époque inventive, entre espérances et désillusions. Retour sur les révoltes étudiantes, les grèves ouvrières, la guerre du Vietnam et le printemps de Prague, les situationnistes, les Black Panthers, le mouvement des femmes, Woodstock, les hippies, etc.

Mai 68 : l'affiche en héritage, Michel Wlassikoff (Alternatives, 2008). Le 14 mai 1968, le comité de grève des Beaux-Arts décide l'occupation des locaux de l'école. L'atelier de sérigraphie est rebaptisé atelier populaire. Son rôle est d'apporte une aide concrète au mouvement d'occupation des usines par la réalisation d'affiches. Le livre retrace l'histoire de l'atelier populaire au travers de témoignages et présente la quasi-totalité des affiches.

Mai 68, Janine Casevecchie (Chêne, 2008). Une plongée dans cette période de contestation du 6 mai au 30 juin 1968 à travers les photographies du fonds Roger-Viollet: les faits importants, les manifestations, les affrontements, l'ambiance, la vie quotidienne des Parisiens...


Mai 68, Elie KAGAN (éd. Du Layeur, 2008). Depuis les journées du 22 mars aux journées de mai 68, des affrontements du quartier latin à l'entrée en lutte des syndicats ouvriers, E. Kagan a suivi les péripéties parisiennes avec son objectif, devenant le témoin privilégié de cette période.


Slogans et documents d'époque



Mai 68 à l'usage des moins de vingt ans, textes choisis et présentés par Gérard Guégan (Actes Sud junior, 2008). Un témoignage pour les nouvelles générations de ce que fut Mai 68 à travers les graffitis, les slogans, les chansons, les tracts et les manifestes qui rythmèrent cette période. Pour découvrir l'esprit d'une époque et réfléchir sur son message et son héritage.


Mai 68 en revues, Caroline Hoctan (IMEC, Saint-Germain-la-Blanche-Herbe (2008). Partant du constat que c'est d'abord dans les revues que l'écho des événements de mai 1968 a eu lieu, C. Hoctan présente un choix de près de 50 articles ou textes issus de revues connues ou méconnues de l'époque: «Esprit», «L'Internationale situationniste», «Les Temps modernes», «Archibras», «Tel Quel», «Jeune Révolution». Anthologie.

Mai 68, une histoire du mouvement : document, Laurent Joffrin (Points, 2008). Documents et témoignages font le récit, jour après jour, des événements de la révolte française, en mai 68. De Cohn-Bendit à de Gaulle, en passant par Mendès France ou Mitterrand, des étudiants aux lanceurs e pavés, tous racontent ces quatre semaines qui ont marqué la société française.


Le petit livre rouge de Mai 68, Philippe Darwin (éditions City, 2008). En mai 68, tout bon révolutionnaire se devait d'avoir un exemplaire du Petit livre rouge de Mao Zedong. En 2008, quarante après, cet ouvrage permet de retrouver tout ce qui fait l'âme de Mai 68: slogans, citations de grandes personnalités et des reproductions d'affiches ronéotypées.

Mai 68 dans le texte, Emmanuelle Loyer (éd. Complexe, 2008). Pour sortir du double discours habituel sur Mai 1968 - pieux et nostalgique ou vindicatif et injuste - l'auteur propose les documents qui, sur le moment même, ont constitué le mouvement de mai. C'est au cœ,ur de ces tracts, déclarations, slogans, procès verbaux de manifestations... que l'on peut revivre l'atmosphère d'une révolution de la rue, mais aussi es mots et de la parole.

Lu, vu et entendu en mai 68, Janine Casavecchie (Chêne, 2008). 150 slogans et affiches sélectionnés par l'auteure qui témoignant du talent créatif des étudiants à cette époque.


Mai 68 vu de l'étranger, Maurice Vaïsse (CNRS éditions, 2008)
Quarante ans après, mai 68: regards intergénérationnels croisés, Martine Lani-Bayle et Marie-Anne Mallet (éd. Téraèdre, 2008). Cet ouvrage est le premier à s'intéresser au phénomène du point de vue de la dimension intergénérationnelle de l'événement. Sollicitant des textes d'acteurs (Gaby Cohn-Bendit), de témoins (Edgar Morin, André de Peretti), ou les récits de ceux qu'une voire deux générations séparent de Mai 68, ce livre montre la façon dont se construit la mémoire, individuelle ou collective.


Regards décalés





Cahier de rattrapage à l'usage de ceux qui ont raté Mai 68, Manon Bucciarelli et Axel Sarde (éditions City, 2008). Cahier graphique et ludique qui propose, en cent exercices, de retrouver l'esprit impertinent et libertaire qui a soufflé sur la France en mai 1968. Il permet de dessiner des nez rouges ou es moustaches sur le visage du général de Gaulle ou de Mao, d'aider Daniel Cohn-Bendit à traverser le labyrinthe qui le conduira à la Sorbonne tout en évitant les CRS, etc.


Les enragés du football : l'autre mai 68, Faouzi Mahjoub, Alain Leiblang, François-René Simon (Calmann-Lévy, 2008). Les trois journalistes se souviennent de l'occupation des locaux de la Fédération française de football à Paris par des footballeurs en mai 68. A parti du 21 mai et ce pendant quatre jours, ils ont remis en cause l'organisation et le fonctionnement de la FFF et ont milité pour une participation des footballeurs aux prises de responsabilité de la fédération.

Mai 68 à l'ORTF, Jean-Pierre Filiu (Nouveau Monde éditions, 2008). Du 17 mai au 23 juin 1968, la grève des employés de l'ORTF a imposé un service minimum de l'audiovisuel. Durant ces semaines d'agitation, les différentes catégories professionnelles, techniciens, cadres, réalisateurs ou producteurs, ont tenté de promouvoir un projet autonome. Les sanctions ont entraîné des licenciements et mutations.

Quiz mai 68 (éd. Hors collection, 2008). Des quiz, des QCM, des citations, des vrais-faux, des intrus... pour découvrir ou redécouvrir les années de contestation 1965-1975.


Slogans pour les prochaines révolutions, Denis Langlois (Seuil, 2008). A l'occasion de l'anniversaire de mai 1968, cet ouvrage présente quelque 250 nouveaux slogans inspirés de ceux qui ont été scandés lors des différentes manifestations.

1968, année surréaliste. Cuba, Prague, Paris (IMEC, par Jérôme Duwa). Dans l'esprit des surréalistes français qui ont poursuivi l'aventure après la mort d'André Breton en 1966, les événements de Mai 68 constituent une réalisation à grande échelle de leur projet fondamental : changer la vie et transformer le monde. Documents et analyses.


Les livres parus en 1968 et dans les années suivantes



PICQUÉ (Charles) — Mai 68. Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1978. In-8° carré broché, 139 p., très nombreuses illustrations.
Il s'agit de l'ouvrage publié à l'occasion de l'exposition éponyme organisée au Passage 44, à Bruxelles, du 10 mai au 18 juin 1978.

HALTER (Marek) — Mai. Dessins. [Textes de :] Jean Cassou, Maurice Clavel, Claude Roy, Jean-Pierre Faye, Jean-François Revel. Photos et cadrages : Dany Gander-Gosse. Genève, Éditions de l'Avenir, 1970.


GENÈVE (Pierre) — Histoire secrète de l'insurrection de mai 1968. Paris, Les Grandes Affaires de ce Temps, 1968. In-12 broché, 312 p., rousseurs.
Extrait :
« Le 22 mars 1968, une poignée d'étudiants chevelus faisant partie de différents groupuscules d'extrême gauche (J.C.R., J.A.C., F.E.R., etc.) envahissent le bâtiment administratif de la nouvelle faculté de Nanterre et occupent la salle du conseil des professeurs.
Ce n'est pas la première manifestation de ces jeunes gens qui [en souvenir du curé révolutionnaire Jacques Roux et de ses amis] se baptisent eux-mêmes « enragé ». Mais cette action marquera le point de départ de ce que certains ont appelé la Révolution de Mai.
Ces révoltés n'ont pas encore de programme bien défini. Leur action pour brutale qu'elle soit ce jour-là tient encore d'un canular ou d'un chahut d'étudiants que d'une insurrection. Pourtant c'est là que tout commence. »

LABRO (Philippe) — Ce n'est qu'un début. S.l., Éditions et Publications Premères n° 2, 1968. In-8° broché, 273 p., (collection « Édition Spéciale »).
Ouvrage réalisé avec la collaboration de Michèle Manceaux, Michel Abrami, Marie-Claire Hounau, Robert Jammes, Jean Letit, Danielle Mennesson, Françoise Monier, Laure Segalen, Jacques Serain, Guillemette de Véricourt et Evelyne Sullerot.

En quatrième de couverture :
« Ce n'est qu'un début est le premier dossier complet des jours de mai qui ébranlèrent la France. Philippe Labro, Michèle Manceaux, 10 journalistes d'Édition Spéciale, ont suivi les événements jour après jour, heure après heure. Ils étaient à Nanterre, à la Sorbonne, derrière les barricades, en Allemagne, à Charléty, à Beaujon, au Palais-Bourbon, au Ministère de l'Intérieur. Ils décrivent et font parler les leaders des étudiants, les hommes du 22 mars, les prochinois, les anarchistes, le J.C.R., les C.R.S., les gardes mobiles, les gardiens de la Paix, les ouvriers de Billancourt et de Flins. Ce n'est qu'un début vous livre les premiers documents sur les premiers temps d'une révolution qui peut durer encore longtemps. Voici pourquoi le slogan des étudiants : « Ce n'est qu'un début, continuons le combat » qui a été le plus souvent scandé pendant ce mois de mai 68, a été choisi comme titre de cetteÉdition Spéciale. »

ROBERT (Fernand) — Un mandarin prend la parole. Paris, Presses Universitaires de France, 1970. In-8° broché, 296 p.
En quatrième de couverture :
« Professeur à la Sorbonne, mandarin parmi les mandarins, Fernand Robert a décidé de prendre à son tour la parole pour, répondre à tous ceux qu'il accuse de démolir l'Université, sous prétexte de la démocratiser.
Illustré de nombreux exemples, cet ouvrage est une riposte détaillée et implacable aux attaques contre les cours magistraux, les examens traditionnels, les concours, la cooptation, le pouvoir des professeurs titulaires dans les Facultés, etc. Quelle est la vérité ? Incriminer les structures de l'enseignement, supérieur, c'est refuser de reconnaître les erreurs qui ont déjà désorganisé l'enseignement secondaire. L'accroissement démographique des années 1945 et suivantes ayant rendu inévitable une crise dans les lycées à partir de 1956, notamment par manque d'enseignants qualifiés, on a aggravé cette crise en supprimant de classe en classe toute sélection, jusqu'à la disparition du premier baccalauréat et à l'affaiblissement du second.
La sélection est une nécessité vitale pour l'enseignement. L'existence de plusieurs niveaux proportionnés aux forces de chacun, tout au long des études, est l'unique moyen d'offrir à chaque enfant la possibilité de s'épanouir pleinement et d'avoir toutes ses chances. En prétendant au contraire imposer à tous par démagogie un enseignement uniforme, qui fait semblant d'être encore l'enseignement secondaire, mais dévié dans un sens utilitaire par les multiples réformes successives, on n'a réussi qu'à rendre l'enseignement odieux, aux meilleurs qu'on fait piétiner comme aux autres, qui ne peuvent pas suivre. On n'a pas démocratisé les études, on les a dénaturées. Le résultat est l'arrivée dans les Facultés de quantité d'éléments d'avance inadaptés, désorientés et révoltés, menacés à coup sûr d'un accroissement de chômage chez les jeunes, qui provoquera des secousses bien pires que 1968. On a saccagé l'Université pour leur rendre leurs illusions quand ils découvrirent qu'on les avait trompés.
Alors que les autres nations reconnaissent la nécessité de mettre l'accent sur les valeurs intellectuelles, la France s'enfonce ainsi dans le culte du cancre. Un sursaut est-il encore possible ? Il pourrait venir du peuple et du socialisme, dont l'idéal est de donner à tous un travail digne et des loisirs permettant aux travailleurs de penser. »


TOURAINE (Alain) — Lettres à une étudiante. Paris, Seuil, 1974. In-8° broché, 251 p.
En quatrième de couverture :
« Tout près de moi : mai 1968, le Chili populaire, la fin de l'État gaulliste.
À l'horizon : le syndicalisme, les nouveaux mouvements sociaux, la crise de l'Université, la société postindustrielle, la transformation de la gauche.
Toujours : le travail obstiné de la sociologie et le refus de l'Un.
De plus en plus : la distance qui m'éloigne de toi, mon temps qui court, l'effort pour suivre le passé et l'avenir, peut-être le regret de ne pas goûter l'instant.


Ces lettres écrites à une étudiante en sociologie pendant l'été 74, sont l'envers des livres qui ont rempli mes récentes années de travail. Les idées s'y mêlent aux réactions, les raisonnements aux préférences, les sentiments à l'analyse. Non pour retrouver la vie derrière les livres, mais pour suivre le travail de la sociologie, pour participer, seul mais solidaire, à la transformation de la société.

La suite du dossier Culture spécial mai 68:
- Sons et images, toute l'ambiance de mai 68, une exposition d'Alain Quemper
- Mai 68 en Île-de-France, une exposition au Conseil Régional d'Ile-de-France par Jean-Claude Seine.
- Expositions sur le thème de Mai 68, à Paris et à Berkeley. par Serge Hambourg, photographe
- Tempête au festival de Cannes de 68
- Disques : le top 50 de mai 68
- Films de 68: redécouvrez-les!

Le dossier Tendances seventies (mode, déco, beauté)

Le dossier Société spécial mai 68

Par Laure Menanteau
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