L'an I de la consommation durable. Quel avenir pour la révolution verte ?
Le prix Nobel de la paix décerné à Al Gore et au GIEC a consacré le début d'un nouveau cycle de consommation. Après les discours sur l'environnement, le temps des actes est venu. Mais quel avenir pour la consommation verte ?
Dans notre société de l'urgence où tout se périme très vite, des voix s'inquiètent déjà. Les consommateurs ne vont-ils pas se lasser ? Le catastrophisme de certains experts ne va-t-il pas les inciter à ne rien faire puisque les efforts à réaliser sont démesurés ? L'inflation ne va-t-elle pas mettre un coup d'arrêt au début de l'engouement ?
L'Ifop a cherché à mesurer la détermination des Français.
Premier constat : le sujet de l'environnement est extrêmement présent dans la tête des consommateurs. Le réchauffement climatique, par exemple, est une réalité pour la grande majorité des personnes interrogées. Pour 73%, les conséquences de celui-ci sont déjà visibles aujourd'hui. Le chiffre atteint 78% pour les parents de un ou plusieurs enfants. Seuls 11% des Français ne croient pas du tout à la réalité du réchauffement de la planète.
Les chemins de la consommation verte
Dans ce contexte, consommer des produits plus « durables » ou respectueux de l'environnement, apparaît sinon comme une nécessité, au moins comme un moyen d'action essentiel. Mais comment s'orienter dans l'offre émergente ?
Selon les secteurs, la situation est plus ou moins opaque aux yeux des consommateurs. Rares sont les secteurs pour lesquels ils'estiment suffisamment informés. Seule l'automobile a une longueur d'avance : 58% des consommateurs français se considèrent suffisamment informés sur l'impact environnemental de cette industrie.
Mais 22% seulement se sentent bien informés sur l'environnement dans l'ameublement, la décoration ou le textile. Ils sont 28% pour les produits d'hygiène et de beauté. Tout reste donc à faire dans ce domaine. Entre les deux, 42% s'estiment assez bien informés sur les produits électroménagers et d'entretien et 36% sur les produits technologiques. 'Cela ne fait toujours qu'un tiers mais, là encore, c'est un bon capital de départ', estime l'étude.
D'une manière générale, les consommateurs veulent clairement en savoir plus sur l'impact des produits et services qu'ils consomment.
Les femmes veulent plus d'informations
Ce sont en général les femmes qui veulent en savoir davantage. En technologie, 56% des femmes (contre 47% des hommes). Dans le domaine alimentaire, même tendance, mêmes chiffres. En termes d'âge, la demande d'information est transgénérationnelle.
'Il va falloir répondre à cette demande nouvelle et majoritaire. L'an I de la consommation durable sera donc avant tout l'an I de l'information', assure l'Ifop. C'est le premier enjeu fort de cette révolution verte dont on dit aux Etats-Unis qu'elle en est à peu près au niveau où l'ère Internet se situait au milieu des années 1990... Et l'on susurre déjà là-bas que le nouveau Bill Gates sera un entrepreneur dans le domaine de l'environnement...
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