Niels Trannois s’expose Chez Valentin du 26 avril au 2 juin 2012

Du 26 avril au 2 juin 2012, les œ,uvres de Niels Trannois sont présentées à la Galerie Chez Valentin. « Above sea level kind of things »* promet d'étonnantes œ,uvres personnelles et tout un travail de réflexion autour de l'image picturale. Le monde flottant d'un artiste en pleine lumière est à découvrir.

Après « Below sea level kind of things »** qui s'est tenu à Milan en 2010, Niels Trannois a choisi, pour cette nouvelle exposition personnelle, d'élucider l'énigme d'une image picturale prise entre apparition et diffraction. L'artiste nous propose une reconstruction d'images mentales issues de ses références culturelles et des accroches de son propre vécu. La mise en espace de ses œ,uvres et les diverses installations favorisent l'expression et la saisie d'un relief mental et de sensations instantanées. Le corps de chaque image se dévoile et vient délicatement transcender le réel et le visible.

Un flottement d'inspiration nippone

Niels Trannois s'inspire beaucoup de l'art de l'estampe japonais, et plus particulièrement du concept du flottement, « Ukiyo e » qui signifie « image du monde flottant ». Il s'est davantage intéressé à cette forme suggestive de la peinture, l'image mentale induite par cette pratique, qu'à son aspect technique, culturel ou historique.

« Il y a ce projet de regarder les choses et de les repenser rétroactivement, de les laisser reposer un temps puis de les flasher, les saisir à l'aune du souvenir qu'il en reste », affirme-il dans un de ses écrits.

« L'image dans l'image, le mot dans le mot »*

Flux et décantation sont les mots d'ordre de sa peinture. Formes et matériaux entretiennent une subtile relation pour cerner au plus près cette sensation mentale. La forme abrupte s'unit au lent processus pictural, tant dans les impressions passées à l'huile de pin que dans celles poudrées de marbre captant la lumière.

Les narrations qui ponctuent les titres de ses œ,uvres ne viennent pas appuyer ses peintures, mais se construisent en parallèle. Ce travail d'écriture entretient vivement la polysémie de l'image.

De l'objet configuré à l'image retrouvée

Chez Niels Trannois, l'image s'éclipse pour être en partie recouvrée. Chaque forme est autonome, et complète pourtant la suivante. Pour concrétiser ce suspens, l'artiste a délibérément configuré l'espace. D'emblée, le public découvre un comptoir en bois, présenté dans sa fonction usuelle, comme intermédiaire entre deux lieux et deux niveaux de réalité codifiés. Immergé durant plusieurs mois dans une carrière inondée aux alentours de Poitiers puis rehaussé de terrazzo noir, le meuble dévoile ses stigmates. Naturalisée par les effets du temps, la pièce devient un artifice, un dispositif de mise en scène.

« Tullia Tarsia in Curia », 2011

« Above sea level kind of things » amasse sur ce comptoir toutes les pensées fantasmées d'un protagoniste lambda mises à nu dans l'espace et imprégnant le meuble.

Comment condenser un flux de perceptions à l'intérieur même d'une forme ? Comment lui donner une unité sans en briser totalement le mouvement ? Réponse dès le 26 avril à travers une expérience esthétique novatrice.

Par Adeline Rajch

* Littéralement: 'sorte d'éléments au-dessus du niveau de la mer'
** Littéralement : 'sorte d'éléments en dessous du niveau de la mer'