Azzedine Alaïa rend hommage à Bettina. Le grand couturier, adulé par la presse accueille dans sa galerie, un mannequin parmi les plus mythiques. Selon Paris Match, Bettina était « la femme la plus photographiée de France. » Les plus célèbres photographes l’ont immortalisée. Parmi eux Irving Penn, Doisneau, Charbonnier, Cartier Bresson… Une expo de 89 photos à voir à Paris du 13 novembre 2014 au 11 janvier 2015.
- Charbonnier -Rapho
- Bettina devant la vitrine Van Cleef et Arpel, place Vendôme - 1953
Quand en 1955, Bettina décide par amour de quitter le monde de la mode, elle est alors à son apogée. « Les photos de Bettina sont dans la presse du monde entier et elle n’arrête pas de travailler. Le tarif de pose de Bettina atteint alors des sommets : sept mille francs de l’heure ! Du jamais vu à cette époque. Constamment sollicitée, Bettina est de tous les événements : ici une rose est baptisée Bettina, là elle est choisie pour être la marraine du premier ordinateur acheté par le siège social français de la compagnie Shell… » écrit Guy Schoeller.
Du jour au lendemain, elle quitte maison de couture et couvertures de magazine.
Elle n’a pas trente ans et a parcouru le plus formidable des itinéraires en une douzaine d’années, de la Normandie à Hollywood, d’une enfance provinciale dans une famille monoparentale aux sommets de la gloire.
Toutes les grandes étapes de sa vie semblent le résultat d’une rupture inattendue et foudroyante.
Elle est élevée en Normandie, avec sa sœur aînée, par une mère institutrice. Le père a quitté la famille, quand Bettina n’a que 6 mois.
Elle va vivre à Paris à l’âge de dix-huit ans, travaille comme ce qu’on n’appelait pas encore baby sitter, rêve de mode et dessine.
Ses dessins, elle les présente un jour au couturier Jacques Costet, tout juste installé rue de la Paix…Il l’embauche le jour même… comme mannequin. Ce jour-là le destin de la jeune fille bascule.
Plus tard, c’est Jacques Fath, dans son hôtel particulier de l’avenue Pierre 1er de Serbie, qui la recrute, lui aussi le jour même. Et qui lui donnera le nom de Bettina.
Dès sa première collection, il crée pour elle trente robes. Elle devient sa muse et son mannequin vedette.
Paris Match - Bettina portant une robe de Jacques Fath - 1952
Puis en 1952, elle aidera Hubert de Givenchy à lancer sa lancer sa maison de couture.
L’objectif des grands photographes
Les magazines la repèrent. A commencer par Elle . Le magazine, dirigé par Hèlène Lazareff lui consacre plusieurs couvertures. Puis Vogue en fera de même.
Les plus illustres photographes se la disputent, raconte Guy Schoeller : « Irving Penn, Dick Dormen, Norman Parkinson, Erwin Blumenfeld, Henry Clarke, Gordon Parks, Jean-Philippe Charbonnier… jusqu’à Henri Cartier-Bresson qui refuse normalement toute idée de photos de mode. Pourtant, séduit par la personnalité de Bettina, il la photographiera au naturel, réussissant des images magnifiques. A 22 ans, elle est devenue le plus célèbre des modèles. »
C’est ce que raconte en 89 clichés l’expo organisée à la galerie Azzedine Alaïa. A ne pas manquer.
Galerie Azzedine Alaïa 13 Novembre 2014 au 11Janvier 2015 18 rue de la Verrerie - 75004 PARIS
Exposition ouverte tous les jours de 11h à 19h. Entrée libre
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