STILL ALICE… Alice pour combien de temps…. Film dramatique américain de Wash Westmoreland et Richard Glatzer, sorti en France fin mars 2015. Adaptation du roman de Lisa Génova « L’envol du papillon » (sur la maladie d’Alzheimer).
La lecture du roman de Lisa Génova « l’envol du papillon » nous touche….le film de Richard Glatzer et Wash Westmoreland nous mène au bord du gouffre de l’oubli.
L'actrice Julianne Moore dans Still Alice
Alice est professeur de linguistique, elle aime les mots mais les mots se perdent, s’éparpillent dans son cerveau.
Le film n’a pas la même force que le roman qui nous plonge au coeur de la maladie. Julianne Moore, par sa présence porte tout le film. Elle est Alice pour combien de temps encore? Elle est jeune, les mots qui sont l’essence de sa vie commencent à s’estomper, les gestes ne correspondent plus à leur but, oubli d’être là ou ailleurs, qui suis-je, qui est ce ? Consciente encore pour combien de temps de ce temps qui n’est plus maitrisé ? La maladie (Alzheimer précoce) lui fait perdre tous ses repères.
On ne peut pas pourtant penser que ce film est une sorte de pièges à « émotions ». La force de l’histoire et le charisme de Julianne More nous font occulter la banalité d’une réalisation sans surprise.
Le film se déroule un peu comme un catalogue de la descente vers les abysses de l’oubli. La maladie gagne du terrain, le mari (Alec Baldwin) est un peu perdu et refuse au début de croire à la réalité du mal. Les enfants sont inquiets pour leur mère et pour eux mêmes; la maladie est dans les gênes et donc transmissible. La malade imagine le suicide le jour où son cas sera désespéré. Le pourra-t’elle ?…et même cela si elle oublie….
On ne peut être trop sévère sur un tel sujet traité au cinéma… L’émotion est là mais il n’y a pas de prise de risque dans la forme et le propos. Les personnages sont esquissés sauf Alice et sa fille. On reste quand même superficiel sur les aspects de la maladie, sur l’implacable déchéance et son impact sur la famille.
On est pas loin du « mélo » mais le film garde un équilibre entre les vraies questions et le « pathos ». Finalement Julianne Moore, par sa performance d’actrice, nous impose une prise de conscience de la maladie. C’est là l’essentiel.
Derrière l’efficacité de ce rôle, peut être y-a-t’il la recherche d’un Oscar, que l’actrice a obtenu.
Interprétation magistrale malgré une réalisation fade. On suit avec empathie cette déconstruction de l’existence par la maladie.
Par Jacques DOUAY
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