En France, on estime que le marché de la seconde main représente plus de 7 milliards d’euros, dont un milliard rien que pour la mode.
Il s’agit donc d’un marché en plein essor, que le luxe a pourtant longtemps boudé.
Aujourd’hui, l’époque où les femmes se rendaient dans le petit dépôt vente au coin de leur rue pour y déposer leurs sacs est bien révolue. Internet a largement contribué à la démocratisation du marché de la seconde main de luxe, qui est devenu un vrai business.
Selon ThredUp, l’une des plus grandes plateformes de revente américaine, les ventes de vêtements d’occasion devraient même dépasser celles des enseignes de la fast fashion d’ici 2027.
Trois pure players s’imposent aujourd’hui en France comme leaders du marché de la seconde main de luxe : Vestiaire Collective, Collector Square et Monogram Paris.
Les marques de luxe lancent elles-mêmes leurs propres projets pour ne pas rester à l’écart de l’aubaine que représente ce phénomène.
Là où la seconde main était auparavant vue comme un canal de vente dégradant pour l’image de marque, les maisons de luxe voient désormais une opportunité économique à ne pas manquer.
Surfant sur l’enthousiasme pour le vintage et la montée en puissance des sites de seconde main, Valentino a par exemple lancé son propre projet de revente. La maison de luxe italienne a inauguré « Valentino Vintage », à travers une rubrique dédiée sur son site web, où elle dresse la liste des points de vente participant à l’opération et explique la démarche à suivre pour permettre aux clients de revendre les vêtements ou accessoires de la maison qu’ils n’utilisent plus : « Valentino Vintage invite le public dans un nouveau système circulaire dans lequel les pièces Valentino du passé s’embarquent pour un nouveau voyage en passant d’une main à une autre » peut-on lire sur le site.
François-Henri Pinault, CEO du groupe Kering explique :
Le luxe de seconde main est désormais une tendance réelle et profonde, en particulier parmi les jeunes consommateurs.
Il ajoute
Plutôt que de l’ignorer, nous voulons au contraire saisir cette opportunité pour continuer à améliorer les services proposés à nos clients et orienter l’avenir de notre secteur vers des pratiques plus innovantes et plus durables. Cela s’inscrit de manière naturelle dans notre culture entrepreneuriale, notre stratégie pionnière en matière de développement durable et notre vision moderne du luxe.
Au-delà des initiatives proposées par les marques de luxe, on peut désormais investir aujourd’hui dans du luxe vintage de chez soi, par le biais de sites comme Vestiaire Collective, Collector Square ou encore Rebelle.
Avec la pandémie du Covid-19, ces plateformes ont littéralement explosé.
Le site Vinted (plateforme généraliste mais qui propose aussi une sélection luxe) a par exemple passé la barre des 12 millions d’abonnés en 2020.
« Le Covid a été un tournant dans l’écosystème de la seconde main. Confinés, nous nous sommes tous mis à trier nos placards ! Il y a eu une prise de conscience générale : la fast fashion est un piège car nous achetons trop, nous entassons, et nous perdons le sens même de nos achats » confirme Beverly Sonego, fondatrice de Monogram Paris.
Elle précise également que la tendance des ventes s’est totalement inversée depuis 2020, passant de 70% en showroom à 80% en ligne.
Monogram Paris s’est adapté, mettant en place un système via WhatsApp où les clientes peuvent proposer des articles et bénéficier d’un pricing très rapide, mais aussi des live Instagram afin de montrer les nouveautés disponibles et surtout, garder un contact avec la clientèle.
Selon une étude réalisée par Adot et CMI Media, l’intérêt pour le marché de la seconde main de luxe est le plus prononcé chez les femmes âgées de 18 à 34 ans. L’étude montre également que 82% de ces femmes n’auraient pas acheté le produit neuf si elles ne l’avaient pas trouvé en seconde main.
Et il n’est pas rare que ces pièces, après une deuxième vie en retrouvent une troisième.
Selon une étude du Boston Consulting Group et de Vestiaire Collective, 62% des consommateurs déclarent acheter davantage de pièces d’occasion sur les plateformes en ligne.
1. Vestiaire Collective
Fondée en 2009, la société française, licorne de la French Tech, réalise aujourd’hui 140 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels et affiche une présence dans 58 pays.
La sélection d’articles proposés est très large : vêtements, bijoux, accessoires mais aussi valises, tout est possible, avec également une sélection vintage.
vestiairecollective.com (+appli)
2. Collector Square
Collector Square, spécialiste de la vente en ligne de maroquinerie et d’horlogerie-joaillerie, avait ouvert en 2019 un pop-up store éphémère au cœur du triangle d’or, Faubourg Saint Honoré, aujourd’hui fermé.
Le leader européen des bijoux seconde main a depuis ouvert un corner permanent au Bon Marché Rive Gauche, et sa sélection d’articles (qui compte désormais également une section art) est disponible en permanence sur son site internet.
collectorsquare.com
3. Monogram
En ligne ou directement à la boutique du 14 avenue Victor Hugo à Paris.
Une nouvelle sélection d’articles triés sur le volet est présentée chaque jour, sur le site internet mais également en story via le compte instagram @monogramofficiel.
monogramparis.com
4. Rebelle
Ce site allemand propose également une large sélection d’articles, mettant l’accent sur les objets vintage et l’art des belles choses.
Moins connu par le public français, il permet de dénicher des pépites.
rebelle.com (+appli)
5. Vinted
On ne présente plus la plateforme aux 50 millions d’utilisateurs dont 16 millions en France, son marché principal.
De très nombreux articles de luxe y sont proposés à la vente, mais attention toutefois, Vinted ne procède pas à la garantie de l’authenticité des pièces achetées. Si vous avez un doute sur l’authenticité d’un article, vous pourrez vous faire rembourser mais c’est à vous de réussir à déceler les éventuelles arnaques.
vinted.fr (+ appli)
La rédaction Toutpourlesfemmes