La création d’entreprise vous démange, mais vous hésitez à sauter le pas ? Tout Pour Les Femmes a rencontré Ornella et Sandrine, deux jeunes femmes qui ont osé aller au bout de leur rêve. Elles ont récemment quitté un job confortable dans une SSII pour créer un nouveau concept store de bijoux sur Internet. Et ça cartonne !
Ornella, 34 ans, diplômée d’une école d’ingénieur et DEA dans le domaine de l’ingénierie a passé un an à l’IAE de Paris en master de management de projet avant d’intégrer une SSII et d’y évoluer jusqu’à rejoindre le comité de direction. Sandrine, 38 ans, diplômée universitaire en ingénierie, a fait carrière dans le domaine technico-commercial au sein de plusieurs SSII.
TPLF – Comment vous êtes-vous rencontrées ?
Nous avons travaillé dans la même entreprise, une grosse SSII.
TPLF – Vous aviez toutes les deux une situation professionnelle confortable, pourquoi prendre le risque de repartir de zéro ?
Sandrine : J’ai toujours eu envie de créer ma société, mais il me manquait l’idée. Je n’arrivais pas à sauter le pas. J’en ai parlé à Ornella en décembre 2013.
Ornella : Au bout d’un moment je me suis essoufflée dans mon métier. J’ai rejoint le comité de direction d’une importante SSII et je me suis retrouvée très éloignée de l’opérationnel.
« Il nous manquait de l’adrénaline. Nous voulions sortir de notre zone de confort. A un moment, on a eu un déclic : si on le fait, on le fait maintenant »
TPLF – Que vous a apporté votre expérience en SSII ?
Sandrine : La SSII est une excellente école pour la création d’entreprise. Par la variété des fonctions que nous sommes amenées à exercer – recrutement, management d’équipe, prospection, gestion d’un centre de profit, gestion administrative …. On développe un esprit entrepreneurial. Et si on a un peu la fibre entrepreneuriale, on a envie d’aller plus loin.
« La SSII est un bon incubateur pour les entrepreneurs »
TPLF – Est-ce que le fait d’être deux vous a aidé à sauter le pas ?
Ornella : J’ai toujours eu envie de créer une structure, mais je ne l’aurai pas fait seule. Le fait d’être à deux, cela nous a motivé toutes les deux.
TPLF – Comment passe-t-on de l’univers ultra-masculin de la SSII à l’univers glamour des bijoux ?
Sandrine : On n’avait plus envie de travailler dans les services ; on avait envie d’apprendre autre chose. J’ai toujours été attirée par les bijoux et j’avais envie de m’épanouir dans un domaine plus glamour pour une femme.
Ornella : Je n’avais pas un attrait particulier pour un produit spécifique. Sandrine a proposé des bijoux et cela m’a plu.
TPLF – Comment avez-vous muri l’idée de votre site ?
Sandrine : la joaillerie est un milieu qui m’intéresse (les pierres, le sertissage….) ; je voulais comprendre comment les bijoux sont faits et petit à petit, je me suis intéressée. J’ai une amie qui est gemmologue. J’ai regardé l’offre sur Internet et j’ai vu des sites de vente de bijoux où les bijoux sont perdus dans la masse ; c’est dommage car c’est un savoir-faire qui est noble et qu’il faut expliquer.
Ornella : Au départ, nous ne voulions faire que des bijoux d’occasion. On a commencé à creuser. On s’est rendu compte que ça pouvait être compliqué. Au final, on a décidé de lancer un concept store dédié à tous les bijoux : joaillerie, fantaisie, occasions de marque et sur-mesure made in France.
TPLF – Au-delà de l’aspect commercial, vous vous sentez investies d’une mission ?
Sandrine & Ornella : Nous voulions parler de nouveaux créateurs qui ont un savoir-faire, qui proposent des bijoux originaux et fabriqués en France. Nous expliquons leur parcours, nous racontons comment nous les avons rencontrés.
« Sur internet, c’est insupportable de faire défiler des pages et des pages de produits, c’est lassant, c’est déshumanisé. Nous voulons humaniser le web et nous ne souhaitons pas perdre ce côté proximité. »
TPLF – Des exemples de créations que vous aimez bien ?
LES "SUPERS" COUPS DE COEUR DE SANDRINE
LES "SUPERS" COUPS DE COEUR D'ORNELLA
TPLF – Vous sentez-vous plus épanouies aujourd’hui ?
Ornella : J’ai très mal vécu la fin de mon activité dans mon ancienne société. D’un point de vue personnel, je n’étais plus en phase avec ce que l’on me demandait de faire. J’avais également besoin de prendre du temps pour moi. Aujourd’hui je me sens mieux dans ma peau. J’apprécie énormément de pouvoir moduler mes horaires pour profiter de mon fils. Je suis aussi plus en accord avec une certaine éthique.
TPLF – Un conseil aux femmes qui ont la fibre entrepreneuriale mais hésitent à passer à l’action ?
Sandrine : Il ne faut pas partir à l’aveugle et il faut savoir reconnaitre le bon moment pour passer à l’action. Si on le fait trop tard et si ça ne marche pas, c’est plus compliqué en termes d’employabilité.
TPLF – Vous vous donnez combien de temps pour réussir ?
Ornella : Grâce aux dispositifs d’aide à la création d’entreprise, on a deux ans pour que ça fonctionne.
«On ne part pas à l’aveugle. On se lance, mais si ça ne marche pas, ce n’est pas la fin du monde. On fera autre chose. On a la tête sur les épaules. On avisera au moment venu. En attendant, on essaie de se donner les moyens pour que ça marche »
TPLF – En conclusion ?
Il faut aller au bout de son rêve, tenter sa chance à condition d’être soutenue au niveau familial.
Infos pratiques
www.ornella-et-sandrine.com
Ajouter un commentaire