Ludivine Sagnier, c’est une frimousse, un sourire et derrière son côté sexy et sa jeunesse, on sent une force, un équilibre et une fille motivée par son métier. Petit portrait à l’occasion de la sortie du film La Résistance de l’air de Fred Grivois, le 17 juin.
Dans le film de Fred Grivois, Ludivine Sagnier est une madame tout le monde, épouse et maman dans une ville de banlieue. Une vie normale et banale avec un rêve de pavillon et des dettes à foison. Ce n’est pas elle la vedette mais Vincent le mari incarné par Reda Kateb. Drôle de choix pour une comédienne qui devrait aimer être remarquée, adulée…
« J’ai été attirée par le projet»
Et oui Ludivine ne regarde pas que son charmant nombril.
«J’avais envie de travailler avec le réalisateur, de jouer avec Réda. C’était aussi un premier film, ce que je ne connaissais pas encore. »
A 35 ans et 25 ans de carrière, puisqu’elle tourne son premier film Les maris, les femmes, les amants, à 10 ans, elle apprécie de mettre son expérience au service d’un metteur en scène « pour que tout se passe bien ».
Et puis il y avait aussi le côté DIY, autrement dit « c’est moi qui l’ai fait» qui attirait Ludivine dans ce film : le rôle de Delphine écrit par des hommes n’était qu’ébauché, tout restait à faire.
« Ce qui me plait, c’est de fabriquer un personnage ! »
Les yeux bleus pétillent. Ludivine aime tra-vai-ller son rôle. Comme toutes les comédiennes, me direz-vous ? Si pour Lou ! Journal infime elle apprend le Ukulele qu’elle pratique encore aujourd’hui pour le plaisir chez elle, elle aime à plonger dans un personnage « à passer 6 mois à tout lire sur Nathalie Sarraute » pour le spectacle Nouveau Roman de Christophe Honoré par exemple ou à trouver un détail comme porter un certain genre de boucles d’oreille pour Delphine « pour le côté réaliste du personnage ».
Comédienne investie, elle construit son personnage en amont et va jusqu’à écrire le journal intime de celle qu’elle incarne. Une fille passionnée, non ? D’extérieur on penserait que Ludivine est une femme pressée qui mène tambour-battant vie de famille et professionnelle. Mais derrière l’actrice, la maman, « débordée » par trois enfants mais « heureuse », veille au grain et ne se laisse pas emporter par le miroir aux alouettes.
Instinctive, à 25 ans alors que le succès était au rendez-vous, elle a su qu’avoir un enfant la mettrait à l’abri des débordements où le « jeu » qu’elle aime plus que tout, pouvait l’emmener.
« Les enfants m’ancrent dans la terre et j’ai la chance de pouvoir être mère au foyer entre les films. »
Pour sa petite dernière, Tàm, qu’elle allaite, elle a décidé d’en profiter, de prendre le temps. En plus son compagnon, le réalisateur Kim Chapiron l’aide à la maison. C’est pas le bonheur, ça ? D’ailleurs le bonheur c’est son ambition. C’est quoi le bonheur, Ludivine ? « L’amour, les enfants, le travail ». Ben c’est bon. A priori, Ludivine a tout ça et pour un moment car vu son côté « pieds sur terre », elle sait aussi que c’est chaque jour qu’il faut travailler au bonheur comme pour incarner une héroïne.
Mais on ne s’en fait pas pour l’équilibrée et instinctive Ludivine, qui aime en bonne terrienne, à regarder pousser les fleurs et venir les bourgeons dans son petit jardin parisien.
Par Véronique Guichard
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