Keith Haring, de Pittsburgh à New York

« Ma contribution au monde est ma capacité à dessiner »

Keith Haring n'est pas un enfant de la rue, mais c'est pourtant l'un de ceux qui lui a le mieux rendu hommage. D'abord à Pittsburgh puis à New York, il étudie le graphisme publicitaire et les Arts visuels.

Sa carrière est fulgurante et foisonnante. Elle se déploie sur une seule décennie de 1980 à 1990. Keith Haring se fait connaître par ses graffitis à la craie blanche dans le métro newyorkais. Comme de véritables performances, il court, repère un espace vide, le recouvre de papier craft et dessine dessus rapidement.

Dès 1980, il rejoint la « bande » du mythique Club 57, situé dans East Village, là où se retrouvent peintres, musiciens, poètes, écrivains qui se réclament de William S. Burroughs et de Marcel Duchamp, et qui s'appuient sur l'esthétique et l'énergie punk, en réaction à la déferlante commerciale disco.
Keith Haring y propose, un jour, une énorme installation en recouvrant le club de plastique noir et en le taguant aux marqueurs or et argent. Andy Warhol, qui y passe dans la nuit, l'invite le lendemain à déjeuner. La carrière du jeune tagueur finit d'être lancée. Les galeries les plus prestigieuses le réclament.

A partir de 1984, il peint des formes synthétiques de couleurs vives, qu'il souligne par un trait noir. Elles racontent et mélangent aussi bien les médias que l'amour, le sexe, la naissance, la mort, la guerre... Ses dessins sont autant de mélanges des symboles contemporains (soucoupes volantes, par exemple) que mystiques et mythologiques (crucifix, pyramides, animaux...) Son travail est vivant, énergique et immédiatement compréhensible par le plus grand nombre. C'est ce qui le rend populaire : « Il m'est apparu de plus en plus clairement que l'art n'est pas une activité élitiste réservée à l'appréciation d'un nombre réduit d'amateurs, mais qu'il s'adresse à tout le monde, c'est dans cette voie que je continuerai d'œ,uvrer.» Il meurt à 32 ans du sida dont il est, durant cette décennie, l'un des actifs porte-parole.

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Par Florence Touret