Le point sur la méthode d'élaboration des vins rosés, les récents problèmes d'étiquetage et une sélection de quelques bonnes bouteilles de rosés de Provence et du Languedoc-Roussillon. A boire bien frais.
Fort longtemps, le rosé a eu l'image d'un vin médiocre du sud de la France, le plus souvent accolé à la Provence. Frais pour les journées chaudes, facile d'utilisation car il se conserve au réfrigérateur, raisonnable côté prix, il a fait les beaux jours des repas en terrasses et des pizzerias. Mais la qualité du rosé s'est considérablement améliorée, d'autres régions se sont intéressées à ce nouveau breuvage et aujourd'hui le rosé représente environ 24 % de la consommation française avec une croissance de 2% par an. La France reste le leader incontesté des rosés devant l'Italie, l'Espagne et les Etats-Unis. C'est dire si la donne a changé.
L'élaboration d'un rosé
Rouge, blanc : certes ! Rosé, vous avez dit rosé ! Bizarre, comme c'est bizarre ! En réalité, le vin rosé n'existe pas. Seuls les vins rouges et blancs existent et la couleur est liée au mode de fabrication. Tous les raisins propres à être transformés en vins donnent des jus blancs. Pour élaborer donc un vin rouge, on fait macérer des pellicules de raisins rouges avec du jus blanc. En quelques trois jours, la couleur change , plus la macération est longe, plus le rosé développe une couleur soutenue, d'où l'infinie palette de couleurs des rosés. En principe, l'assemblage des vins rouges et des vins blancs est interdit sauf pour les vins de champagne dits champagnes rosés. Mais la guerre a débuté sur cette fabrication du rosé.
Un étiquetage spécifique pour le rosé français
Quand le fromage est coulant, chacun en veut un morceau ! Face au succès commercial des ventes de rosés, bon nombre de pays producteurs européens comprenant la manne financière se sont lancés dans la production. Et une directive européenne a autorisé le mélange d'un vin rouge à un vin blanc. Il n'en fallait pas plus pour amorcer un scandale et lever des bataillons de guerre. Les viticulteurs, en particulier les provençaux, sont montés au créneau, le ministre a dû faire marche arrière. Ouf... A l'arraché a été obtenue la possibilité d'un étiquetage spécifique pour le vin rosé français. La commission européenne a statué et les états membres ont approuvé : il y aura deux mentions pour le rosé, une étiquette « rosé traditionnel » pour les vins obtenus par les techniques classiques et une autre « rosé par coupage » pour les vins fabriqués par mélange de vin rouge et de vin blanc. Michel Barnier, ministre de l'agriculture a ainsi « sauvé » un marché juteux pour un certain nombre de viticulteurs.
Quel rosé choisir ?
Le Domaine du Grand Jacquet, cuvée rendez-vous sous le chêne, 2008
Face au Mont Ventoux, un 90 % de grenache noir et 10 % de syrah au coeur d'un vignoble semé de chênes truffiers et d'oliviers, des arômes de cerise et de fraise des bois, une bouche primesautière, à boire avec du jambon cru.
Env. 6, 10 €.
Côtes de Provence La Londe 2008 Château de la Coulerette
Un vignoble ouvert sur la baie d'Hyères qui exprime un vin aux senteurs de fruits rouges avec des tanins fondus et une touche florale de violette. Gourmand et un peu gras, il se déguste avec des plats exotiques, des poissons de roche, une brandade.
Env. 8, 50 €.
Château de Pennautier Terroirs d'Altitude Rosé 2008, AOC Caberdès Rosé
Dynamisé par ses propriétaires, les Lorgeril, le vignoble de 300 hectares s'étend autour d'un superbe château du XVII ème siècle et bénéficie sur ses flancs rocailleux de belles vues sur les Pyrénées au sud, le Massif central au nord et Carcassonne. Le mariage de grenache et de merlot confère une robe lumineuse et une belle longueur en bouche qui accompagne parfaitement du saumon cru et des brochettes de Saint Jacques.
Env. 7, 70 €.
Veredus Rosé AOC Corbières 2007
35 000 bouteilles récoltées sur des sols argilo calcaires, raisins issus de l'agriculture biologique, une robe saumon, une attaque très franche, des arômes de caramel et de citron, à boire lors d'un barbecue.
Env. 3, 67 €.
Le Versant 100 % Marselan 2008 Vin de pays d'Oc
Rosé de connaisseur des vignobles Foncalieu, le cépage Marselan est un métissage entre le grenache et le cabernet sauvignon conçu sur-mesure pour le Languedoc. Forte intensité d'agrumes et de bourgeons de cassis avec un pointe de fraîcheur mentholée, à déguster sur des coquillages ou un poisson grillé.
Env. 5, 50 €.
Le Rosé de Courteillac 2008
C'est un vin de saignée fruité et aromatique issu d'un plateau calcaire au sud est de Saint Emilion. Il a un nez de bonbon aromatique, on lui préfère le rouge 2005 grenat au fruité expressif.
Env. 5, 90 €.
Côtes de Provence Cuvée Excellence Domaine de Tamary 2008
En cours de conversion à la biodynamie après une reprise par les Carteron, ce rosé pâle développe une agréable fraîcheur de fruits exotiques avec une surprenante touche de noisette grillée idéale sur des poissons grillés, un bœ,uf gros sel, des tians de légumes.
Env. 10, 20 €.
Moulin de Ciffre, AOC Languedoc 2008
30 % de syrah, 20 % de cinsault et 50 % de grenache pour ce vin de saignée ample et vif aux notes de fruits rouges (fraise, cerise, groseille) qui peut accompagner un pique-nique ou des tapas.
Env. 5 €.
Côtes de Provence Cuvée Sixtine Château Tour Saint Honoré
Un domaine de 30 hectares converti au bio dont les sols schisteux produisent un vin au nez d'une grande finesse, aux arômes de fruits blancs (pêche agrume) avec une note de pamplemousse. Servir sur une bouillabaisse, de l'agneau en sauce et un chèvre arrosé d'huile d'olive ,
Env. 11, 50 €.
Château des Demoiselles 2006
Ce médaillé au concours général agricole 2009 a un bel et frais équilibre et une densité en bouche propre à l'âge de ses vignes situées en plaine et en forêt de pins. A boire sur des crustacés ou à l'apéritif.
Env. 10, 50 €.
Château Ollieux Romanis Rosé 2008
60 % de grenache gris, 40 % de cinsault pour une robe claire et une certaine rondeur qui s'accorde aux plats méditerranéens.
Env. 7 €.
Château Ste Roseline Lampe de Méduse cru classé 2008
Aurélie Bertin qui a repris l'exploitation de ce domaine a apporté une qualité supplémentaire par une récolte et une sélection manuelles à ce vin devenu un vin de garde de 3 ans. Notes de griottes et d'agrumes, bel équilibre pour une dégustation sur des viandes blanches et des salades.
Env. 11, 95 € pour le 75 cl et 27 € le magnum.
Côtes de Provence Domaine Les Fouques 2008
Environnement d'eucalyptus, de cystes et de lavandes pour ce vignoble en biodynamie qui produit des vins à la robe violine avec du volume et du gras en bouche. Il s'exprime sur une volaille à l'ail, une tarte aux amandes.
Env. 9, 50 €.
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