Union Européenne : Protection des épargnants

La première mesure commune des 27 pays de l'UE face à la crise financière.

L'UE renforce la protection des épargnants. Longtemps accusés d'inaction ou d'improvisation face à la crise financière, les Européens ont pris mardi 7 octobre leur première mesure commune concrète en décidant de renforcer la protection bancaire minimum de leurs épargnants pour éviter tout mouvement de panique. (AFP)



Les ministres des Finances de l'Union européenne, réunis à Luxembourg, se sont mis d'accord pour plus que doubler cette garantie de remboursement de 20.000 à jusqu'à 50.000 euros.

'Nous sommes convenus que tous les Etats membres allaient, pour une période initiale d'au moins un an, fournir une garantie de protection de dépôt pour les particuliers d'un montant d'au moins 50.000 euros', souligne une déclaration commune adoptée par les 27 pays.

Le texte souligne toutefois que 'de nombreux Etats' souhaitent aller plus loin, en relevant le seuil minimum 'à au moins 100.000 euros'. Les Pays-Bas ont aussitôt annoncé qu'ils allaient relever jusqu'à ce niveau leur propre de garantie bancaire pour les dépôts.

La Commission européenne a été chargée de mettre rapidement en musique cette déclaration commune d'intention. Elle devrait aussi proposer de réduire fortement -à quelques jours au lieu de parfois plusieurs mois actuellement- les délais de remboursement des déposants en cas de faillites de leurs banques, selon une source européenne.

L'accord trouvé à Luxembourg est moins ambitieux que l'objectif européen initial qui était de porter le seuil minimal à 100.000 euros pour tous. Mais plusieurs pays de l'UE, notamment de nouveaux Etats membres d'Europe de l'Est, ainsi que le Danemark ou la Finlande, ont fait valoir qu'un tel montant aurait été trop lourd à assumer budgétairement pour eux.

En relevant ce seuil, les pays européens veulent rassurer les petits épargnants de plus en plus inquiets face à l'ampleur de la crise financière mondiale.

Ils souhaitent aussi afficher un front commun après les stratégies du chacun pour soi suivies jusqu'ici par les pays pour sauver leurs banques ou rassurer les petits déposants. Les gouvernements européens, comme l'Irlande, le Danemark, l'Allemagne, la Suède ou le Royaume-Uni, ont multiplié ces derniers jours les annonces isolées sur les garanties bancaires.

'Le caractère inédit et l'ampleur de la tourmente financière ont conduit certains gouvernements à prendre des mesures dans l'urgence', a souligné la ministre des Finances française Christine Lagarde, dont le pays préside l'UE.

'Ce qui est important aujourd'hui, c'est de nous retrouver sur une approche, sur une volonté et sur une doctrine qui nous soient communes', a-t-elle ajouté, soulignant que 'l'Europe est unie face à la crise financière et elle est déterminée à agir de façon coordonnée'.

Ces déclarations ont aussi pour objectif d'essayer de rassurer les marchés, qui ont connu un lundi noir et restaient volatils mardi.

Pour essayer de rétablir la confiance, les ministres ont par ailleurs promis mardi qu'ils soutiendraient tous leurs grands groupes financiers en cas de problèmes, pour éviter une crise généralisée.

'Nous nous sommes mis d'accord pour soutenir les institutions financières systémiques', c'est-à-dire les grandes banques ou compagnies d'assurance dont les difficultés auraient un impact sur le système dans son ensemble, ont-ils dit dans leur déclaration.

En échange, ils se réservent le droit de changer les directions des groupes en difficulté ainsi aidés, et de supprimer les parachutes dorés des patrons contraints au départ.

Les Européens restent en revanche divisés sur l'opportunité d'un grand plan de secours paneuropéen pour les banques, comme aux Etats-Unis. L'Italie a tenté de relancer l'idée à Luxembourg mais n'a pas été suivie.

Par Nicole Salez
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