Une nouvelle œ,uvre de Paul Gauguin, maître fondateur de l'école de Pont-Aven, entre dans les collections du musée de Pont-Aven (Finistère). Il s'agit d'une zincographie à la sanguine intitulée Les Misères humaines, généreusement offerte par l'Association des Amis du musée.
Un Gauguin offert par les Amis du musée
Cette œ,uvre a été exposée lors de l'exposition universelle au café Volpini, en 1889, à côté de la Tour Eiffel. De toutes les zincographies de Gauguin, c'est la seule à avoir été imprimée à la sanguine. La représentation de la figure féminine prostrée serait librement inspirée d'une momie péruvienne que Gauguin avait pu voir au musée de l'ethnographie du Trocadéro à Paris (aujourd'hui Musée de l'Homme) et qu'il avait dessinée dans un carnet de croquis. A la différence de la momie, Gauguin représente cette femme jeune et habillée avec la tête entre les mains et penchée. C'est un motif qu'il a déjà traité dans une peinture de 1888 intitulée Vendanges à Arles ou Misères humaines, puis dans un bois gravé, vers 1899, intitulé Misères humaines (souvenir de Bretagne). En Bretagne, il fait de cette femme l'incarnation de Eve et le symbole du péché de chair. Le titre la situe dans un contexte plus social.
D'après Henri Dorra,
*Henri Dorra (1924-2002) a été Professeur émérite d'Histoire de l'Art à la University of California, Santa Barbara. Il est notamment l'auteur de Symbolist Art Theories: A Critical Anthology (UC Press) et de The Symbolism of Paul Gauguin
, le thème de la femme abandonnée fut repris sur un ton de raillerie par les artistes de l'école de Pont-Aven, comme dans la Fin d'une idylle à Pont-Aven d'Emile Bernard. Chez Gauguin, cependant, la plaisanterie tourne au tragique. Dans cette zincographie, la tête du serpent qui apparaît en demi-teinte sur l'écorce de l'arbre suggère la tentation, l'expression du curé, visible entre les branches, la surprise et la réprobation , alors que le regard narquois du jeune homme sur le point de filer et l'air navré de la jeune fille font prévoir le drame à venir.
Le musée de Pont-Aven, à la veille de son chantier de rénovation, est déjà riche de 10 œ,uvres de Paul Gauguin dont 7 gravures, 2 monotypes et un 1 pastel.
L'œ,uvre est visible lors de l'exposition : « De Gauguin à Gromaire. La naissance d'un musée » qui est présentée jusqu'au 15 septembre 2012.
La naissance d'un musée. »
- du 8 octobre 2011 au 15 septembre 2012
- Musée des beaux-arts de Pont-Aven, Place de l'Hôtel de Ville
29930 Pont-Aven/ Tél : 02 98 06 14 43 Fax : 02 98 06 03 39 /Web : www.museepontaven.fr
- Estelle Guille des Buttes-Fresneau, Conservateur du Musée des beaux-arts de Pont-Aven,
Commissaire de l'exposition /Camille Armandary, Adjointe au Conservateur du Musée des beaux-arts de Pont-Aven
- Accès :
RN 165, Gare TGV : Quimperlé, Aéroports : Lorient ou Quimper
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L'exposition a bénéficié du soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, du mécénat du Crédit Mutuel de Bretagne, de Britair et de Traou Mad.
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