Née trois ans après la mort du Che, Wendy Guerra a grandi à La Havane dans un contexte isolationniste, entre une mère peintre et un père comédien. Losque ses amis quittent l'île, son héroïne Nieve y reste avec son journal intime. De 1978 à 1990, elle évoque de façon critique, ses démons intérieurs, ses blessures d'adolescente et sa vocation naissante.
Ce premier roman revêt la forme d'un journal intime, celui de Nieve, qui grandit dans le Cuba des années 1980.
Elle consigne là les événements marquants de son existence, de l'enfance aux prémisses de sa vie de femme.
Tiraillée entre des parents artistes et bohèmes qui se déchirent, elle va connaître un destin fait de départs et de séparations successives.
Le lecteur suit l'évolution personnelle, intellectuelle, politique et artistique de la jeune fille. Enfant, alors que ses parents viennent de se séparer, elle vit à Cienfuegos avec sa mère et son amant suédois, qui lui transmettent le goût du jeu et de la lecture. Puis son père obtient brutalement sa garde et l'entraîne dans les montagnes avec sa troupe de marionnettistes. Après avoir subi les pires traitements, elle sera confiée au « Centre de détention infantile », l'orphelinat en jargon castriste, avant de pouvoir vivre à nouveau avec sa mère et quitter avec elle le sud de l'île pour La Havane d'où elles ne cesseront d'espérer une autorisation de quitter le pays. Alors que tout le monde s'en va...
Au fil des mois, et des pages, la plume de Nieve se fait plus réflexive, tandis qu'elle gagne en jugement critique. Ses expériences amoureuses vont participer de l'éveil de sa sensibilité artistique comme de sa conscience politique. La pulsion créatrice, artistique est au coeur de ce récit, comme possibilité d'accomplissement, mais aussi de résistance. Chaque mot porte tant Wendy Guerra se refuse à faire usage de sensiblerie et d'emphase. L'important et l'indicible se devinent souvent en creux, ce qui confère à ce texte une intense charge émotive.
Tout le monde s'en va de Wendy Guerra
-Éditeur Stock
-avril 2008
-19€
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