Tango-sur-Seine

Le 6 novembre, il va être possible de danser le tango à en perdre la raison sur les Bateaux Mouches. Au programme, du tango, du tango et encore du tango.

Paris est une ville qui a toujours compté pour faire connaître le tango et la culture tanguera. Les Bateaux Mouches, connus pour leurs croisières sur la Seine, revisitent les « Milongas » du Rio de la Plata l'espace d'une journée de onze heures à minuit, le dimanche 6 novembre. C'est « Tango sur Seine » ou 13 h consacrés au tango. Au programme, cours d'initiation, cours pour confirmés, déjeuner-croisière avec orchestre tanguero et démonstration de couples de danseurs et, pour clore la journée, Milonga jusqu'à minuit.

Vue d'une milonga


Le tango n'est pas une histoire vieille comme le monde. Il prend ses racines en Argentine et Uruguay au milieu du XIX e siècle.
Des bouges à matelots de Buenos Aires aux parquets cirés du monde entier, le tango a fait du chemin. Nous n'avons pas oublié le rôle de Carlos Gardel, l'Argentin de Toulouse dans la diffusion de cette musique qui étreint l'âme. Rien de guilleret dans le tango, sensuel et déchirant. Fermons les yeux et écoutons ces voix cassées par la cigarette et l'alcool accompagnées par le bandonéon. C'est à un voyage dans le temps sur les bords du Rio de la Plata, terre d'immigration, qu'invite le tango. Toute l'Europe de la misère s'est donnée rendez-vous sur les berges du Fleuve d'Argent. Les esclaves noirs, à l'aube du XIXe siècle, sont parqués dans des lieux clos appelés tangos. Les Européens apportent dans leurs valises les danses de couple, danses ignorées par les Africains. Etrangement, les noirs ont totalement disparu d'Argentine. Les causes sont multiples, chair à canon, épidémies, racisme. Mais le tango et la milonga portent dans leurs gênes la trace de cette présence oubliée et de cette immigration multiple. L'ethnomusicologue Michel Plisson définit ainsi le tango: « Une rythmique afro, des musiciens italiens jouant sur des instruments allemands des mélodies d'Europe de l'Est avec des paroles qui viennent des zarzuelas espagnoles. » Coulée, improvisée, cette danse semble pourtant réglée au quart de tour. Illusion due à l'entente et à la complicité entre deux protagonistes, qui pouvaient être des hommes dans les bordels de Buenos Aires. En effet, à l'aube du XX e siècle, on compte trois hommes pour une femme dans la capitale. Pour gagner ses lettres de noblesse, le tango devra sortir des maisons closes, des bars et des conventillos (habitat populaire) pour voyager loin.

Herrnan Rodriguez et Florencia Labiano

A l'issue de la grande guerre, pour fuir la spirale du malheur, Paris s'étourdit dans des fêtes plus démesurées les unes que les autres. Les jeunes bourgeois argentins, qui ne peuvent danser chez eux, viennent dans la Ville Lumière, ville de tous les plaisirs. Le cliché du danseur mondain est connu, cheveux de jais savamment gominés, regard langoureux, sapé comme un mylord au parfum capiteux. Le latin lover est né. Et, avec lui, le Paris de années folles tangue à en perdre le souffle. Alors qu'en France, après la décennie radieuse, le tango est rangé sur les étagères sages des danses de salon, il prend un nouvel essor dans son pays d'origine. Cette musique revient triomphante chez elle et est enfin reconnue par la bourgeoisie rioplatense. Depuis les années 30, elle vit, se développe dans ces milongas, bals où l'on danse le tango. A Buenos Aires, des milongas s'improvisent dans la rue, sur les trottoirs.

Depuis quelques années, il est reparti à la conquête de la vieille Europe. A Paris, les cours de tango se multiplient et des milongas se tiennent plusieurs fois par semaine, dans des salles, sur les quais. Il faut dire que depuis 2009, le tango est reconnu par l'Unesco comme patrimoine immatériel de l'humanité, une belle revanche pour cette culture qui a fleuri dans les bas-fonds.

Si vous voulez vous initier, si vous êtes tanguero ou tanguera, si vous voulez participer à une milonga en talons aiguille et jupe serrée, costard noir et chemise blanche, ou encore déguster la cuisine argentine au son du bandonéon, réservez votre dimanche 6 novembre. C'est en effet une occasion unique de s'immerger au cœ,ur de cette culture dans ces lieux tout à la fois clos et ouverts sur la ville que sont les Bateaux-mouches.

Le programme :
- De 11h à 13h sur le Zouave : Initiation pour tous avec un professeur de tango
- De 13h à 16h sur le Jean Bruel : Déjeuner-croisière (1h45 de croisière) au cours duquel se mêleront cuisine Argentine, orchestre « Tanguero » et démonstration de couples tanguero
- De 15h à 16h sur le Zouave : Stage pour danseurs confirmés avec Véronique Bouscasse
- De 16h à minuit sur le Zouave : Milonga d'exception où tous les aficionados du tango se donneront rendez-vous.

TARIFS :
- Initiation : 15 €
- Déjeuner Croisière : 60 € (initiation offerte)
- Déjeuner Croisière + Milonga : 70 €
- Stage Confirmés : 15 €
- Milonga : 15 €
- Stage Confirmés + Milonga : 25 €

Les réservations se font :
- à Tango bien pour les stages et la Milonga,
- aux Bateaux-mouches pour le Déjeuner croisière et le Déjeuner croisière + Milonga.


-Tango Bien - 06 12 11 21 17 - tangobien@hotmail.fr -
http://tangobien.fr/

-Les Bateaux-mouches : Port de la Conférence, Pont de l'Alma 75008 PARIS
01 42 25 96 10 - info@bateaux-mouches.fr - www.bateaux-mouches.fr



Par Marie Ningres

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