Six siècles de peintures chinoises

Oeuvres restaurées du musée Cernuschi - 20 février - 28 juin 2009

Du 20 février au 28 juin 2009, l'exposition « Six siècles de peintures chinoises, oeuvres restaurées du musée
Cernuschi » présentera les plus grands peintres de la Chine impériale, actifs dans les
cercles lettrés des Ming (1368-1644) ou à la cour des Qing (1644-1911). L'exposition reflètera également le destin des artistes à l'orée du XXe siècle dans une Chine en
recomposition.

Ding Yanyong(1902-1978), Après la pluie – années1940 - Encre et couleurs sur papier - Paris, musée Cernuschi© Musée Cernuschi/Roger-Viollet

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Plus de
quinze ans de restauration

Pour la première fois, la collection de peintures chinoises rapportées d'Orient par
Henri Cernuschi en 1873 sera exposée. Une campagne de restauration de plus de
quinze ans a permis de faire renaître cette collection qui est un témoignage unique sur
le regard des premiers collectionneurs européens de peinture chinoise à l'époque du
Japonisme.
L'exposition reflètera également le destin des artistes à l'orée du XXe siècle dans une Chine en
recomposition, travaillée par la modernité et secouée par les mutations historiques. Les
contacts noués par le musée Cernuschi avec les artistes chinois contemporains depuis
les années quarante ont permis de constituer une collection unique en Occident.

Un film consacré au sauvetage d'une peinture endommagée présentera au grand
public, les techniques de restauration et de montage d'une peinture chinoise sous la
forme d'un rouleau vertical.
A travers l'approche singulière d'une oeuvre, le spectateur pourra prendre
concrètement la mesure des travaux de restauration qui permettent de rendre à
l'oeuvre la place qui lui revient dans l'histoire de l'art.

Un colloque international organisé conjointement par l'Institut National du
Patrimoine (INP) et le musée Cernuschi réunira à l'Institut national du patrimoine, les 19 et 20 mars, restaurateurs et
conservateurs sur le thème : la restauration et la recherche sur la peinture chinoise
en Europe et en Chine.

Parcours de l'exposition

- Les éventails peints des Ming (1368-1644).

Aux débuts de la dynastie Ming, la cour impériale fut le foyer d'une renaissance de la peinture académique qui
empruntait largement aux traditions de
l'époque des Song (968-1279).

- Les peintres de cour et les maîtres
indépendants sous la dynastie Qing (1644-1911).

L'intérêt des premiers souverains
mandchous pour les lettres et les arts de la
Chine participait d'une politique culturelle
qui tendait à asseoir la légitimité de la
dynastie qu'ils avaient fondé en 1644. Dans
ce contexte, la cour allait s'imposer
comme un centre de création important.

- L'académie Hanlin.

KUN JIN et autres - L’Académie Hanlin , 1744 - Encre et couleurs sur soie - Paris, musée Cernuschi©Musée Cernuschi/ Roger-Viollet

Cette peinture monumentale fut créée pour
commémorer le banquet donné par
l'empereur Qianlong en 1744, à l'occasion
de la rénovation architecturale de
l'académie Hanlin. Cette institution
fondamentale de la Chine impériale exerça
un rôle historique essentiel en tant que lieu
de formation de l'élite des fonctionnaires.

- Henri Cernuschi et la peinture chinoise

L'ensemble de peintures chinoises rapportées d'Asie et réunies
par Henri Cernuschi, modeste par le
nombre, se révèle être extrêmement
cohérent. À l'exception de quelques
peintures de fleurs et d'oiseaux, l'immense
majorité des oeuvres représentent des
personnages : immortels taoïstes et saints
du bouddhisme, belles dames ou chasseurs
de démons.

- La fonction des images

SU LIUPENG (1796-1862) - Huit feuilles d’album - Encre et couleurs sur papier - Paris, musée Cernuschi© Musée Cernuschi/ Roger-Viollet
Les oeuvres de la collection d'Henri
Cernuschi témoignent de certains usages de
l'image caractéristiques de la société
chinoise traditionnelle.

- La Chine Républicaine

Ebranlée par la révolte des Taiping et la
menace militaire des puissances
occidentales, la dynastie Qing,
déstabilisée, ne peut faire face aux
difficultés politiques et économiques qui
allaient entraîner la faillite du système
impérial. La calligraphie de certains penseurs
réformistes, à l'image de leur
pensée, manifeste une volonté de rupture
avec la tradition pour retrouver la
dimension originelle du trait.

- Le voyage au Japon

Dès les premières années du XXème siècle
des fonctionnaires avaient
été envoyés en séjour d'étude au Japon
dont l'engagement précoce dans la voie des
réformes faisait alors figure de modèle en
Asie. Plus tard des peintres puisèrent dans leur séjour au Japon
une vision approfondie de leur propre
culture, sans s'interdire pour autant de
s'inspirer de leurs contemporains japonais.

- D'Est en Ouest

En réaction aux pressions politiques et
économiques subies par la Chine depuis les
guerres de l'opium, une partie des élites
chinoises allait se tourner vers l'Occident
pour moderniser leur pays. À partir des
années 1920, de plus en plus d'étudiants se
rendirent en Europe : Paris devait accueillir
un grand nombre de jeunes artistes.

- L'Ouest intérieur

Au cours des années 1940, certains artistes,
fuyant la zone des conflits, allaient pousser
plus avant leur découverte de l'Ouest de la Chine, jusqu'aux confins de l'Asie centrale.

- Paysages sans fins ?

FU BAOSHI (1904-1965) - Rêveur , vers 1940-1945) - Encre et couleurs sur papier - Paris, musée Cernuschi© Musée Cernuschi/ Roger-Viollet
L'offensive japonaise de 1937 provoqua le
repli des forces nationalistes et
l'installation du gouvernement à Chongqing
au Sichuan. En dépit des événements, la
guerre ne signifia pas un arrêt de la
création artistique.

- Retour à la Falaise rouge

L'oeuvre de peintres de l'époque modernes
comme Zhang Daqian ou Fu Baoshi est
également le point de résurgence de
thèmes littéraires classiques, comme la
réunion au pavillon des orchidées ou l'Ode
à la falaise rouge.

- Commissaire de l'exposition Eric Lefebvre, Conservateur au musée Cernuschi.

Catalogue

« Six siècles de peintures chinoises, oeuvres restaurées du musée Cernuschi »
- 252 pages
- format 21 x 27cm, relié avec jaquette
- 150 illustrations couleurs
- Editions Paris Musées
- 44€

Par Nicole Salez