Nicolas Briançon, fort des succès de ses mises en scène pour 'La Nuit des Rois' et 'Le Songe d'une Nuit d'Eté', propose 'Roméo et Juliette' de Shakespeare. Un sacré défi de monter cette pièce sur la scène d'un théâtre privé ! Le challenge est remporté malgré une interprétation inégale.
Sur la scène du théâtre de la Porte St Martin, 19 comédiens et 5 musiciens donnent dans une ambiance et des costumes des années 50, la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette.
Nicolas Briançon a choisi de transporter l'histoire dans l'Italie des mafiosi où bandes rivales s'affrontent, où les ressentiments et les malédictions, les vengeances et les haines remontent à des causes ancestrales que personne ne peut expliquer. Seuls, l'amour et la mort mettront fin aux conflits familiaux.
Dans un décor modulable, sobre et intelligent, habillé de lumières travaillées, nous passons de la maison Capulet, au village, de la chambre de Juliette au tombeau des amants, des bagarres des deux maisons à l'échange des serments.
La pièce démarre vraiment quand Valérie Mairesse, la nourrice et Ana Girardot, Juliette, entrent en scène. L'une a le métier, la finesse de jeu, la fantaisie, sans être jamais caricaturale. L'autre a la jeunesse, la fraicheur, la justesse de jeu qui ne la rend jamais fade comme le sont quelquefois les jeunes premières.
Roméo, Niels Schneider a la coiffure romantique, l'âme troublée et les sens sans dessus-dessous. Grâce à une mise en scène gracieuse, sobre et plantée dans la vie, les scènes d'amour ne sont pas mièvres. Point de balcon mais un Roméo au pied du lit de Juliette, comme si les mots les rapprochaient.
Si les jeunes hommes gens, appartenant aux deux familles, ne convainquent qu'en partie, Bernard Malaka dans le rôle du frère Laurent, tire largement son épingle du jeu tandis que Valentine Varela adopte l'attitude d'une desesperate housewife en Mme Capulet.
Un beau spectacle qui se termine sous quelques pétales de rose rouge se posant délicatement sur le corps de Roméo et sur la robe de mariée rouge écarlate de Juliette, son linceul pour l'éternité.
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