Un musée tellement original !
Vrai coup de cœ,ur pour ce musée découvert dans la paisible campagne de Mayenne. A une trentaine de kilomètres de Laval, cette oeuvre monumentale fut bâtie par un artiste qui, après la consécration à l'étranger au milieu du XXème siècle, est revenu vers son pays natal pour poursuivre son travail de créateur. Peintre, sculpteur, céramiste, maçon, charpentier... Robert Tatin était tout cela à la fois.
Après des études de peinture, de techniques d'architecture, de charpentier (il est reconnu Compagnon du Devoir de Liberté de Tours), et une carrière de chef d'entreprise dans le bâtiment, Robert Tatin crée en 1947 un atelier de céramique et de peinture. En participant à la reconstruction du « Paris culturel » après la deuxième guerre mondiale, Robert Tatin fréquente Prévert, Breton, Cocteau, Giacometti, Dubuffet, et jouit alors d'une solide reconnaissance.
Mais ce sont ses voyages à l'étranger qui vont définitivement ancrer le créateur dans un style tout à fait personnel.
LA LIBÉRATION PAR LE BÉTON
Entre 1950 et 1955, il travaille en Amérique du Sud, où il est fortement marqué par les innovations techniques et la modernité des constructions. Les architectes qu'il fréquente à Belo Horizonte (Brésil) où son atelier est installé, utilisent désormais un nouveau matériau : le béton armé, qui permet une plus grande liberté dans la forme, avec notamment l'utilisation du voile de béton. Une étape décisive dans l'évolution de l'architecture moderne est en train d'être franchie, puisque ces innovations techniques déboucheront sur la création, sous l'autorité d'Oscar Niemeyer, de la capitale Brasilia !
Ces rencontres et ces découvertes influenceront directement le choix des matériaux et des techniques employés par Robert Tatin, de retour en France.
C'est en 1962 que le peintre, à la renommée désormais internationale, revient d'Amérique du Sud vers sa Mayenne d'origine (il est né près de Laval) et achète une petite maison au lieu dit La Frénouse, à Cossé-le-Vivien. Il a déjà sa future œ,uvre en tête, et veut ancrer dans la nature une création qui soit « un pont entre l'Orient et l'Occident ». Il a déjà imaginé sa « Maison des Champs ».
DES STATUES-TOTEMS
Dès 1963, des sculptures de ciment armé peint voient le jour. Aujourd'hui, ces statues au nombre de dix-neuf, réparties de chaque côté de l'Allée des
Géants, accompagnent les visiteurs et lui ouvrent la perspective jusqu'au cœ,ur du musée lui-même. Ces géants de ciment coloré nous entraîne dans une rétrospective humaine et artistique avec des évocations de Vercingétorix, Gauguin, Picasso, Jules Verne, Alfred Jarry, le Verbe être et le Verbe Avoir......
Ces statues-totems se veulent « carrefour de toutes les civilisations à travers la création d'un langage universel ».
Le cœ,ur du musée, sur lequel débouche cette allée monumentale, est « gardé » par un Dragon en équilibre sur une sphère et un cube, qui symbolise notre éternelle recherche de compréhension des mystères de la vie. Ces murs sculptés de bas-reliefs rappellent les mythes fondateurs des grandes civilisations de l'Orient et de l'Occident. La lourde construction est orientée Est-Ouest, la Porte du Soleil au Levant, et la Porte de la Lune au couchant. Et ce qui frappe, c'est que dès que l'on a franchi ces murs austères, et pénétré dans le jardin des Méditations, on entre dans un espace au contraire intimiste, bucolique, qui s'organise autour d'un bassin-patio (que l'on est invité à découvrir en respectant le sens de rotation de la Terre).
En son extrémité, une obélisque baptisée Notre-Dame-de-Tout-le-Monde établit un lien entre le ciel et la terre. Tout en se reflétant dans le miroir de l'eau, elle apparaît comme la gardienne des grottes où les toiles du maître sont exposées.
Vous l'aurez compris, là encore, tout est symbole. En plein univers onirique, épique et symbolique, cet espace intérieur est habité d'innombrables personnages et signes venus des quatre coins du monde.
Charles Tatin, qui se définissait lui-même comme un 'auto-dit-d'acte' et disait vouloir exalter l'Art « comme le soleil se partage » a mis vingt ans à construire cette œ,uvre. Il habitait, sur place, une ruine qu'il avait retapée avec sa femme. Sa tombe de marbre noir, dans le jardin, fait face à la porte d'entrée.
Ce lieu, musée de plein air, est une invitation à l'ouverture sur le monde...
- 02 43 98 80 89
- Du 1e avril au 30 septembre : tous les jours de 10h à 19 h
- Du 1e octobre au 31 mars : tous les jours de 14 h à 18 h.
Comité départemental du tourisme de la Mayenne
- 02 43 53 18 18
- www.tourisme-mayenne.com
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