Nos Femmes : succès de la saison

C'est le succès de la saison! Nos Femmes au Théâtre de Paris cartonne et c'est mérité. Quand l'écriture est bonne, les acteurs, le décor, la mise en scène... et que le public marche, que demander de plus? Daniel Auteuil et Richard Berry, sans oublier Didier Flamand, s'en donnent à coeur joie et nous avec!

Au Théâtre de Paris, deux amis d'un milieu aisé, Paul et Max, médecin et radiologue, attendent impatiemment Simon, dans l'appartement cossu de Max.

On découvre Paul, d'un tempérament calme et serein, homme de concertation qui semble heureux dans sa vie de famille. Max, lui, est un éternel célibataire ou en passe de l'être, pointilleux et obsessionnel. Ils parlent de leurs vies, de leurs compagnes.

Simon finit par arriver, paniqué. Il a tué sa femme. Que faire? Le couvrir au nom de l'amitié ou le laisser assumer ses actes? Une nuit de questions, de débats et de déballage attend les compères.

Nos Femmes me fait penser à la pièce célèbre de Yasmina Reza ART. Comme elle, le sujet n'est pas le titre de la pièce mais l'amitié et les non-dits qui se glissent dans les relations humaines que Eric Assous, l'auteur, sait si bien mettre au jour. Il décrypte les travers, les manies, les faux-semblants et parlent finement et avec perspicacité des hommes et femmes d'aujourd'hui.

Les répliques dites au cordeau par les comédiens hors pair, font mouche et je n'évoquerais que deux scènes d'anthologie qui font applaudir les spectateurs hilares: Daniel Auteuil-Paul sort à Max tout ce qu'il a sur le cœ,ur à son sujet, dans un moment de rage et de sincérité qui brouillerait à jamais les meilleurs amis du monde! Mais nous sommes au théâtre et s'en suit une scène où Richard Berry prouve qu'il sait danser et n'a pas peur du ridicule! Mais chut...

Daniel Auteuil ne devrait pas rester trop longtemps éloigné des planches, il est fait pour elles!
A la fin, ovation spontanée de rigueur. Un spectacle bienvenu dans une
saison morose sinon passable.

Par Veronique Guichard