Pange, La Grange: deux jardins deux châteaux
En pays mosellan, certaines propriétés sont entourées de jardins créés ou ordonnancés par des paysagistes renommés. C'est là l'occasion de visiter différemment un département mal connu au cœ,ur de l'Europe.
Tout près de Thionville le château de La Grange et ses grandes prairies vertes contrastent avec les immeubles voisins, symboles d'une urbanisation grandissante. Reconstruit en 1714 alors qu'il était une ruine, le château est un des plus beaux châteaux lorrains du XVIII ème siècle. En 1750, la propriété est rachetée par le marquis de Fouquet, lointain neveu du surintendant des finances de Louis XIV et encore de nos jours elle est habitée par ses descendants.
Au détour d'une belle cage d'escalier avec rampe en fer forgé, un mobilier d'époque Louis XV et Louis XVI, quelques bureaux avec incrustations de pierres décorées, des céramiques de la Compagnie des Indes, des portraits de famille et des toiles de Hyacinthe Rigaud et de Madame Vigée-Lebrun constituent un très bel ensemble de décoration intérieure.
Autour du château le domaine éparpille de grandes prairies dont certaines ont été re-travaillées dernièrement par le paysagiste Franck Neau qui a créé là un jardin contemporain, « les prairiales », dans l'esprit du jardin tel qu'il existait au XVIII ème siècle. Dans de grandes bandes rectangulaires alternent de grandes graminées avec des marguerites très montées en hauteur. Toutes ces plantes sont d'une telle légèreté qu'elles ondulent avec légèreté et insouciance au moindre souffle de vent et on a l'impression d'un jardin en perpétuel mouvement. Les fleurs blanches jouxtent les grandes herbes au vert tendre et les lys jaunes en de nombreuses chambres végétales. A côté de ces herbacées en constante ondulation, de gros buis très statiques imposent leur lourde physionomie et taille en cône. Cette juxtaposition de bandes d'éléments végétaux en totale contradiction accentue encore la légèreté des uns face à la lourdeur imposante des autres.
Château de La Grange
-Manom
-57100 Thionville
-Tél : 03 82 53 85 03
Près de Metz, le château de Pange est sur un autre registre, celui d'une forte bâtisse d'influence militaire dont le jardin extrêmement romantique contraste avec l'austérité de la façade. Ici vous n'aurez presque rien à visiter à l'intérieur car la propriété a subi toutes les guerres et invasions armées. Occupé, détruit, il ne reste plus de mobilier datant des débuts de son édification au XVIII ème siècle. Mais avant d'arpenter le parc, consacrez un moment à admirer la magnifique charpente de la grange à l'entrée : elle date du passé féodal de la propriété. C'est un miracle qu'elle soit encore intacte avec tous les bombardements que le pays alentour a connu : raison de plus pour contempler les grumes de chêne qui avoisinent les 15 mètres. La construction du château avait démarré en 1720 et s'il a subi de très nombreuses modifications il peut seulement s'enorgueillir d'être resté dans la famille Pange depuis cette origine, ce qui est assez rare.
Le jardin fait alterner rosiers, plantes potagères et plantes annuelles, espace végétal d'ombre et mixed-border très fleuri. C'est Louis Benech qui est à l'origine de ces compositions qui offrent un panorama très romantique avec des touches de modernité. Passez le petit pont du château et n'hésitez pas à parcourir les allées du parc. Le long de la petite rivière, la Nied, si des rayons de soleil filtrent à travers les chênes et les saules pleureurs, la pierre de Jeumont jaune ocre du château se reflète dans l'eau et offre une vision très romantique de l'ensemble. La vue s'étend très au loin sur la campagne et la verdure incitant à la flânerie et au repos.
Château de Pange
-57530 Pange
-Tél : 03 87 64 04 41
Ces deux propriétés sont aidées par le conseil général de Moselle et l'Europe étant partenaires de l'opération « jardins sans limites et frontières » qui réunit plus de 20 domaines en Moselle, Sarre et au Luxembourg.
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