Jusqu'au 16 février 2013, à la Fondation Bullukian à Lyon
Monument aux Mains, l'exposition personnelle que Jérémy Gobé présente à la Fondation Bullukian est un projet créé autour de nombreuses rencontres : avec les employés d'une usine en fermeture, avec les habitants de Lyon, avec l'histoire de sa famille, mais aussi avec Simone Pheulpin, artiste textile.
L'artiste nous fait découvrir une série de sculptures inédites et de nouveaux travaux, réalisés durant sa résidence lyonnaise. S'appropriant des meubles découverts dans l'atelier prêté par la Fondation Bullukian (un miroir, une porte), Jérémy Gobé a tissé autour d'eux un écrin sculpté de tissu. Ce dernier, d'aspect soyeux mais en réalité abrasif comme du papier de verre, provenait d'une usine dans les Vosges, aujourd'hui fermée. C'est un hommage à ces anciens employés et aux gestes parfois douloureux que leur métier leur imposait, que Jérémy Gobé nous propose subtilement à travers ces œ,uvres.
Fasciné par le travail de l'artiste Simone Pheulpin (née en 1941), Jeremy Gobé a souhaité la rencontrer et de cette rencontre est né un projet en forme d'hommage. Elle lui a offert une sculpture qu'elle ne parvenait à achever. Sans aucune consigne, sans aucun interdit, elle a donné à Jérémy la possibilité de la terminer.
Le travail de Jérémy Gobé comporte un riche corpus d'œ,uvres basé sur l'objet de récupération, comme il est possible de voir dans Torsions où il se sert de longues lanières de tissu récupérées dans une usine fermée des Vosges, Somewhere Over the Rainbow réalisée avec des gobelets en papier soufflé ou encore Quatre Chairs qui sont des chaises récupérées et habillées.
Propos de l'artiste :
' Répéter un geste, inlassablement, pour oublier ma main, c'est une expérience que je fais souvent. Si je ne pense plus à mon corps, mon esprit se libère pour toucher une vraie qualité de pensée. La première fois que j'ai ressenti cette émotion, j'ai cru que c'était ça la création. Mais très vite, j'ai vu les limites de cette expérience : la solitude. Je veux donner, je veux transmettre, échanger tandis qu'une expérience aussi personnelle, je ne peux la vivre que seul. Alors comment transmettre cette émotion ? Par la rencontre. Cette pensée libérée, je veux m'en servie pour transmettre l'histoire d'une rencontre, la travailler, passer du temps à répéter un geste, donner de l'énergie pour la matérialiser et lui donner de la valeur : en faire un monument aux mains. '
A voir jusqu'au 16 février 2013, du mardi au samedi de 12h à 19h à la Fondation Bullukian, 26, place Bellecour 69002 Lyon , tél. : 04 72 52 93 34 & www.bullukian.com
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