Monique Peainchau est arrivée à Cuba à cinquante ans. Cette ex-cadre de banque y a créé “Chantons et jouons en français” avec deux objectifs faire connaître largement le Français dans l'île, le faire aimer aux
enfants cubains. Elle recevra le Trophée 2010 Femmes 3000 (Catégorie Femmes et Image de la France ) le 19 novembre 2010 au Sénat. Portrait.
On y chante, on y danse,
on y apprend
On peut avoir cinquante ans et
repenser sa vie. C'est l'âge qu'avait
Monique Peainchau quand elle est arrivée
à Cuba en 1995. Cadre de banque,
elle avait bénéficié d'une restructuration
et tenté la grande aventure. La découverte
de la richesse de l'île, de l'identité
de ses habitants, elle l'a faite à travers la
rédaction de guides touristiques. Puis
par l'enseignement du français à
l'Alliance Française.
Pourtant, Monique se sent habitée par
deux envies. La première est de faire
connaître largement sa langue dans l'île.
La seconde est de la faire aimer aux
enfants cubains. Elle se procure des
livres, s'inspire de plusieurs méthodes
d'enseignement, y met de ses convictions.
S'exerce auprès de petits voisins.
Le résultat ne se fait pas attendre, les
enfants progressent vite et s'amusent
beaucoup avec des chansons populaires
ou bien en jouant au jeu des sept
familles ! “J'ai rapidement retenu la
leçon : pour enseigner une langue étrangère
à des enfants, il faut qu'ils s'amusent,
qu'ils chantent, qu'ils rient, qu'ils
sautent, qu'ils miment, qu'ils dansent...
avec des activités organisées pour cela.
Rien n'est plus facile à Cuba, qui est un
pays de musique, de chansons et de
danse”.
Mars 2001. Le directeur de l'Alliance
Française d'alors accepte “à l'essai, pendant
quatre mois” d'abriter cet enseignement
un peu particulier, destiné à
une trentaine d'enfants. “Chantons et
jouons en français” est né.
2010. Dix ans après, non seulement il
existe toujours, mais il est monté en
puissance. En 2003, 525 enfants et adolescents
suivaient l'enseignement. En
2010, ils sont plus de 2000 inscrits, qui
ont entre 6 et 17 ans. Les enfants sont
accueillis les samedis et dimanches,
puisque, dans la semaine, les petits
cubains vont tous à l'école qui est obligatoire.
Les résultats sont là. Mesurables, quand
on regarde la réussite des protégés de
Monique aux examens. Et pourtant,
quelle drôle d'école que celle où il
existe des “responsables de chansons”
qui décortiquent le répertoire français,
de Chantal Goya à Joe Dassin (“les
Champs Elysées” sont l'hymne de l'activité)
pour y trouver les refrains qui seront
les plus ludiques mais aussi les plus productifs
de mots et de sens. Mais... attention
: “Le moment de l'apprentissage
d'une chanson n'est pas un cours de
chant où on apprend la musique et à
chanter. C'est un cours de français à part
entière, où la chanson est le moyen pour
apprendre la phonétique, la grammaire,
des mots nouveaux de vocabulaire, et
un moment culturel.”
En s'appuyant sur la musique, en utilisant
les ressources du pays, Monique
prend tout, variant les supports suivant
les âges. Atelier théâtre pour les plus
jeunes, cinéclub pour les ados, où ils
voient “Mission Cléopâtre”, “Les choristes”
ou “Amélie Poulain”. Le Musée
Napoléon se prête à des conférences.
Le spectacle de fin d'année fait le plein,
et les enfants sont même associés au
premier festival de la chanson française
enfantine. Pour couronner le tout,
Monique a proposé des cours de français
à la Télévision. Projet accepté.
Monique Peainchau ne s'étend pas sur
les difficultés qu'elle a rencontrées, et
pourtant, “j'ai dû convaincre, faire la
preuve de l'utilité de cette expérience,
trouver des solutions quand nous étions
sans locaux. Mais j'ai l'impression de
mieux faire connaître notre langue,
notre culture et notre pays, de préparer
nos “ambassadeurs de la langue française
de demain” dans cette île des
Caraïbes qui est mon pays d'accueil et
de coeur”.
-------
“Dans un monde où l'anglais prédomine, il est très important que notre langue
et notre culture soient connues beaucoup plus. Les enfants cubains qui apprennent
le Français sauront comment faire des crêpes bretonnes, chanter notre
hymne National, ils sauront qui est le Petit Prince, connaîtront les fables de La
Fontaine. Ils pourront parler des monuments de Paris, des principales villes françaises,
etc... Ils se forment pour leur avenir, pour être des adultes plus cultivés,
grâce à notre activité.”
(Source Femmes 3000)
2010 'Femmes 3000' Initiatives à l' Étranger
Femmes françaises expatriées
en Amérique du Sud et Centrale
- vendredi 19 novembre 2010 à partir de 19h.
- Salons Boffrand de la Présidence du Sénat Paris
Les Trophées Femmes 3000 sont placés sous
le haut patronage du
Président du Sénat
Monsieur Gérard Larcher, le parrainage de
Monsieur Michel Guerry,
Sénateur
représentant les Français
établis hors de France
et en présence de
Madame le Ministre Michèle Alliot-Marie,
Madame la Ministre Anne-Marie Idrac,
Madame la Ministre Nicole Ameline
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Lire également :
- Trophée 2010 Femmes 3000
- La situation des femmes en Amériques
- Sylvie Dumans, Trophée 2010 Femmes 3000, portrait
- Sandra Bessudo, créatrice de la Fondation de Malpelo en Colombie
Par
Ajouter un commentaire