McAfee Rapport Criminologie Virtuelle

La crise financière et économique actuelle constitue une aubaine pour les cybercriminels, selon le rapport de criminologie virtuelle réalisé par l'éditeur de sécurité McAfee, rendu public le 9 décembre 2008.

Une aubaine

En période de crise, face à une incertitude sur leur emploi, leurs finances, leur avenir, que peuvent chercher en priorité les internautes sur la Toile ? Réponses : de nouvelles sources de revenus, rapides si possible. Une situation qui « amène les consommateurs du monde entier à se tourner de plus en plus vers Internet pour rechercher les meilleures affaires et offres d'emploi, mais aussi pour gérer leur budget », note McAfee dans son rapport. Les cybercriminels multiplient donc les initiatives pour exploiter une telle situation. Et pire, pour l'internaute peu averti, les sites dont ils se servent pour réaliser leurs délits apparaissent souvent comme très professionnels, bien conçus, avec slogan, photos institutionnelles, numéros de téléphone et adresse de siège social, le tout en plusieurs langues. Bref, de quoi inspirer confiance. Donc attention aux sites de type 'mule', en fait des passeurs, à certains sites écrans vers d'autres sites, aux sites où l'on propose de travailler à domicile pour des missions illégales, aux sites où l'inscription commence par la communication de coordonnées bancaires, aux sites de recrutement et de dépôt de CV pas nets, aux sites de juristes... qui n'existent pas, aux sites de fausses banques, aux sites arnaques aux placements financiers, au phishing qui exploite le nom de véritables établissements pour piéger les internautes, etc. L'imagination en matière de cybercriminalité n'a pas de frontières, à l'inverse de la lutte contre la cybercriminalité, et ses moyens financiers sont sans commune mesure avec ceux des pouvoirs publics et des cyberpolices pour enrayer le phénomène.

La ruée vers l'or

Le rapport de criminologie virtuelle McAfee cite l'exemple de l'utilisation maffieuse de E-gold.

E-gold est une devise en or numérique permettant
le transfert instantané d'or entre deux personnes.
Contrairement aux cartes de crédit, tous les
paiements effectués sont définitifs et irréversibles.
On dénombre actuellement plus de cinq millions
de comptes e-gold ouverts à travers le monde.
L'anonymat accordé aux détenteurs de comptes
e-gold a fait de ce système la méthode de
prédilection des cybercriminels pour blanchir
l'argent obtenu de manière illégale.
En juillet 2008, le frère de Joseph Yobo (vice-capitaine
de l'équipe nationale de football du
Nigeria et l'un des meilleurs joueurs du club
britannique d'Everton) fut retenu prisonnier
contre une rançon de 10 000 dollars « e-gold ».
Clairement, il s'agit là d'une adaptation
numérique et moderne d'un très vieux délit.
A cette même époque, e-gold Ltd. et ses trois
directeurs plaidèrent coupable dans une affaire de
blanchiment d'argent et de « gestion illicite d'une
entreprise de transfert d'argent ». Alors que les
responsables d'e-gold sont toujours en attente
d'une condamnation, la société semble persuadée
qu'elle saura refaire surface.
En octobre 2008, e-gold a entamé les démarches
visant à une régularisation de la société en
s'enregistrant auprès de la FinCEN (Financial
Crimes Enforcement Network), l'une des
agences du ministère des Finances américain la
plus performante en matière de lutte contre le
blanchiment d'argent.

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Lire le rapport de criminologie virtuelle McAfee, en Document joint.

Par Nicole Salez