Exposition événement au Centre Pompidou : une soixantaine d'œ,uvres de Matisse seront présentées par paires ou séries du 7 mars au 18 juin 2012, éclairant un aspect singulier de l'œ,uvre du peintre français : celui de la répétition d'un sujet, d'un motif.
Les toiles d'Henri Matisse qui seront présentées à Pompidou dans le cadre de l'exposition « Matisse : paires et séries » proviennent des collections publiques et privées les plus prestigieuses. Parmi elles, quatre grands papiers gouachés découpés, ainsi qu'une trentaine de dessins, parfois réunis pour la première fois depuis leur création.
«Je souhaitais montrer la cohérence de son œ,uvre à travers un aspect singulier, essentiel et continu : la manière dont l'artiste a travaillé en reprenant ou répétant les mêmes compositions selon des toiles et des traitements formels distincts, en paires ou séries », explique Cécile Debray, commissaire de l'exposition.
L'exposition permettra au public d'apprécier combien le travail de Matisse a contribué à engendrer la peinture moderne, interrogeant sans cesse la représentation, la notion de réalisme, le rapport entre le dessin et la couleur, entre la surface et le volume, entre l'intériorité et l'extériorité.
Matisse, un penseur profond de la forme
De la méthode pointilliste à laquelle Matisse s'essaie à l'été 1904 - Luxe, Calme et Volupté et Le Goûter se trouvent exceptionnellement réunis pour l'occasion - aux ambitieux papiers découpés des années 1950 - la célèbre série Nu bleu de 1952 - en passant par l'ensemble de dessins de Thèmes et variations, les grandes périodes du peintre sont représentées dans un parcours chronologique.
« Le choix d'œ,uvres s'est opéré sur des critères historiques et de qualité exigeants (ensembles réalisés au même moment, caractéristiques des époques de l'art de Matisse). Il permet de couvrir l'intégralité du parcours et d'éclairer chacun des tableaux dans le contexte de leur gestation, à travers leur confrontation à des œ,uvres « sœ,urs » avec lesquelles ils dialoguaient dans l'atelier », souligne Cécile Debray.
« La blouse roumaine » et « le rêve »
Les répétitions de sujets, de motifs, tels des ricochets, ont permis à Matisse d'explorer la peinture elle-même.
A propos de ces deux tableaux, Matisse écrit :
« Heureusement je viens de finir presque ou peut-être tout à fait un tableau commencé il y a un an et que j'ai mené à l'aventure. [...] Ce tableau qui a commencé très réaliste par une belle femme dormant sur une table de marbre au milieu de fruits est devenu un ange qui dort sur une surface violette —, le plus beau violet que j'ai vu , ses chairs sont d'un rose de fleurs pulpeuses et chaudes et sa robe, le corsage d'un bleu pervenche, pâle très très doux et la jupe d'un vert émeraude (avec un peu de blanc dedans) bien caressant soutenant tout ceci par un noir lumineux de jais. La manche visible est brodée, c'est la blouse roumaine. »
(Extrait d'une lettre de Matisse à son fils Pierre)
Dans une lettre à son ami, le peintre roumain Theodor Pallady, il confie aussi :
« Voilà un tableau qui a duré un an —, ceux qui ne verront que la façon dont j'ai représenté la chevelure et la broderie de l'épaule, croiront que je suis un farceur. Mais toi... tu sais ! »
Informations pratiques sur le site du Centre Pompidou
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