Mains & merveilles dans le Morbihan

Du 20 au 24 mai 2009

Jean-Yves Le Bot, un ébéniste d'art qui fait revivre objets et mobiliers estampillés, dans son atelier de restauration près de Redon.

Fournisseur du Mobilier national et artisan habilité à restaurer les collections des musées de France, Jean-Yves Le Bot et ses quatre ébénistes font tour à tour revivre une table Louis XVI pour l'ambassade de France à Rome ou une psyché Empire pour une exposition au musée des Arts décoratifs.

Zoom sur l'un des 40 artisans d'art morbihannais de talent à rencontrer lors de l'exposition vivante « Mains & merveilles », au Château de Kerguéhennec, où seront exposées des pièces uniques du 20 au 24 mai prochain.

Restauration d'excellence pour mobilier de prestige


Au sein de l'atelier, cinq personnes, chacun son domaine : marqueterie métal Boulle, menuiserie siège, plaquage marqueterie bois, seul Jean-Yves Le Bot, érudit autodidacte, les maîtrise tous. Insolence de l'âge, c'est à 23 ans à peine qu'il s'installe à son compte, après une formation en mobilier. Grâce à une bourse obtenue sur concours, ce spécialiste non issu du sérail, a pu enchaîner les cours d'histoire de l'Art à Paris. Une formation complétée plus tard à l'Institut national du Patrimoine.

Conserver ou restaurer ? « Retrouver une cohérence esthétique et jouer un rôle de transmission, détaille Jean-Yves Le Bot. Dans ce cas, les traces d'usure sont tolérées, voire même bienvenues ». Si les finitions sont tout sauf rutilantes, la patine elle, doit être parfaite, c'est pourquoi Jean-Yves Le Bot, spécialiste du XVIIIe tente de retrouver une recette de Roubot, grand maître ébéniste de l'époque.

En revanche, si les pièces doivent servir au quotidien, les moindres tiroirs, serrures ou tirettes doivent fonctionner comme au premier jour. La démarche de restauration est plus interventionniste et bien souvent, c'est la volonté du client qui détermine le protocole à suivre.

Mais quelle que soit la démarche, toute intervention se fait à la main, les décapages sont doux, les colles des plaquages des marqueteries à l'ancienne... « Rien ne doit se voir et l'intervention se fait au minimum au contraire des tendances passées qui visaient la performance technique », assure le restaurateur-ébéniste.

Par Franck Moineau